Le président français Nicolas Sarkozy a décidé d’octroyer la Légion d’honneur à Noah Klieger, journaliste israélien du quotidien Yediot Aharonot, en reconnaissance de son activité énergique pour la France.

Klieger, 85 ans, né à Strasbourg, est un survivant du camp d’Auschwitz-Birkenau, qui fit son Aliya en 1948 après avoir pris place à bord de l’Exodus quelques mois plus tôt. Il est journaliste depuis 66 ans et a notamment couvert de nombreux procès de criminels de guerre nazis en Belgique, en France et en Allemagne.

Avec sa famille il a émigré en Belgique. Son frère a été envoyé par son père en Grande Bretagne pour poursuivre ses études talmudiques dès 1935 alors que partout en Europe l’antisémitisme montait. Noah est un des plus jeunes rescapés des camps de la mort.

Noah raconte : « Je suis arrivé à Auschwitz le 18 janvier 1943. J’arrivais de Belgique avec 1600 personnes, 900 hommes et 700 femmes, des Français, des Belges et des Hollandais. Pour éviter de mobiliser des divisions pour chercher les juifs, les SS avaient fait écrire des lettres par ceux qui étaient déjà dans les camps dans le but d’enlever la résistance des survivants. Trois jours de voyage, interminable. 10 secondes ont suffi pour comprendre que nous n’arrivions pas dans un camp de travail : coup de pied, coup de crosse, séparation des hommes et des femmes ! »

Lors de la libération des camps, après un temps de ‘convalescence’ Noah est revenu en France et en Belgique. Rapidement, il sut que ses parents étaient encore en vie. Il alla les chercher à Bruxelles ; pendant une journée ce fut une course ‘du chat et la souris’.

A chaque fois que Noah arrivait chez les personnes où on lui avait dit qu’il trouverait ses parents, ils venaient de quitter le lieu. Le soir il décida de poursuivre sa recherche le lendemain. Il prit le tram et comme il y avait du monde, il alla dans la dernière voiture sur la plateforme où il y avait seulement un homme et une femme. Il pensait à ses parents encore en vie… « Nous restâmes ainsi cote à cote plusieurs minutes quand j’entendis soudain la femme appeler sur un ton mi-interrogatif mi-affirmatif : « Norbert ?! », c’est mon prénom français, celui que mes parents utilisaient habituellement. C’étaient maman et papa. Je ne les avais pas vus depuis trois ans ? Trois ans et un camp d’extermination » (p 171 dans le livre).

Noah a ensuite servi sur l’Exodus à la suite de quoi il s’est retrouvé dans un camp en Allemagne. Puis il y a eu la création de l’Etat d’Israël où il a servi dans l’armée. Depuis plus de 50 ans, Noah est journaliste à Yediot Aharonot, son principal quotidien. Il est aussi correspondant pour le journal français ‘L’Equipe’ ainsi que du magazine ‘France-Football’. Sportif convaincu, il sait vivre au présent : après son témoignage, il demandait si quelqu’un avait une radio, car son souci était de savoir qui avait gagné un match de football entre Haifa et Tel-Aviv !

Ftouh Souhail& Un écho d’Israël.

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