Ce mercredi 27 octobre 2010, en Conseil des ministres, et sur proposition de la Garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, l’avocat Arno Klarsfeld a été nommé au Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative en France.

Le Conseil d’Etat conseille le gouvernement pour la préparation des projets de loi et des décrets. Il est aussi le juge administratif suprême qui tranche les litiges relatifs aux actes des administrations.

Arno Klarsfeld y rejoindra Emmanuelle Prada Bordenave, maître des requêtes, Rémi Keller, maître des requêtes, et François Delion, également maître des requêtes, tous trois nommés cette semaine.

Arno Klarsfeld (né le 27 août 1965) est un avocat franco-israélien et collaborateur occasionnel du Président Nicolas Sarkozy, aussi connu pour son implication dans des dossiers brûlants de politique intérieure française.

En 2005, il est sollicité par Nicolas Sarkozy, président de l’UMP et ministre de l’Intérieur, pour rédiger des rapports sur un certain nombre de thèmes ou pour exercer des médiations ministérielles.

En décembre 2005, il est chargé de rédiger un « travail approfondi sur la loi, l’Histoire et le devoir de mémoire », suite à la polémique autour de la loi mémorielle du 23 février 2005 mentionnant le « rôle positif » de la colonisation.

En mai 2006, Arno Klarsfeld livre un rapport de sept pages de réflexion sur la délinquance à la demande de Nicolas Sarkozy.

En février 2007, Arno Klarsfeld se voit chargé par Nicolas Sarkozy d’une mission « écologie et transports
Suite à la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république le 6 mai 2007, la commission d’investiture de l’UMP désigne Arno Klarsfeld comme candidat aux élections législatives dans la 8e circonscription de Paris (XIIe arrondissement). Mais il perd finalement au profit d’une candidate socialiste.

Le 24 novembre 2007, il est fait chevalier de l’Ordre national du Mérite par le Président de la République Nicolas Sarkozy, après sa mère Beate Klarsfeld qui avait été décorée de la Légion d’honneur.

Maitre Klarsfeld est aussi un avocat engagé contre les crimes de guerres.Ses parents (Serge et Beate Klarsfeld) sont célèbres pour avoir traqué et traduit en justice les criminels de guerres dont d’anciens nazis et sont surnommés les chasseurs de nazis.

En 1998, Arno Klarsfeld représente l’association des Fils et filles de déportés juifs de France lors du procès de Maurice Papon. Il se fait remarquer par les médias en se rendant ostensiblement au Palais de Justice en patins à roulettes.

Il a fait ensuite campagne, notamment dans les médias, pour la création de cours internationales afin de juger les criminels de guerre pour des massacres tels que le génocide au Rwanda et celui au Kosovo.

En 2003, Arno Klarsfeld prend la nationalité israélienne. Bien qu’ayant passé de dix ans la limite d’âge, il s’engage dans les Magav, les garde-frontières rattachés à la police israélienne.

Révolté par la politique de la France envers Israël et la manière dont les médias rapportent le conflit, Arno Klarsfeld a décidé de ne pas rester un spectateur passif.

En 2003, il obtient la nationalité israélienne et effectue à 37 ans, en dépit de la limite d’âge, un an de service militaire dans une unité exposée, les MAGAV (gardes-frontière), dont l’une des fonctions est d’empêcher les kamikazes d’entrer en action. Meilleur tireur de son unité, il peut, grâce à son passé sportif de triathlète, endurer les épreuves physiques auxquelles les recrues sont soumises.

Fidéle pour son engagement personnel en faveur de l’État d’Israël, il déclare le 4 décembre 2003 à l’Agence de presse israélienne francophone Guysen sa phrase célébre :

« La haine est un sentiment banni des rangs de Tsahal. Oui, je suis fier de servir au sein de l’armée d’Israël ».
Le 4 décembre 2001, il écrivit dans un article intitulé Israël-Palestine : les vraies causes du conflit publié dans Le Monde, qu’en s’opposant à l’immigration juive en Palestine dans les années 1930, les Palestiniens étaient responsables de la mort d’une partie des victimes de la Shoah.

« Si les Juifs persécutés d’Allemagne, de Pologne, de Hongrie, de Roumanie et d’ailleurs avaient été admis à immigrer en Palestine, ainsi qu’il avait été convenu et reconnu par la Société des Nations, sans doute le nombre de Juifs exterminés aurait été très inférieur à ce qu’il fut » (1).

Dans ce même article il déclarait qu’il n’y a rien de choquant à ce que des Israéliens habitent dans les territoires disputés, puisque des Palestiniens vivaient bien en Israël.

« On dit que les implantations juives dans les territoires occupés sont un obstacle à la paix. Peut-être. Mais on peut aussi retourner le propos. Pourquoi des Juifs ne pourraient-ils pas habiter en Cis-Jordanie et à Gaza, alors qu’un million d’Arabes vivent en Israël ».

Dans une tribune publiée le 5 septembre 2005 dans le quotidien français Le Monde. Il ajoute :

« Rien ne s’oppose à la création d’un État palestinien libre et indépendant, à condition que les Palestiniens renoncent à un droit de retour qui pourrait faire théoriquement des juifs une minorité dans leur propre État, et qu’ils renoncent au terrorisme »

C’est au nom de l’amitié avec les États-Unis, de la protection due à Israël, et des Droits de l’Homme qu’il apporte aussi son soutien à l’intervention américaine pour libérer l’Irak. Il prendra en 2004 la défense du Président George W. Bush sur les plateaux de télévision français (notamment au Grand Journal de Michel Denisot sur Canal+).

Sur le plateau de l’émission Tout le monde en parle, en janvier 2003, il lance un verre d’eau sur Robert Ménard, fondateur de l’association Reporters Sans Frontières, lors d’un échange assez vif sur la liberté d’expression des négationnistes de la Shoah et la légalité de la vente d’objets nazis sur le site internet Yahoo.

Arno Klarsfeld est homme engagé et une une figure de proue qui n’a jamais cessé de manifester son soutien pour Israël, sa population et son armée.

Nos sincères félicitations pour sa nomination tant méritée au Conseil d’Etat qui va permettre à Mr Arno Klarsfeld de jouer un rôle toujours plus reconnu et important.

Ftouh Souhail

(1) Par Arno Klarsfeld, avocat : Le Monde, 4 décembre 2001 (http://archives.desinfos.com/arnoklarsfeld011204.html)


Israël transit : Arno Klarsfeld Essai (broché). Paru en 05/2005

Dans ce livre d’entretiens avec Yves Derai, Arno dresse le portrait des soldats, raconte leurs peurs, leurs indignations, évoque cette jeunesse israélienne qu’on a l’habitude de voir en uniforme, ses rapports avec les Palestiniens. Il rappelle l’origine du conflit, évalue les responsabilités de chacun sans hostilité envers les Palestiniens qui, estime-t-il, ne pourront vivre dignement tant qu’ils ne disposeront pas d’un Etat. Mêlant anecdotes, analyse, traits d’humour, Arno raconte aussi le singulier attachement qui le lie à ses parents, à leurs combats et à Israël, ce pays où il a été en transit mais duquel il se sent aujourd hui pleinement citoyen.

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