Peu de gens savent ou reconnaissent que les Juifs, ayant des liens étroits avec leur pays arabe d’origine, ont été forcés à quitter leurs maisons dans le Moyen-Orient, la Turquie, l’Iran et certaines régions d’Afrique.Le 30 novembre est célébré dans le Monde entier comme la Journée des réfugiés juifs des pays arabes et musulmans.

Aujourd’hui pour parler du problème des réfugiés juifs on adopte le mot arabe « catastrophe » qui est utilisé par les Palestiniens en référence à la guerre d’Indépendance d’Israël et la question des réfugiés palestiniens.

150 000 réfugiés juifs ont trouvé refuge en Israël. Les 750 000 autres réfugiés ont trouvé refuge au Canada, en Grande-Bretagne, en France et aux Etats-Unis.

Les communautés juives florissantes à travers le Moyen-Orient ont flétri et dans de nombreux cas ont complètement disparu à la suite des expulsions et de l’émigration.

Connus collectivement en tant que Juifs Mizrahi, la communauté a acquis le pouvoir politique au cours des dernières années ainsi qu’une reconnaissance accrue de leur statut de réfugiés de leurs membres et une célébration de leurs cultures. Aujourd’hui, ces Juifs représentent plus de la moitié de la population d’Israël.

850 000 juifs ont été contraints de fuir les pays arabes, à la suite de brutalités, de persécutions, d’exactions et de pogromes, faits largement occultés par les bonnes âmes si promptes à prendre fait et cause pour les réfugiés arabes. Les juifs vivaient dans ces pays parfois depuis 2000 ans et y possédaient des richesses dont ils ont été intégralement spoliés. Il est largement prouvé que les juifs étaient de véritables moteurs économiques dans les pays arabes jusqu’à leurs expulsions.

L’édition du New York Times, datée de la mi mai-1948, au lendemain de la déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël titrait : « Danger absolu pour les Juifs de tous les pays musulmans ».

 

En Egypte, le gouvernement a arrêté et accusé les Juifs de faire partie de complots sionistes ou communistes. Beaucoup de Juifs ont eu leurs biens saisis et les quartiers juifs du Caire et d’Alexandrie ont été brûlés. La plupart des Juifs sont partis en 1948 et quant à la population juive restante, elle a été expulsée en 1956, ils n’étaient pas autorisés à prendre ou à vendre leur propriété.

En Algérie, il ne reste guère plus qu’une poignée de juifs qui vivent cachés et dans la crainte d’être un jour découverts. Amoureux de leur pays, ils ont toujours refusé de quitter la terre où sont nés leurs ancêtres, ont pris la nationalité algérienne en 1962 et ont accepté de voir leurs lieux de cultes détruits ou transformés en mosquées.

Des Juifs d’Iraq, le 1 mai 1950 lors de leur arrivée à l’aéroport de Lod en Israël. Le début de l’exil définitif d’une terre où les Juifs se sont installés 27 siècles plus tôt

En Iraq, les 8 derniers juifs ont été exfiltrés il y a quelques années, après qu’Anonymus eut la brillante idée de communiquer au grand public leur lieu de résidence à Bagdad. Il resterait selon, certains chercheurs du CNRS, quelques Juifs kurdes à, et autour, de Mossoul.

Au Liban, il reste encore quelques dizaines de juifs, qui vivent dans l’anonymat le plus complet. À noter que la synagogue de Beyrouth a récemment été rénovée par un riche mécène américain (en échange d’une probable aide au développement du pays).

En Syrie, les derniers juifs ont officiellement été exfiltrés par Israël en 2014.

Au Yémen, les derniers chiffres dont dispose le WJC tournent autour de 70 à 80 personnes, pour la plupart très âgées.

 


Des Réfugiés juifs yéménites évacués vers Israël lors de l’opération Tapis volant (1949-1950).

L’importance de continuer à parler de l’exode juif et de l’expulsion des terres arabes.

