Le président israélien Shimon Pérès doit rencontrer ce dimanche, son homologue américain Barack Obama en marge de la conférence annuelle du lobby pro-israélien à Washington, AIPAC.

M. Obama prendra la parole immédiatement après M. Pérès. Ce dernier devrait souligner devant le chef de l’exécutif américain que  »plus la menace d’une offensive contre l’Iran sera fiable, plus les chances d’y recourir seront réduites et les sanctions seront efficaces. Plus les déclarations de de l’administration américaine seront claires, moins le Premier ministre Binyamin Netanyahu aura besoin de s’exprimer sur ce dossier », a-t-il estimé.

Quelques heures après que le président américain Barack Obama eut affirmé vendredi  »ne pas bluffer » en déclarant qu’un Iran doté de l’arme nucléaire est « inacceptable », et eut mis en garde Israël contre une attaque actuelle en Iran, le Premier ministre Binyamin Netanyahu, arrivé au Canada, a toutefois soutenu que l’option militaire n’était pas exclue en Iran.  »Nous avons le droit de nous défendre face à un pays qui veut notre extermination », a-t-il affirmé.

Barack Obama se dit prêt, le cas échéant, à recourir à l’option militaire pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, tout en mettant en garde contre une action unilatérale israélienne. Le président américain déclare dans une interview à la revue Atlantic Monthly: que « toutes les options sont sur la table » en ajoutant explicitement que cela inclut un « élément militaire ». Le chef de l’exécutif américain a tenu ces propos lundi. L’interview a été publiée ce vendredi.

Barack Obama explique que la perspective d’un Iran nucléarisé entraînerait une course aux armements au Moyen-Orient « très dangereuse pour le monde ».

Dans le même temps, le président américain juge qu’une action militaire unilatérale des Israéliens aurait des « conséquences potentielles non voulues ».

Benyamin Nétanyahu était de passage dans la capitale fédérale du Canada (Ottawa) dans le cadre d’une visite de trois jours en sol canadien. À son arrivée, vendredi matin, il avait confirmé que l’Iran serait au cœur de ses discussions avec Stephen Harper.

«L’une des choses dont je voudrais discuter avec vous concerne les remarquables turbulences qui secouent le Moyen-Orient et, évidemment, de la course incessante de l’Iran pour développer des armes nucléaires», avait-il lancé à son hôte lors de la séance de photos qui a précédé leur rencontre.

A Ottawa, où il a rencontré vendredi son homologue canadien Stephen Harper, Benjamin Netanyahu a déclaré que son pays se réservait le droit de se défendre tout seul face à l’Iran.

« S’agissant d’Israël, comme tout pays souverain, nous nous réservons le droit de nous défendre contre un pays qui appelle et travaille à notre destruction », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

Le spectre d’un bombardement préventif sur l’Iran plane depuis quelque temps, et M. Nétanyahu n’a rien fait pour dissiper les craintes se son pays.

 » Je sais, grâce aux nombreuses conversations que nous avons eues, que vous partagez mon point de vue à l’effet qu’il s’agit d’une grave menace à la paix et la sécurité mondiales, et je pense qu’il est important que la communauté internationale ne permette pas à cette menace de se concrétiser.  » a affirmé M. Nétanyahu.

Le chef du gouvernement israélien s’est dit hostile à la reprise de négociations sur le dossier nucléaire entre les grandes puissances et Téhéran. Selon lui, les Iraniens se servent uniquement de ces contacts pour gagner du temps et progresser dans leurs travaux.

Le leader israélien a affirmé que même si l’Iran accepte de revenir à la table de négociations, il pourrait s’agir d’une ruse lui permettant de poursuivre le développement de son programme nucléaire.

« Je pense que la communauté internationale ne doit pas tomber dans ce piège », a-t-il dit.

Benyamin Nétanyahu a déclaré vendredi que si l’Iran se dotait de l’arme nucléaire, il s’agirait d’un moment charnière de l’histoire et cela représenterait, par le fait même, une menace pour le monde entier.

« Il est vrai que nous avons été très clairs sur les dangers que l’Iran représenterait s’il avait l’arme nucléaire, sur ses intentions et ses capacités. Cela demeure une sérieuse source d’inquiétude pour (notre) pays, et je pense que j’ai exposé ce point de vue très clairement », a affirmé M. Harper lors du point de presse avec le premier ministre Nétanyahu.

« La position du Canada est très claire: nous reconnaissons bien entendu le droit d’Israël de se défendre à titre d’État souverain, à titre d’État juif »a ajouté le chef du gouvernement canadien.

Le Canada et Israël ont réaffirmé à plusieurs reprises la force du lien qui les unit. Jonh Baird, le ministre canadien des Affaires étrangères en visite en Israël a déclaré en janvier 2012 qu’Israël n’a pas de meilleur ami dans le monde que le Canada.

Ftouh Souhail

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