Au moment où les révoltes qui continuent à Bahreïn et au Yémen profitent à l’Iran, la tension est à son comble en Arabie saoudite et ne cesse de monter depuis quelques jours.

Quatre hommes ont été tués par balles et neuf autres, dont une femme, ont été blessés lors de nouvelles manifestations de chiites dans le royaume au cours d’échanges de tirs entre la police et des hommes armés, a annoncé jeudi le ministère saoudien de l’Intérieur. Les tirs ont éclaté mercredi soir lors des obsèques de deux hommes tués lors de précédentes manifestations dans la province Orientale.

Un manifestant a été tué lors de la dispersion par les forces de sécurité le lundi 21 novembre d’une manifestation dans la région chiite de Qatif, dans l’est de l’Arabie saoudite .Plusieurs personnes ont été blessées lors de la dispersion par les forces de sécurité de cette manifestation dans la province chiite de Qatif, dans l’est de l’Arabie, selon des témoins.

Les manifestants étaient descendus dans la rue à Chouika pour protester contre la mort la veille d’un habitant de cette localité, accusant la police de l’avoir tué. La majorité des quelque deux millions de chiites saoudiens vivent dans la province orientale riche en pétrole et se plaignent d’être marginalisés.

Ces incidents interviennent alors qu’approche la commémoration du deuil chiite de l’Achoura le 5 décembre prochain.

L’Arabie saoudite a menacé de frapper d’une main de fer tout « fauteur de trouble » après ces violences dans l’Est chiite du royaume. A Awamiya, les troubles qui ont fait 14 blessés, dont 11 policiers. Les autorités saoudiennes ont mis en cause des « fauteurs de troubles » à la solde d’un pays étranger, dans une allusion voilée à l’Iran.

Les chiites saoudiens de la province Orientale sont vu comme « des hérétiques » « des agents de l’Iran » et « des traîtres au service de la Perse », et cela rappelle les circonstances des soulèvements de 1991 en Irak après la guerre de libération du Koweït.

En attendant, le vieux monarque Abdallah travaille d’arrache-pied pour éviter l’infiltration du régime de Téhéran dans la région chiite de Qatif, dans l’est de l’Arabie saoudite.

Déjà la dynastie sunnite du royaume voisin de Bahreïn est en proie à de violentes contestations. Les autorités de Bahreïn ont accusé l’Iran d’être à la base des protestations ayant secoué le royaume en début d’année. Le roi Hamad ben Issa Al Khalifa a annoncé le mois dernier que Bahreïn avait « mis en échec un complot étranger », dans une allusion à l’Iran, lors d’une rencontre avec des officiers de la police de son pays. Cinq membres d’une cellule terroriste sont soupçonnée d’avoir planifié l’élimination du ministre bahreïni de l’Intérieur, un attentat contre l’ambassade saoudienne et une attaque contre le pont reliant Bahreïn à l’Arabie saoudite voisine, sont liés à l’Iran, ont indiqué les autorités de Bahreïn.

Les autorités iraniennes, qui ont opposé un démenti catégorique, semblent vouloir déstabiliser notamment l’Arabie saoudite.

“L’Iran soutient tous les mouvements de révolte et les revendications populaires (…), qui ont pour slogan l’islam et la liberté”, a déclaré le 21 mars 2011 l’ayatollah Khamenei, affirmant que l’Iran ne faisait pas de distinction entre “chiites et sunnites” .

Cette déclaration fracassante faite par Khamenei le Guide Suprême d’ Iran, soit la plus haute autorité de ce pays , a montré aux pays arabes sunnites les visées djihadistes de l’ Iran .Ce pays veut défaire le Moyen- orient de leurs gouvernements actuels et mettre en place un modèle iranien. Il est à préciser que Khamenei, sponsor des révoltes dans le monde arabe ne tolère aucune contestation sur son sol !

Certaines sources affirment même que les iraniens pourraient s’occuper, en secret, d’éliminer certains hauts responsables des « pétro-monarchies » sunnites. Les Gardiens de la révolution iranienne auraient promis la somme d’un million et demi de dollars à celui qui était sensé tuer l’ambassadeur saoudien, Adel Al-Jubeir, qui est aussi un conseiller du roi.

L’Arabie saoudite a demandé, cette semaine, à l’Assemblée générale de l’Onu d’avaliser une résolution condamnant le complot mis à jour, qui visait à éliminer l’ambassadeur saoudien à Washington.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal a accusé ce jeudi l’Iran de continuer à s’immiscer dans les affaires des pays du Golfe. Il a également prévenu que « les efforts (de Téhéran) pour développer des capacités nucléaires, qui lui permettraient dans l’avenir de posséder des armes nucléaires, représenteraient une menace claire pour la sécurité et la stabilité de la région ».

Ftouh Souhail

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