Nancy Wake, une des résistantes les plus décorées de la Seconde Guerre mondiale avec une dizaine de médailles du monde entier à son actif, est décédée à quelques jours de son 99e anniversaire. Australienne d’origine, elle fit sortir de France plus de 1000 soldats alliés, résistants et juifs puis intégra un réseau de 7000 résistants chargé d’affaiblir les lignes allemandes en préparation du débarquement.

Nancy Wake, surnommée « la Souris blanche » pendant la guerre en raison de sa capacité à échapper aux soldats allemands, est morte dimanche dans un hôpital londonien. Elle avait été un temps la personne la plus recherchée par la gestapo.

Elle a été « un saboteur et une espionne magnifiquement efficace », a déclaré lundi le Premier ministre australien Julia Gillard.

Nancy Wake « était une femme dotée d’un courage et de ressources exceptionnels, dont les exploits audacieux ont sauvé la vie de centaines de personnes au sein des forces alliées et aidé à mettre fin à l’occupation nazie en France ».

Elle racontait que lors d’un séjour à Vienne en 1933, elle avait vu des juifs enchaînés à une roue, fouettés par des soldats. « Lorsque nous avons quitté la ville, ils nous ont pris nos photos. C’était ma première expérience avec Hitler », racontait-elle.

Avec son mari, elle aide les juifs à fuir en Espagne, avant de partir en Angleterre en 1943, pour travailler au sein des opérations spéciales. Elle est parachutée en France en avril 1944, peu avant le Débarquement, pour aider à distribuer des armes à la Résistance française.

Nancy Wake était une « dure » ; elle est aussi une vraie aventurière. Femme passionnée, elle est une vraie francophile. Extrêmement courageuse, elle est une femme engagée, prête à risquer sa vie et même à la perdre pour la liberté. Un téléfilm anglais de 1988 porte son nom et raconte son histoire.

Nancy Wake était l’Australienne la plus décorée pour ses faits d’armes pendant la Seconde guerre mondiale. Elle avait été faite chevalier de la Légion d’honneur par la France, compagnon de l’Ordre d’Australie et avait reçu la médaille de George de Grande-Bretagne et la médaille de la Liberté des Etats-Unis.

Après la guerre, elle revint en Australie puis s’installa en Angleterre où elle épousa un officier de l’armée britannique en 1957, John Forward. Le couple opta ensuite pour l’Australie, jusqu’à la mort du mari.

Elle était née à Wellington, en Nouvelle-Zélande, mais avait grandi en Australie, avant de s’enfuir de chez elle à l’âge de 16 ans et de partir pour Paris, où elle travaillait comme journaliste .Elle avait rejoint la Résistance en 1940, avec son mari Henri Fiocca, un riche industriel, qui sera tué par la gestapo en août 1943.

Revenue en Angleterre, elle avait indiqué avant de mourir vouloir que ses cendres soient dispersées au-dessus de Montluçon, en France (centre), où elle avait combattu en 1944.

Ftouh Souhail

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