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A Mesila, située à 250 km au sud-est d’Alger, des prometteurs immobiliers liés à la mafia locale  procèdent à l’annexion d’une partie du cimetière juif. Face à cette profanation d’un autre genre, ni les autorités algériennes et encore moins les instances diplomatiques françaises ne veulent réagir.

 

Plusieurs siècles de présence juive ont laissé les traces d’une civilisation dont les vestiges sont toujours visibles ici.

 

La Ligue algérienne de la défense des droits de l’Homme (LAADH), accuse des «bourreaux du foncier» de vouloir s’accaparer du terrain du cimetière juif.

 

LADDH dénonce, à cette occasion, le mutisme des autorités locales et celui de l’ambassade de France à Alger à l’égard des agressions «répétitives» que subissent ces deux cimetières, et appelle les ministères de la Justice et de l’Intérieur algériens à ouvrir une enquête sur cette affaire.

 

L’organisation des droits de l’Homme compte même déposer prochainement une plainte auprès du procureur de la République pour demander l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ces exactions, en y joignant des documents audiovisuels et des photos attestant de ces agressions.

 

Pointant du doigt des «malfaiteurs» et des «squatteurs» qui voudraient réaliser des extensions à leurs habitations, la LADDH décrit l’état lamentable dans lequel se trouve le cimetière juif, devenu, selon le communiqué, une décharge publique. En sus du caractère éminemment pénal de cette affaire, l’auteur du communiqué trouve ces agressions «contraires à la religion musulmane qui appelle au respect des autres».

 

La LADDH veut  réhabiliter le cimetière  juif situé en plein cœur de la ville dans un état déplorable pour avoir subi des actes de profanation et destruction, selon le communiqué signé par M. Amroune Layachi vice-président du bureau de la LADDH de M’sila, qui a déposé une plainte, le  23 avril 2017, N°8263, contre X auprès du procureur de la République de Mesila.

 

Le responsable du bureau de la LADDH de Mesila a fait savoir aux instances judiciaires que cet acte ignoble contre la sacralité des lieux religieux n’a qu’une seule justification, «c’est un acte entrepris par des bourreaux de foncier», a-t-il mentionné.

 

La LADDH rappelle que le cimetière juif fait partie de l‘histoire de l’Algérie.

 

Mesila comptait un grand nombre de communauté juive dont les noms de familles étaient:Atlan(e),Attia,Achour,Nadjar,Hadjedj, Meyer,Doat,Caussene, Zerbib ,Djaoui, Hanini  et Selem.

 

On pourrait  penser que les juifs de Mesila  sont peut être tous enterrés à ce cimetière profané, sinon pourquoi ce profond silence?

 

La situation des cimetières  juifs d’Algérie dans son ensemble, est plus que préoccupante.  

 

Souhail Ftouh

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