Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi effectue les 23 et 24 avril une visite de travail de deux jours en Tunisie à la tête d’une importante délégation.

S’adressant à la presse après une entrevue avec le chef du gouvernement tunisien, l’islamiste Hamadi Jebali, le ministre iranien des Affaires étrangères a jugé « satisfaisants » les relations bilatérales.

Lors d’un point de presse, il s’est adressé au peuple Tunisien et s’est dit très heureux d’être le premier responsable Iranien à venir à la Tunisie post-révolutionnaire. Il a qualifié de « solides » les relations entre la Tunisie et l’Iran.

Salehi a déclaré également que l’Iran soutiendra la Tunisie sur tous les plans: économie, commerce, industrie et technologie.

Peiman Djebelli, ambassadeur d’Iran en Tunisie, a estimé que sur sur le plan économique, les choses avancent. Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays atteint l’an dernier 10 millions de dollars.

En Février dernier, le vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi lors d’une réunion avec l’ambassadeur tunisien à Téhéran, Mohammad al-Hasayeri, a souligné la préparation de Téhéran à partager ses expériences avec la Tunisie dans tous les domaines. Lors de la réunion, Rahimi a également réitéré qu’il n’y a pas d’obstacle dans la voie de l’expansion des relations bilatérales entre l’Iran et la Tunisie.

Aujourd’hui, pour atténuer les effets des sanctions internationales, Téhéran semble vouloir faire des pays du Maghreb une paserelle pour ses exportations hors hydrocarbures. À preuve, le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, veut relancer les dossiers économiques, augmenter les échanges commerciaux et faciliter les investissements avec l’Aglérie, la Tunisie et la Lybie.

La République islamique d’Iran entretient de bonnes relations avec le mouvement Ennahdha, en pouvoir en Tunisie. Le cheik Rached Ghannouchi, président du mouvement islamiste Ennahdha, est un admirateur de l’Ayatollah Khomeiny.

La République islamique, gouvernée aujourd’hui par le Guide suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, encourage aussi l’expansion du chiisme dans les pays Maghreb, un courant de l’Islam considéré comme hérétique par les sunnites.

Des organismes de propagande de cette idéologie musulmane d’inspiration iranienne sont de plus en plus nombreux en Tunisie. Les bibliothèques d’obédience chiite fleurissent dans les différentes médinas des villes tunisiennes. L’une d’elles, baptisée «Fatma Zahraâ», située au cœur de la médina de Tunis.

Depuis la Révolution du 14 janvier la pénétration insidieuse du chiisme est constatée et ses rangs grossissent considérablement après la chute du régime de Ben Ali. La vente de livres de tendance chiite est maintenant disponible et des magasins distribuaient ces textes. Des écoles religieuses mahdistes sont ouvertes et retrouvent une demande forte autour du prosélytisme iranien..

On parle désormais de Gabès comme le haut lieu du chiisme tunisien. La ville de Gabès est aujourd’hui la capitale du chiisme en Tunisie. Un mosquee chiite est prévue en Tunisie pour 2013. Les Chiites sont sortis de leurs cachettes dans cette ville depuis la chute du président Ben Ali.

L’Imam chiite Mohamed Tijani Smaoui, a envoyé l’année derniére quelques centaines de chiites tunisiens aux écoles de Najaf, de Karbala et de Qom. En fait, d’après certaines sources, certains sont déjà à Téhéran pour recevoir une formation dans le Corps paramilitaire des Gardiens de la Révolution.

Ftouh Souhail

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