Le vice-ministre israélien de la Santé, Yaacov Litzman, va soumettre la semaine prochaine à l’approbation du gouvernement un projet de loi qui devrait permettre aux médecins israéliens ayant effectué leurs études dans l’un des pays de l’OCDE, d’exercer en Israël sans avoir à repasser une équivalence. L’objectif de cette loi est de faire face à la grave pénurie de médecins en Israël.

En effet, les services de santé en Israël traversent une crise très sérieuse. Après les problèmes d’affluence dans les hôpitaux, qui n’ont plus la capacité d’accueillir tous les malades, on parle à présent d’une grave pénurie de médecins, qui s’accentue avec les années. il s’avère que l’Etat dispose aujourd’hui d’une moyenne de 3,46 médecins pour 1000 personnes, à peine au-dessus de celle des autres pays de l’OCDE.

Il est vrai qu’aux États-Unis, la moyenne est inférieure avec le chiffre de 2,43. Mais pour le vice-ministre de la Santé Yaakov Litzman et le directeur général du ministère, le docteur Roni Gamzou, les médecins devraient être bien plus nombreux en Israël, vu la croissance rapide de sa population. S’ils considèrent que la situation est inquiétante, c’est qu’ils savent qu’en 2015, seuls 510 étudiants en médecine obtiendront leur diplôme.

D’après de nouvelles données publiées par la commission des ressources humaines chargée du personnel médical et hospitalier, il s’avère qu’il n’y a en Israël que 2,8 médecins pour 1 000 habitants. En 2009, ce chiffre était un peu plus élevé (3,4). A titre de comparaison, le nombre des médecins en France, qui baisse d’ailleurs ces derniers temps, est évalué à 3,2 pour 1 000 habitants.

Le syndicat des médecins, qui déplore amèrement cette situation, souligne que cela entraine des queues interminables pour les consultations médicales, une très longue attente dans les salles d’urgence des hôpitaux et de façon générale, porte sérieusement atteinte aux malades.

Dans certains secteurs du pays, comme à Tel Aviv par exemple, les chiffres sont beaucoup plus élevés, avec 4,5 médecins, c’est-à-dire le double par rapport au Nord et au Sud d’Israël.

Pour éviter cette carence, il faudrait encourager les médecins israéliens exerçant à l’étranger à revenir en Israël en leur proposant des garanties d’emplois et un certain nombre d’avantages. La nouvelle loi devrait permettre aux médecins israéliens ayant effectué leurs études dans l’un des pays de l’OCDE, d’exercer en Israël sans avoir à repasser une équivalence.

Une autre solution est envisagée: il faut que 900 étudiants optent pour la médecine jusqu’en 2014, c’est-à-dire le double du chiffre actuel. En octobre 2011, une nouvelle école de médecine devrait ouvrir ses portes à Safed. Cela permettrait d’ajouter encore une centaine de médecins sur le marché mais ce nombre n’est pas suffisant, même si cela signifie qu’ils seront au total 600 en 2018.

Cette pénurie de main d’œuvre est déjà ressentie aussi chez les infirmiers et infirmières. En effet, d’après les statistiques, il y en aurait en moyenne 5,7 pour mille habitants, alors que leur nombre est évalué à 8,5 dans les pays de l’OCDE. Au ministère de la Santé, on propose d’ouvrir d’autres écoles d’infirmières et d’initier une nouvelle profession pour créer des postes d’aides-soignantes.

Ftouh Souhail

0 0 votes
Évaluation de l'article