port haifa

On apprend de sources douanières israéliennes que les combats en Syrie ont contraint les exportateurs de la région à éviter tout transit par ce pays. Désormais, les bateaux en provenance d’Europe ou de Turquie déchargent dans le port de Haiffa les conteneurs destinés à la Jordanie ou à l’Irak

Chaque jour, des centaines de camions immatriculés en Jordanie ou en Turquie, escortés de voitures de police israéliennes, circulent sur les routes du nord d’Israël,effectuant des allers-retours de 80 km entre Haïfa et un terminal à la frontière jordanienne.
Leur mission : transporter des marchandises jordaniennes, irakiennes et des pays du Golfe, qui sont ensuite acheminées par bateau vers la Turquie, assurant également le trafic en sens inverse.

Pendant les premiers mois de la guerre civile en Syrie, les entreprises de la région ont envisagé une voie de contournement par l’Irak, mais cette alternative a été abandonnée en raison, là aussi, de l’insécurité générale régnant dans ce pays. Le passage par l’Égypte s’est révélé, lui, trop long et trop coûteux.

Les responsables jordaniens et turcs se sont alors discrètement adressés à Israël pour ouvrir un corridor. Après quelques hésitations, en raison de possibles trafics d’armes ou d’infiltrations de commandos islamistes, Israël a donné son feu vert sous réserve de contrôles de sécurité très stricts.

« Ce système est désormais bien rodé. Si nous continuons au rythme actuel, nous pourrions arriver à 12 000 camions par an », estime un responsable des douanes israéliennes, précisant : »C’est là une opération, très rentable. Les revenus tirés des taxes portuaires, des assurances, de la vente de carburants, pourraient atteindre l’équivalent de 50 millions d’euros par an « .

Mais, pour les diplomates israéliens, le principal bénéfice est avant tout politique,soulignant : « Nos voisins de la région, y compris des pays qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques avec nous, tels que l’Irak ou l’Arabie saoudite, se rendent compte qu’Israël peut leur être utile,et c’est là pour nous, un constat inappréciable » .

Zvi Tenney
Ancien ambassadeur d’Israel

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