L’Iran, État terroriste nucléarisé, vient de lancer une nouvelle menace en estimant être capable de tirer des dizaines de milliers de missiles sur des villes israéliennes.

Le ministre de la Défense iranien Ahmad Vahidi, général de brigade, menace Israël de lancer contre son territoire 150 000 missiles en cas d’intervention militaire contre la République islamique, rapporte l’agence PressTV (1).

Engagé dans un bras de fer avec l’Occident à propos de son programme nucléaire, sous la menace de frappes préventives américaine ou israélienne, l’Iran poursuit la production ou l’achat d’équipements destinés à verrouiller son espace aérien, ou à répondre à une attaque militaire. L’Iran possède déjà des missiles qui peuvent atteindre Israël. Le missile Shahab 3 qui a une portée de 2.000 km et capable d’atteindre le territoire israélien, distant de seulement 1.000 km, est sans aucun doute le fleuron de l’armée iranienne.

Le Ghadr, qui peut théoriquement atteindre Israël, ennemi juré de la République islamique d’Iran , ainsi que les bases américaines au Moyen-Orient, est une version améliorée du missile à carburant liquide Shahab-3 iranien issu du No-dong nord-coréen, selon les experts occidentaux.

Dans le cadre des manœuvres de cette année, les Pasdaran ont dévoilé en juin 2011 pour la première fois un silo à missile sous-terrain, dans un lieu non indiqué, d’où la télévision a montré le lancement d’un engin présenté comme un Shahab-3.

L’Iran a construit depuis 15 ans de tels silos un peu partout, éparpillés à travers l’immense territoire iranien, dans les montagnes ou dans les déserts, a affirmé le porte-parole des exercices, le colonel Asghar Ghelich-Khani. Les missiles abrités dans ces silos sont programmés pour être lancés sur des cibles déterminées à l’avance, a-t-il précisé.

Le programme missilier est sous le contrôle des Gardiens de la révolution, qui sont également responsables de l’emploi opérationnel de la plupart des missiles iraniens, notamment balistiques.

L’infrastructure au sol est adaptée à l’ampleur de ce programme de missiles. Les Pasdaran, qui contrôlent les missiles iraniens, disposent déjà de sept gros centres de conception et de fabrication de missiles (Ispahan, Semnan, Chiraz, Sultanatabad, Lavizan, Kukh-Eh-Bardjamali et Chahroud), sans compter de nombreuses entreprises plus modestes. La zone de lancement de Tabriz en Iran est aussi vaste que l’Azerbaïdjan, plus grande que celle d’Israël et représente la moitié de la Jordanie. Sa superficie est environ 50.000 km avec des montagnes, vallées et canyons. Ici, ils peuvent cacher des milliers de missiles balistiques.

La République islamique affirme disposer d’une large panoplie de dizaines de types de missiles différents, qu’elle met régulièrement en scène lors de manœuvres largement médiatisées.

Le général Amir Ali Hajizadeh, commandant des forces aériennes des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite de la République islamique a précisé à la télévision, en juin dernier ,que les missiles iraniens sont dirigés vers des cibles américaines dans la région et vers le régime sioniste. « Nous avons la technologie pour construire des missiles à plus longue portée (que 2.000 km) mais nous n’en n’avons pas besoin et nous ne cherchons pas à le faire, a-t-il affirmé.

L’Iran pourrait aussi avoir la capacité de lancer des missiles vers l’Europe de l’Ouest vers 2014, selon un rapport publié, il y’a quelques mois, de l’Institut international pour les études stratégiques (IISS). Le centre de réflexion basé à Londres souligne dans ce rapport que Téhéran fait des « progrès rapides » dans le développement de missiles balistiques en parallèle avec l’expansion de son programme nucléaire. Le missile Sejad, par exemple, a une portée réelle d’environ 2500 km et il pourrait atteindre six pays de l’Union européenne : la Pologne : la Slovaquie, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, et la Grèce.

Le président israélien Shimon Pérès a indiqué , lors d’une conférence de presse, le 23 février 2011 en Espagne que face à la menace iranienne, les Européens « dorment ». Il a précisé « Vous vous réveillerez un jour avec des missiles nucléaires pointés vers vous ».

Heureusement, Tel-Aviv garde la tête sur les épaules: elle planche avec Washington sur des systèmes anti-missiles Aegis et THAAD et sur un dispositif radar X-bandes d’alerte avancée pour la protection du territoire hébreu. Parallèlement, les méthodes rudimentaires ont toujours la côte: les systèmes Iron Dome, Arrow 3 et David Sling censés contrer les missiles à courte/moyenne portée, seront également déployés à l’horizon 2012. La course à la protection ne fait que commencer.

Devant la menace grandissante des missiles iraniens, Tsahal est parvenu à mettre au point un missile Patriot perfectionné. Des essais concluants ont été effectués pour un missile dont la portée a été augmentée, et visant à contrer missiles et avions ennemis.

L’Iran, craignant une attaque israélienne, envisage aussi une guerre d’usure . Téhéran déploie, ces jours, une intense activité destinée à « coordonner » les activités militaires entre le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza. Ouvertement, il s’agirait d’envisager une attaque limitée des zones frontalières israéliennes, au cas où il apparaîtrait évident qu’une opération de l’Etat hébreu ou des États-Unis contre l’Iran est devenue inéluctable.

Ftouh Souhail

(1) PressTV, 27 novembre 2011 – 150000 Iran missiles awaiting Israel

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