Les pays arabes doivent subir des pressions pour reconnaître qu’ils avaient autrefois des populations juives et que ces populations ont été persécutées. Les pays arabes refusent de préserver des signes tangibles de l’héritage juif, y compris les vieux cimetières et les synagogues. Exception au Maroc, le roi Mohammed VI du Maroc a récemment aidé à restaurer et remettre en état un vieux cimetière juif du Cap-Vert.

Au cours des 70 dernières années, l’ONU et ses agences ont dépensé des dizaines de milliards de dollars pour les réfugiés palestiniens, mais pas un centime pour les réfugiés juifs. Et depuis 1949, les Nations unies ont passé plus d’une centaine de résolutions sur les réfugiés palestiniens et pas un seul sur les réfugiés juifs des pays arabes.

Selon les estimations, le nombre de réfugiés palestiniens de la guerre d’Indépendance d’Israël de 1948-1949 s’élève à entre 650 000 et 700 000 personnes.

Le problème des réfugiés palestiniens est devenu un problème reconnu internationalement qui est souvent considéré comme l’une des questions centrales du conflit. Les Israéliens ont souligné la politisation de la question, comme en témoigne le refus des pays arabes à absorber les réfugiés et la perception de la communauté internationale des failles d’Israël sur le sort des réfugiés palestiniens.

Parler exclusivement du problème des « RÉFUGIÉS PALESTINIENS » est une distorsion intentionnelle et pernicieuse de l’histoire destinée à masquer le problème des « RÉFUGIÉS » au sens large, qui doit inclure les « RÉFUGIÉS JUIFS » et le problème des compensations faramineuses qu’ils sont en droit de réclamer.

Mais un RÉFUGIÉ JUIF a probablement moins de droits qu’un RÉFUGIÉ PALESTINIEN, dans l’esprit des bonnes âmes qui vilipendent l’Etat Juif.


Camp de réfugiés juifs des pays arabes. Israël, années 1950.

Israel a fait des efforts énormes d’absorption dans les années 1950, lorsque des centaines de milliers de réfugiés ont inondé le jeune Etat juif. Quand nous pensions à un pays de 600 000 personnes, un [pays] très pauvre et qui vient de naître, absorbe cette quantité de réfugiés juifs en trois à quatre ans ce n’est pas chose facile.

Les réfugiés juifs, rescapés des camps de la mort Hitlériens dans un premier temps, puis de plus de cent autres pays ont été intégralement absorbés en Israel, un pays plus petit que l’état du New Jersey, couvrant 0,8% de la région dite du « Moyen Orient » ou dans d’autres pays d’accueil, ou ils se sont intégrés en participant au développement de leur nouvelle nation.

Les réfugiés arabes ont été intentionnellement parqués des camps par leurs « frères arabes » dans les pays dans lesquels ils avaient fui, afin de servir d’arme politique.Ils n’ont jamais été intégrés dans leurs pays d’accueil malgré l’immensité des territoires arabes non utilisés et les fabuleuses richesses dérivées des revenus pétroliers dont ils disposaient et disposent encore.

Le monde doit comprendre que les Palestiniens n’ont pas été les seuls [à souffrir] au Moyen-Orient et que des Juifs eux-mêmes ont été dépouillés de leurs possessions et de leurs maisons et ont été victimes d’expulsions forcées.


Souhail Ftouh

Georges Bensoussan, Juifs en pays arabes. Le grand déracinement, 1850-1975, Paris, Tallandier, 2012.

Geroges Bensoussan, Les Juifs du monde arabe. La question interdite, Odile Jacob, 2017.

Yaakov Meron, L’expulsion des Juifs des pays arabes. Aux sources du conflit israélo-arabe, Pardès, 2003/1, n°34, pp. 107-157

Moïse Rahmani, Réfugiés juifs des pays arabes : L’exode oublié, éd. Luc Pire, 2006.

Shmuel Trigano (dir.), La fin du judaïsme en terre d’Islam, Denoël, 2009.

Grande synagogue d’Alger. Transformée en mosquée depuis l’Indépendance, les Algérois continuent de l’appeler « Djema’ al-Ihoud » (la mosquée des Juifs). Pour en savoir plus, lire l’article de PCJ, dans le n° 195 du magazine « Haboné » (p. 36). https://fr.calameo.com/read/000706954e0225f9f4f9b

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