La Banque islamique de Dubaï en Jordanie vient de licencier une employée chrétienne qui refusait de porter un foulard comme l’exige le code vestimentaire de l’établissement, a indiqué un porte-parole de cet établissement.

« La banque a demandé à Vivian Salameh de couvrir ses cheveux comme le demande le code vestimentaire des femmes approuvé en début d’année, mais elle a refusé », a déclaré le porte-parole.

Mme Salameh a indiqué refuser le port du foulard estimant que cette tenue allait à l’encontre de ses principes.

Selon la Banque islamique « Noor » (Noor Islamic Bank – NIB) le voile islamique ou le foulard font partie intégrante de l’éthique de la société « qui respecte les principes de l’islam »

La Banque islamique de Dubaï privilégie donc l’exclusivisme musulman et pratique ainsi une discrimination contre les chrétiens .

Des anciens employés libanais (chrétiens) de la banque « Noor » se plaignaient aussi qu’ils en avaient assez d’être l’objet de persécutions racistes de la part de l’administration accusée de discrimination religieuse.

Le Directeur Général de la banque, Hussain Al-Qemzi, n’a pas voulu réagir à ces accusations.

Néanmoins un cadre d’une banque de Dubaï, qui n’a pas voulu révéler son nom, a déclaré que le gestionnaire des ressources humaines avait distribué déjà une circulaire informant les employées elles devront porter un foulard, quelle que soit leur religion. Cette règle fait partie du code vestimentaire pour toutes les employées de sexe féminin.

« Notre banque est islamique et doit appliquer la charia à tous égards, ce qui saura plaire à nos clients », dit-il.

Un code vestimentaire a été meme été formulée par le Conseil de la fatwa et de surveillance de la charia de la banque et approuvée par la direction. Une circulaire a ensuite été publiée. La banque a donné aux employées une période de grâce qui a expiré. Après cette date, le port du foulard est devenu obligatoire.

La décision, signée par cheikh Mohammad Taqi Usmani, président du Conseil de la fatwa et de la surveillance de la charia de la banque de Dubaï, déclare que cette initiative rehaussera la confiance des clients et contribuera à la commercialisation des produits de la banque.

De nombreux clients, dit la proposition, choisissent une banque en fonction des apparences avant d’envisager d’autres aspects. Le code vestimentaire est un élément essentiel permettant d’identifier la banque comme une institution conforme à la Sharia.

Cette pratique va certainement s’étendre à d’autres succursales, et puis, quand on aura bien accepté ce fait, s’étendre aux banques islamiques basées en Occident.

Dubaï envisage, en effet, de créer la plus grande banque islamique du monde dans les cinq ans, en consacrant un budget de 1 milliard de dollars pour des acquisitions dans des pays aussi éloignés les uns des autres que l’Indonésie, l’Egypte et la Grande-Bretagne. « Noor » qui est détenue à hauteur de 25 pour cent par le gouvernement de Dubaï et 25 pour cent par le dirigeant de l’émirat, prévoit d’effectuer des acquisitions en Europe, en Asie et en Afrique du Nord.

« Noor » a pour objectif d’être la plus grande banque islamique du monde en termes d’actifs bancaires et du nombre de pays d’opération, avec un accent sur les plus grand pays musulmans comme la Turquie, l’Égypte, le Pakistan et l’Indonésie. La banque islamique veut être présente sur les marchés arrivés à maturité, comme en Europe, où les populations musulmanes sont de plus en plus importantes comme la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne.

Le gouvernement de Dubai, le dirigeant de l’émirat Cheikh Mohammed bin Rashid Al-Maktoum et 15 autres personnes ont mis 3 milliards de dirhams émiratis (860 millions de dollars) dans un projet en vue d’effectuer une extension du mouvement de la banque en dehors de sa base des Emirats arabes unis.

Les banques islamiques contrôlent des actifs d’une valeur d’environ 900 milliards de dollars à la fin de 2010, un chiffre qui pourrait s’élever au dessus de 1,5 billion de dollars d’ici 2015, à mesure que l’industrie se développe.

Ftouh Souhail

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