La commission Trajtenberg a publié ses conclusions concernant les mesures à adopter pour rééquilibrer la donne sociale en Israël.

Le prof. Manuel Trajtenberg, qui a dirigé durant durant deux mois la commission chargée de répondre aux revendications du mouvement social contre la vie chère en Israël, a remis le 26 septembre 2011 son rapport au Premier ministre Binyamin Netanyahu. Selon les grandes lignes de ce rapport, la commission propose notamment une augmentation des taxes et une réduction du budget de la défense pour combattre la grave crise du logement, la hausse des prix et les inégalités dans l’éducation, la santé et les impôts.

La commission Trajtenberg recommande la construction de 196.000 logements pour les 5 prochaines années. La commission propose l’attribution de 20% de ces logements à des ayant-droits. En outre, Trajtenberg suggère le fractionnement des grands appartements et le doublement des impôts locaux (arnona) pour les logements non habités. Le coût de ces mesures est évalué à 1,3 milliards de shekels sur 5 ans.

Parmi les recommandations de la commission Trajtenberg dont les grandes lignes sont exposées actuellement par le prof. Manuel Trajtenberg, dans le cadre d’une conférence de presse, on trouve la scolarité gratuite dès l’âge de 3 ans et une augmentation de 5% des impôts payés par les grandes sociétés.

Alors que le professeur Manuel Trajtenberg exposait le 26 septembre 2011 , dans le cadre d’une conférence de presse, les recommandations de la commission qui porte son nom, plusieurs jeunes ont perturbé le discours de l’économiste par des cris de protestation. La sécurité a expulsé les fauteurs de troubles et Trajtenberg a repris le cours de la conférence de presse en affirmant qu’il « a entendu cette colére et l’a prise en considération dans ses recommandations ».

Le parti Kadima a publié un communiqué exigeant l’ouverture d’urgence d’une session extraordinaire de la Knesset afin de discuter d’un nouveau budget pour 2012 suite aux conclusions de la commission Trajtenberg. Le communiqué souligne cependant la déception du parti Kadima, qui, « à l’instar du public, espérait des propositions de changement réel ».

Le ministre de l’Habitat Ariel Attias, estime que les recommandations de la commission Trajtenberg concernant les logements sociaux sont d’une injustice criante qui laisse les faibles au bord de la route. Selon lui, il faut en premier lieu résoudre le problème des sans-abri ayant droit à un logement social. Il appelle le gouvernement à adopter sa recommandation et à financer le loyer de logements n’appartenant pas à l’Etat, à cause de la pénurie de logements publics. Le coût de cette mesure ne serait que de 30 millions de shekels par an pour 2200 familes.

La députée Zahava Galon (Meretz) a qualifié les recommandations de la commission Trajtenberg de « Trajtenbluff ». Elle reproche à la commission de ne pas avoir touché aux « deux vaches sacrées », selon elle, du gouvernement Netanyahou : les ultra-orthodoxes et les habitants des localités juives de Judée-Samarie.

Les militants sociaux israéliens n’acceptent par le rapport de la commission Trajtenberg mise en place pour proposer des solutions à la crise sociale qui agite le pays. Ils soulignent que  »les solutions faciles » apporteront peut-être une réponse à la classe moyenne, mais laisseront de côté  »la cour arrière ».  »C’est la continuation d’un vieil accord auquel nous nous opposons tous », ont-ils affirmé. Le problème des logements sociaux reste semble-t-il entier.

Les organismes responsables des crèches enfantines en Israël, Naamat et Wizo, dénoncent les conclusions de la commission Trajtenberg, censées apporter des réponses à la crise sociale qui agite le pays. Ils estiment que les recommandations n’ont apporté aucune réponse aux jeunes familles qui croulent sous le poids de l’éducation des jeunes enfants.  »Un enfant ne naît pas à 3 ans. L’instauration de l’éducation gratuite à partir de 3 ans ne résout pas la détresse des jeunes parents qui continueront à dépenser des milliers de shekels par moi pour l’éducation de leurs enfants », ont-ils reproché. Le Trésor quant à lui rejette ces allégations, estimant que nulle part ailleurs à l’étranger, l’éducation n’est gratuite à partir de la naissance.

Le président de l’Union des étudiants un des leaders du mouvement de contestation sociale, Itsik Shmuli, a déclaré lors d’une conférence de presse suite aux recommandations de la commission Trajtenberg : « la note que nous donnons aux recommandations est « insuffisant », car il y a de nombreuses problématiques que la commissions n’a pas traitées ».

Ftouh Souhail

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