Panoramic view to Jerusalem Old city and the Temple Mount, Dome of the Rock and Al Aqsa Mosque from the Mount of Olives in Jerusalem

De nombreux Juifs venant des Etat-Unis et ailleurs sont enterrés chaque année en Israël. Il y a aussi des gens qui se disent, si on ne vit pas là-bas, au moins on peut y être enterré. Cette pratique des enterrements en Israël remonte à la bible, où Jacob demande à son fils Joseph de ne pas l’enterrer en Egypte, mais plutôt parmi ses ancêtres à Hébron.

Une des raisons de cet » engouement » vient de la prophétie qui dit que les morts ressusciteront à la fin des temps, et que ceux de Jérusalem seront les premiers à se lever.

Selon la tradition juive, les morts seront ressuscitées à l’arrivée du Messie, à commencer par ceux qui sont enterrés en Israël. Selon la prophétie, le processus doit commencer au mont des Oliviers, juste derrière le mur Occidental de la Vieille Ville de Jérusalem.

Mais organiser un enterrement juif en Israël est compliqué et coûteux.

Le système d’assurance national d’Israël couvre « les frais d’enterrement pour quiconque [même un touriste étranger] qui meurt en Israël et est enterré à proximité de son lieu de décès, ou pour un Israélien enterré à proximité de sa maison ici », selon Itim, l’ONG des droits religieux.

Pourtant, ceux qui vivent à l’étranger doivent payer le transport et il n’y a pas de réglementation sur les frais que peuvent demander les cimetières.

Des juifs américains achètent chaque année leur emplacement. Depuis les années 1970, les tarifs ont fortement augmenté. Aujourd’hui, un emplacement sur le mont des Oliviers peut coûter jusqu’à 30 000 dollars selon le rabbin Shaul Ginsberg, qui organise des enterrements en Israël pour la communauté juive Chapel Plaza basée à New York.

Traditionnellement, les juifs ont préféré être enterrés à Jérusalem soit au cimetière du mont des Oliviers, le plus ancien dans la ville, ou au cimetière Givat Shaul, le plus grand, dans l’ouest de la ville. Mais alors que les tarifs augmentent, on commence à regarder ailleurs.

Har Hamenouhot est aussi un cimetière juif de Jérusalem, fondé en 1951, trois ans après indépendance de l’État d’Israël. Il est connu pour les nombreuses personnalités juives, israéliennes ou de la diaspora juive qui y ont été enterrées et notamment un grand nombre de rabbins importants.

Eretz HaChaim est un cimetière populaire parmi les Juifs américains. Il est situé à proximité de la ville de Beit Shemesh, à environ 40 minutes en voiture de Jérusalem.

La majorité des gens qui y sont enterrés sont des étrangers, et parmi eux, les Américains constituent la plus grande nationalité, a déclaré Jonathan Konig, qui assiste la société de pompes funèbres du cimetière et vend des pierres tombales.

Le cimetière est orthodoxe, comme l’écrasante majorité des quelque 5 000 à 6 000 personnes enterrées ici, mais tous les courants du judaïsme sont les bienvenus, a expliqué Konig.

Les emplacements à Eretz HaChaim partent pour 9 500 dollars, en plus de frais de maintenance à payer une seule fois, à hauteur de 1 500 dollars. Le cimetière organise le transport et d’autres services nécessaires à l’arrivée à l’aéroport international Ben Gurion pour 2 200 dollars.

Les gens doivent aussi s’attendre à payer entre 10 000 à 15 000 dollars supplémentaires pour obtenir une série de permis nécessaires, pour transporter la dépouille et d’autres services effectués aux Etats-Unis, comme le rituel de nettoyage du corps.

Le Rabbin Ginsberg a dit que les frais d’El Al sont d’environ 2 300 dollars et United Airlines demande environ 2 900 dollars pour transporter le cercueil et la dépouille. Cela ne comprend pas les vols pour les membres de la famille qui participent à l’enterrement en Israël.

Haaretz a cité le ministère de Affaires étrangères qui a annoncé que 1 590 personnes mortes à l’étranger ont été enterrées dans l’Etat juif en 2016, une augmentation de 850 par rapport à 2007. Ce nombre inclut des Israéliens qui sont morts alors qu’ils étaient en vacances.

 

Des organismes offrent des conseils sur comment organiser des enterrements en Israël.

