Les festivités de la Mimouna ont commencés ce samedi soir pour marquer la fin de Pessah au coucher du soleil.

La Mimouna marque chez les communautés juives d’Afrique du Nord la fin de la fête de Pessah. On y mange pour la première fois du levain sous forme de  »moufleta » ou simili-crêpes.

La Mimouna est une célébration de la liberté, des valeurs communes, de l’amitié et un formidable geste d’hospitalité. Les juifs ouvrent leurs portes et dressent une table festive pour les amis, les voisins et la famille; dans une atmosphère gaie, ils vont participer à des soirées entre amis et des visites joyeuses.

En 2006, la communauté juive marocaine de Paris a célébré la fête publiquement, pour la première fois.

En Israël, la Mimouna est devenue une fête pour tous et de nombreux Israéliens, séfarades ou pas, n’hésitent pas à célébrer cette fête populaire. Avec la fin de Pessah et la célébration nationale de la Mimouna les Israéliens se jettent de nouveau sur le pain. Ils en consomment plus de 134 kilos par an de pain et par personne.

Il existe d’ailleurs une tradition de voisinage au Maroc qui est que le premier pain d’après Pâque introduit dans la maison est une offrande des voisins musulmans qui apportent à leurs voisins juifs un aliment qui ne peut être fabriqué dans une maison juive tant que le fête de Pessa’h n’est pas complètement terminée (apparition des étoiles dans le ciel, assez tardive au printemps).


Couscous marocain de la fin de Pessah

Lors de la Mimouna, il est d’usage de préparer des mets à base de farine (couscous et moufleta), prohibée pendant toute la durée de Pessah. La table est disposée et décorée de façon symbolique, avec une emphase particulière sur le chiffre 5 (‘hamsa); On y trouve souvent un poisson (symbolisant la fertilité), du lait, du miel, de la farine, des épis de blés, des billets de banque ou des pièces de monnaie.

En ouvrant tout grand les portes de leurs maisons le soir et en accueillant les voisins chez eux, les juifs d’Afrique du Nord se rassemblent convivialement entre amis pour manger des  »moufleta », sortes de crêpes frites dans le beurre.

En opposition avec la nuit du seder où les fidèles se pressent de rentrer chez eux pour lire la haggadah, ceux qui fêtent la Mimouna prennent leur temps pour se souhaiter selon la formule consacrée  » tarbah (succès), Alallah Mimouna, Ambarka mas’uda « , boire un peu de mahya et en route vers la maison d’amis, ils s’arrêtent chez le rabbin, le hazan, et leurs parents, leurs amis, leurs voisins et dans cet ordre.

La coutume veut que l’on invite des couples fiancés à dîner chez les parents de la fiancée où on servira de la muffaleta et du poisson grillé. Ensuite tout le monde sort dans la rue et les célibataires vont se rencontrer sous les yeux attentifs des parents.
Dans certaines communautés (chez les Juifs originaires d’Algérie) il est d’usage le jour de la Mimouna de se rendre au cimetière ainsi que dans une forêt, dans les parcs.

La fête fut célébrée de façons diverses et variées parmi les communautés juives du Maroc à la Libye, à partir du XVIIIe siècle, et présentes quelques analogies avec les rituels du nouvel an berbère (Yennayer) ou turco-irano-persan (Norouz).

Ftouh Souhail


Du lait, du miel, de la farine, des épis de blés (symbolisantS la fertilité) lors des festivités de la Mimouna

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