Joseph Stiglitz

Le Nobel d’économie américain Joseph Stiglitz estime que la baisse d’impôts en Israël aura un effet positif sur l’économie du pays.

Le gouvernement israélien avait allégé la fiscalité des entreprises à 25% et abaissé le taux de la TVA à 17% pour soutenir la croissance. La baisse de TVA est entrée en vigueur en novembre dernier et celle de l’impôt sur les sociétés au début de l’année 2016. L’ensemble de ces réductions est estimé à 6,5 milliards de shekels (1,5 milliard d’euros) selon le ministre des finances Moshe Kahlon.

M. Stiglitz, professeur à l’Université Columbia, à New York a indiqué que cette mesure va permettre dans les prochains mois  de promouvoir la croissance de l’économie israélienne qui sera supérieure aux attentes. Pour 2016, la banque centrale table sur une croissance modérée du PIB de 2,8%.

Selon lui, en 2016, Israël va bénéficier d’une croissance plus forte que celle de l’économie américaine, son partenaire commercial le plus important.

A la lumière d’un rapport sur la situation économique et financière du pays publié le 3 avril 2016 par la banque centrale d’Israël, le prix Nobel d’économie de 2001 a constaté une baisse du déficit budgétaire (différence entre dépenses et recettes). En 2015 il s’établissait à 2,3% du PIB soit une baisse de 8 milliards de shekels.

« Lorsque on sait que les pays européens ont fixé une limite de 3% au déficit mais que la France et d’autres pays ne pourront pas faire mieux que 4%. Cela donne ainsi une image réelle de la santé économique d’Israël » a fait remarquer le professeur américain.

M. Stiglitz se base sur le ratio PIB/endettement israélien de l’année 2015 (indicateur crucial de la santé de l’économie, utilisé pour déterminer les notations et le paiement d’intérêts) qui est actuellement 69,1.

Ce ratio est inférieur à celui de la plupart des pays développés. Le ratio PIB/endettement des États-Unis est de 105,6 %, la moyenne de la zone de l’euro est de 107,7 % et l’OCDE moyen est de 94 %.

En entrevue au Canada avec Identitejuive, M. Stiglitz raconte qu’il a fait part de sa satisfaction à la baisse d’impôts en Israël au chef du gouvernent Benjamin Netanyahu en janvier dernier, lorsqu’ils se sont croisés au forum économique de Davos.

M. Stiglitz estime que « pour rechercher des contrats et donner la qualité de service il faut créer de l’embauche. Et l’embauche se fait aussi et surtout par la baisse de charges qui pèsent sur les entreprises. L’impôt société en fait partie. »

Il a aussi soutenu que « lorsque l’impôt société baisse, cela donne de l’oxygène aux entreprises et permet d’investir et de favoriser l’embauche de façon à augmenter son potentiel. »

En même temps le chômage en Israël n’a cessé de reculer pour atteindre 5,3% de la population active. En effet, le taux de chômage n’a jamais été aussi bas depuis le milieu des années 80, selon les données du bureau central des Statistiques. Le pays a créé 90 000 emplois en 2015 dans les entreprises commerciales, les services financiers et le secteur public.

Le Nobel Stiglitz attribue ce bon résultat à la baisse des prix des matières premières sur les marchés internationaux et la baisse de la facture énergétique.

Je crois qu’ils sont [les israéliens] parvenus « au plein emploi » a dit Joseph Stiglitz.

Alors que le Nobel Stiglitz encourage la baisse d’impôt, Dr. Karnit Flug, gouverneur de la banque centrale d’Israël, elle préconise une augmentation des impôts pour financer l’amélioration des services publics.

Souhail Ftouh

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