De nombreuses organisations – y compris le Conseil national du Jeune Israël qui est une association de synagogues orthodoxes, l’université Yeshiva et le conseil rabbinique d’Amérique – ont des emplacements réservés à Eretz HaChaim pour leurs membres.

Le Conseil national du Jeune Israël a des emplacements réservés à Eretz HaChaim depuis la fin des années 1960. Le rabbin Binyamin Hammer, le directeur de l’organisation des services rabbiniques, a dit qu’il a vu un regain d’intérêt dans le nombre de membres de Jeune Israël qui veulent être enterrés en Israël ces 20 dernières années et que beaucoup sont motivés par le sionisme.

Pour ceux qui ne sont pas membres d’une organisation avec un emplacement réservé, il y a Achuzat Kever, une organisation basée en Israël. Elle a été fondée par le rabbin Michoel Fletcher en 2004.

Fletcher aide des étrangers à obtenir un emplacement dans des cimetières à travers Israël et les assiste dans les formalités de transport et dans une large gamme de services. Le rabbin travaille directement avec un certain nombre de cimetières qui lui offrent des commissions quand il vend des emplacements. S’il ne reçoit pas de commission, il fait payer 500 dollars de frais aux clients.

Itim offre aussi des conseils sur comment organiser des enterrements en Israël. Cette une organisation israélienne à but non lucratif fondée en 2002 par le rabbin Seth Farber améliore la manière dont l’État d’Israël réglemente les questions relatives à l’identité et à la vie juives.

 


Le rabbin Seth Farber, chef de l’organisation Itim

Le rabbin Seth Farber, le fondateur et directeur de l’organisation, a déclaré que les cimetières et les pompes funèbres aux Etats-Unis s’occupent souvent des besoins et des souhaits de la famille. Mais en Israël, on se focalise surtout sur l’organisation d’un enterrement dont les responsables du cimetière pense qu’il respecte leur interprétation de la loi juive.

« Ce n’est pas aussi simple pour la famille que cela ne le serait aux Etats-Unis », a-t-il dit.

Par exemple, une famille pourrait bien vouloir faire venir le rabbin de leur ville en pensant qu’il ou elle pourra s’occuper de la cérémonie, mais peu de cimetières israéliens acceptent cela. Certains cimetières n’acceptent pas que des femmes fasse l’éloge funèbre et chaque cimetière a ses propres traditions qu’il suit sans exception. Parfois, la personne qui s’occupe de la cérémonie au cimetière ne parle pas anglais.

Selon Itim, depuis 1996, des Israéliens, juifs ou non, peuvent choisir d’être enterrés lors d’une cérémonie civile dans des cimetières qui les autorisent.

Le rabbin Yehudah Prero, qui coordonne les enterrements en Israël pour Jeune Israël, explique que les enterrements en Israël posent également des défis géographiques pour faire le voyage depuis les Etats-Unis.

Un futur cimetière souterrain de Jérusalem

Jérusalem, comme beaucoup de grandes villes, est confrontée à un problème de place pour enterrer ses morts.

A ce jour, le cimetière de Guivat Shaul, à la sortie de la ville en direction de Tel Aviv, contient déjà plus de 200 000 tombes. Il y a quelques années, la place manquant au sol, des tombes ont été installées dans des petits murets et dans des bâtiments à étages. Mais cela ne suffit plus au vue de la très grande demande pour être enterré à Jérusalem.

La solution? Creuser vers le bas. Une société spécialisée dans la réalisation de tunnels en tous genres, développe actuellement la future extension du cimetière de Guivat Shaul qui se fera, non pas 6 pieds sous terre, mais à 45 mètres sous le sol. Ainsi près de 22 000 emplacements supplémentaires pourront être créés.

Cela fait des siècles que les morts sont enterrés dans des cavernes ou plus profondément sous la terre comme par exemple les fameuses catacombes de Paris ou de Rome. La différence, c’est que le projet de Jérusalem, d’un coût de 50 millions de dollars, est beaucoup plus grand puisqu’il compte 12 tunnels, entièrement aménagés pour recevoir les tombes et le public qui viendra s’y recueillir. La réalisation de ce projet a été fait en adéquation avec les règles de la loi juive. Les travaux ont débuté et le projet devrait encore prendre 5 ans pour être terminé.

Cette solution, reste toutefois encore provisoire puisque dans une vingtaine d’années, il faudra à nouveau trouver de nouveaux espaces pour accueillir de nouvelles tombes.

Souhail Ftouh, avec adaptation de l’article de la Fédération UJA de New York

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