Gilles Jacob Lellouche sera le premier et unique tunisien de confession juive à se soumettre au verdict des urnes pour l’élection de l’Assemblée constituante le 23 octobre, un fait sans précédent dans l’histoire de la Tunisie contemporaine.

M. Lellouche se présente sous la bannière de l’Union Populaire Républicaine (UPR), un nouveau petit parti sans grands moyens mais dont le programme a séduit ce quinquagénaire de La Goulette, autrefois fief de la communauté juive en front de mer, près de Tunis.

Ce natif de La Goulette a été attiré par l’approche de l’UPR et son fondateur Lotfi Mraïhi. Ce médecin « bon père de famille » milite pour les valeurs de la République dans une « Tunisie ouverte, entreprenante et ingénieuse ». La non ingérence de l’Etat dans le culte et la vie spirituelle est l’un des principes fondateurs de son parti.

M. Lellouche rêve d’une Tunisie plurielle, multiculturelle, où musulmans, juifs, berbères contribuent à l’essor du pays, sans exclusion ni marginalité.

A ses yeux, l’UPR est un parti « ouvert, modéré et opposé aux extrémismes », dont la priorité est de travailler dur pour reconstruire le pays.

«En tant que Tunisien impliqué directement (et indirectement) dans la révolution à travers Facebook et blog, j’ai vécu au quotidien notre révolution. Je ne peux pas être insensible à ce qui se passe dans mon pays», dit-il. M. Lellouche aime tant participer à l’histoire de son pays, même si ses ambitions sont limitées. «J’ai été contacté par les membres de plusieurs partis dont Ettajdid. Ainsi qu’Ettakatol, mais là dans un esprit d’adhésion. Au final, j’ai choisi l’Upr du Dr Lotfi M’Raïhi.

Le candidat de l’Upr rappelle qu’il est Tunisien depuis 25 générations et que sa famille paternelle est arrivée en Tunisie avec l’invasion turque

M. Lellouche, docteur en gestion marketing (Paris 9 Dauphine) , veut siéger à la Constituante. « Aucun juif n’a été élu, tous ceux qui ont eu des postes politiques ont été désignés » par les pouvoirs en place sous Ben Ali et avant lui, assure à l’AFP le challenger quinquagénaire natif de La Goulette.
Il est surtout habité par le projet de revivifier l’histoire et le patrimoine juif à travers Dar Edhakira (maison de la mémoire en arabe châtié). L’association a été fondée le 28 février 2011. Son objectif est la sauvegarde et la promotion du patrimoine judéo- tunisien.

Fondée en France, cette association s’est délocalisée à Tunis après la chute du régime Ben Ali chassé par le soulèvement populaire en janvier.

Ftouh Souhail

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