Jerusalém-District de Mamilla (Ma’man Allah en Arabe)

Après de nombreux désaccords et retards innombrables, le Comité de planification et de construction du district de Jérusalem a approuvé mardi la construction d’un musée de la tolérance, à proximité du Parc de l’Indépendance dans le centre de la capitale. Le projet représente un budget de 250 millions de dollars.

L’initiative, proposée par le Centre Simon Wiesenthal, a suscité une vive polémique parmi les organisations islamiques en raison de la taille du musée et de son emplacement sur un ancien cimetière musulman. L’accord pour la construction du Musée, lui, est donné par la municipalité de Jérusalem en 2 000 alors que Ehoud Olmert était maire.

Cette affaire avait dès lors pris une dimension dépassant le cadre de Jérusalem : le Sheikh Raed Salah, le chef du Mouvement islamique, s’était rendu en novembre 2006 en Turquie, pour mobiliser le gouvernement d’Ankara et la Ligue arabe.

A la suite d’un arrêt de la Cour suprême, au printemps 2006, les travaux devaient être suspendus jusqu’à un jugement sur le fond.

Aujourd’hui, l’affaire revient sur le devant de la scène. Les « Rabbins pour les droits de l’homme », association israélienne, relancent le débat sur le projet du musée de la Tolérance. Ils dénoncent ce musée qui doit être construit par le Centre Wiesenthal, ONG américaine, sur le site du cimetière musulman multi-séculaire de Mamilla qui se trouve en plein centre-ville de Jérusalem-ouest.

Une des raisons d’avoir choisi cet endroit était sa situation centrale. Le projet fait partie d’un plan visant à revitaliser toute la zone qui, depuis maintenant beaucoup d’années, s’est détériorée en un des quartiers les plus pauvres de Jérusalem. Ce plan prévoyait aussi d’injecter plus d’argent en construisant un centre commercial exclusif et des appartements de luxe. La zone serait appelée le « Mamilla Complex » et encouragerait, espèrent les planificateurs, les familles à venir s’y promener.

Pour le Centre Wiesenthal, responsable de ce projet qui a reçu le feu vert de la Cour Suprême israélienne après deux ans et demie de procédure, l’affaire est close. La Cour Suprême israélienne a rendu sa décision en octobre 2008 considérant que le Centre Wiesenthal avait respecté toutes les procédures légales et que le projet pouvait donc être mené à bien.

Dans son rapport exceptionnellement long de 190 pages, la Cour a notamment examiné les cas de tombes juives qui ont été déplacées pour permettre la construction de tel bâtiment ou route et elle a demandé au Centre soit de déplacer les tombes musulmanes avec le plus grand soin dans un autre cimetière, soit de les préserver en ajustant les plans du Musée.

Dans ses conclusions, la Cour précise notamment que pendant des décennies « le site controversé n’était pas considéré comme un cimetière par l’opinion publique ou par la communauté musulmane. » En effet, le fameux terrain était donc utilisé comme un parking depuis 1976, ce qui n’avait jamais soulevé aucune plainte.

En outre, Oded Bari, un des avocats du Centre Wiesenthal dans ce dossier précise que le principal plaignant n’est pas un collectif de musulmans ou de familles concernées dont les ancêtres seraient enterrés en ce lieu mais le cheikh Raed Salah, chef du parti islamiste israélien du nord, qui par le passé, a été condamné à la prison par les tribunaux israéliens pour collusion avec le Hamas.

Enfin, une lettre écrite par un juge musulman en 1964, donnait son accord à la mairie de Jérusalem pour utiliser le dit terrain à sa guise.

Pour le Centre Simon Wiesenthal, fondé par le rabbin Marvin Hier et dont le quartier général est à Los Angeles, l’affaire ayant été portée devant la justice, est aujourd’hui close. La procédure a duré deux ans et demie, suspendant le lancement des travaux jusqu’au jugement.

En réalité pour tous ceux qui s’opposent à la construction de ce Musée sont loin pour dire qu’ils sont pour la paix et de tolérance. Comme son nom l’indique, le musée de la Tolérance aura pour but à travers des expositions d’encourager la Tolérance, la compréhension entre les peuples et de lutter contre l’exclusion et les préjugés, en présentant des mises en situations sociales ou historiques.

Le Musée de la tolérance sera une institution unique en son genre au plan national, régional et international. Il est en effet le seul Musée à présenter la tolérance comme une composante fondamentale de la civilisation juive. Et toutes les voix qui sont contre ce projet (soit-disant pour son emplacement) s’inscrivent dans une propagande antijuive systématique contre les Juifs de Jérusalem.

Ftouh Souhail

Note : Le musée de la Tolérance de Jérusaléme sera, comme celui de New York, une antenne du Simon Wiesenthal Center de Los Angeles. Le musée de New York vient de faire parler de lui en ce 7 juin 2011 car pendant toute la journée vient d’y être exposée la première lettre d’Hitler datant de 1919, récemment achetée par le Simon Wiesenthal Center, faisant part de son antisémitisme. Le musée est situé au 226 East 42nd Street.

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