Dans un monde arabe replié sur lui-même, cette initiative est rare.

Une artiste israélienne d’origine marocaine  participe au « Festival Tanjazz », un festival consacré à tous les types de musique s’apparentant au jazz à Tanger, au Nord du Maroc.

Le concert doit avoir lieu ce vendredi 15 septembre  en duo avec la chanteuse maroco-hollandaise Teema.

Ce concert vise à « construire des ponts » entre musique arabe et juive, indique la chanteuse Teema sur son site officiel.

C’est la troisième fois que la chanteuse se produit au festival.

Sur la plateforme Change.org, une pétition adressée au ministre marocain de la Culture Mohamed Laâraj a été lancée en soutien à la chanteuse qui est fière de sa marocanité.

La constitution marocaine de 2011 consacre la culture hébraïque au sein de l’identité nationale, et cela inclut bien évidemment la communauté marocaine en Israël et les citoyens marocains israélites. Les Juifs du Maroc ont fait partie intégrante de la nation marocaine.

Pourtant certains antisémites qui veulent instrumentaliser sans cesse le conflit israélo-palestinien craignent que sa présence au festival Tanjazz ne soit considérée comme « une normalisation » des liens entre le Maroc et Israël ! Ils veulent  interdire l’artiste de se produire au Maroc. Cette polémique a été  rencontrée aussi lorsque l’artiste français, Michel Boujenah, était invité au festival de Carthage en Tunisie, le mois dernier. Boujenah a fait l’objet d’une campagne d’intimidation, de boycott et d’insultes, parce qu’il venait se produire à Carthage.

Pour le président du festival, Philippe Lorin, cette polémique est « ridicule ». « Noam Vazana est Hollandaise, elle habite à Amsterdam. Ce n’est pas particulièrement une caractéristique du sionisme. Mais je ne veux même pas rentrer dans ce débat qui est ridicule.Un artiste, qu’il soit palestinien ou israélien, doit pouvoir exprimer son art. Partout « , explique-t-il.

 

Souhail Ftouh

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