Sergio Mattarella

Le président italien nouvellement élu, Sergio Mattarella, a pris ses fonctions le 3 février 2015.

Dans sa première déclaration en tant que président, Mattarella a souligné la nécessité de tirer les leçons des horreurs du passé pour surmonter la terreur du présent.

Le drame de la Shoah, a-t-il lancé, interdit l’oubli. Il impose la pudeur

Il a visité le Mémorial des Fosses ardéatines, près de Rome, où les nazis fusillèrent 335 personnes, dont 75 Juifs, en 1944.

« L’alliance entre les nations et les peuples a réussi à vaincre la haine raciste, antisémite et totalitaire des nazis que symbolise douloureusement ce site. La même unité en Europe et dans le monde nous permettra de vaincre ceux qui veulent nous entraîner dans une nouvelle saison de la terreur », a déclaré le nouveau président.

Comme c’est le cas depuis 15 ans, la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, a été observée en Italie le 27 janvier dernier.

Une enquête publiée le 26 janvier dernier par l’Institut de recherche SWG Lab en collaboration avec Pagine Ebraiche, le principal journal juif italien, a montré que le pourcentage des répondants de la société italienne qui ont une opinion positive du rôle de la Journée à la mémoire des victimes de l’Holocauste est généralement très élevé.

L’enquête est basée sur des données recueillies les 20 et 21 janvier 2015. Fait intéressant, elle révèle que le pourcentage d’Italiens qui pensent que l’antisémitisme existe toujours dans le pays a chuté à 44 % – une baisse par rapport aux 46 % de 2014.

« L’antisémitisme est un mal ancien et une menace qu’il faut prendre en considération. Cependant, les Juifs italiens sont conscients d’être une partie essentielle de l’Italie libre, pluraliste et démocratique qui a été construite sur les cendres de la Shoah et des crimes nazis-fascistes », a déclaré au Times of Israel le président de l’Union des communautés juives italiennes Renzo Gattegna.

« La vie juive en Italie se poursuit comme d’habitude et il n’y a aucune crainte d’apparaître en public tels que nous sommes, de s’identifier en tant que Juifs. »

Gattegna a également souligné que le nombre d’incidents antisémites en Italie est beaucoup plus faible qu’en France, tant en termes de nombre que de gravité.

Il dit que « l’excellente coopération » avec les autorités italiennes et les forces de police a jusqu’à présent neutralisé toutes les menaces contre les Juifs.

C’est aussi l’avis du député juif italien Emanuele Fiano, membre du parti démocratique de centre-gauche et fils d’un survivant de la Shoah.

« Cependant, bien que les Juifs italiens ne soient pas en danger, personne ne devrait penser que la bataille est gagnée pour autant », nuance Fiano.

L’immigration musulmane une double menace pour les italiens et les Juifs

En Italie, comme dans le reste des pays occidentaux, les musulmans constituent une menace pour la population juive locale. L’idéologie fondamentaliste est désormais profondément ancrée dans les couches musulmanes en Italie.

L’islamisation mais aussi la politisation croissante des communautés musulmanes en Europe sont jugé préoccupantes par les dirigeants occidentaux.

En Italie, le chef de la Ligue du nord Matteo Salvini, considérée comme populiste, a annoncé sur twitter l’intention, il y a une quelques jours, que son mouvement va réclamer un référendum pour limiter également l’immigration en Italie.

En Lombardie, l’une des régions les plus riches d’Italie, l’hostilité à l’islam progresse. Ici, la construction de mosquée est désormais impossible. Et pour cause, la Ligue du Nord vient de faire voter une loi en ce sens en février 2015.

« Mosquée ne veut pas dire terrorisme, mosquée veut dire risque de terrorisme. Moi, je n’ai jamais vu un pasteur chrétien dire que tuer vous ouvre les portes du royaume des cieux », souligne Roberto Anelli, conseiller régional de Lombardie.

Les élus de la Ligue du Nord de Lombardie avaient déjà défrayé la chronique avec leur slogan « Oui à la polenta, non au couscous ». « Il y a beaucoup trop de musulmans, ça atteint des niveaux incroyables, moi, je veux que ça s’arrête », souffle un Italien.

Souhail Ftouh

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