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Alors que certains  commentateurs arabes ne cachent pas leur espoir que Bachar Assad, qui a massacré plus de 100 000 syriens attaque vraiment l’État Juif, le Président israélien Shimon Peres a affirmé jeudi qu’Israël n’était pas impliqué dans les événements en Syrie, tout en précisant qu’en cas de menace l’État hébreu répliquerait « avec toute sa force ».

« Israël n’est pas impliqué, et ne l’a jamais été, dans les combats en Syrie, mais si quiconque essaie de nous blesser, nous répliquerons de toute notre force », a prévenu le Président dans un communiqué.

« Israël a une armée forte, moderne et puissante, et un système de défense plus avancé que jamais », a ajouté Peres, précisant que, pour lui, la situation en Syrie n’était pas un « incident local », mais un « crime contre l’humanité ».

Benyamin Netanyahu a déclaré mercredi, au terme de concertations sécuritaires, qu’Israël n’est pas partie prenante dans l’affrontement mais qu’il saurait réagir avec force en cas d’attaque, menaçant ainsi directement le Président syrien, Bachar El-Assad.

Le cabinet de sécurité a ordonné le rappel d’un millier de réservistes affectés à la défense antimissile, ainsi qu’à la protection civile et aux renseignements militaires.  

Alors que les civils s’équipent de masques à gaz, plusieurs batteries d’interception ont été positionnées dans le nord du pays et dans l’agglomération de Tel-Aviv Qu’il s’agisse du «Dôme de fer» (destiné à intercepter les roquettes de faible portée), des missiles Patriot (moyenne portée) ou du dispositif Arrow (longue portée), les forces armées israéliennes vantent régulièrement l’efficacité de leur défense antimissile – sans pour autant dissiper totalement les craintes du public Par mesure de précaution, enfin, les autorités ont ordonné que les stocks d’ammoniac sur le site industriel d’Haïfa soient temporairement limités afin de prévenir la formation d’un nuage toxique en cas de frappe.

Aux officiels de Damas et de Téhéran qui promettent de frapper Israël, en cas d’opération américaine, le premier ministre Nétanyahu a rétorqué: «Nous ne sommes pas impliqués dans la guerre civile en Syrie mais si nous discernons une tentative de nous faire du mal, alors nous répliquerons de la manière la plus puissante.»

L’État d’Israël est pour le moment sur la touche et souhaite précisément y rester. Les mesures de protection prises actuellement sont discrètes, de manière à ne pas donner l’impression qu’Israël souhaite prendre part à l’imminent conflit armé. Mais il semblerait qu’il faille prendre avec prudence les estimations des milieux des renseignements selon lesquelles Assad n’a aucune raison d’ouvrir un nouveau front face à Israël en réaction à l’attaque américaine.

La grande majorité des analystes jugent très peu probable que le régime syrien ou le Hezbollah  libanais décident d’attaquer l’État hébreu.

« Hier, en voyant les photos de civils paniqués se massant devant les centres de distribution de masques à gaz, je me suis souvenu de ce que j’avais dit [en 1991] : Il n’y a pas d’armes chimiques, et il n’y aura pas d’attaque chimique », a rappelé Shimon Schiffer, l’une des plumes du quotidien Yediot Aharonot. « J’ose dire qu’il n’y aura pas d’attaque chimique sur Israël. Nous pouvons nous détendre », a-t-il ajouté.

«Techniquement, Bachar el-Assad dispose certes d’un large arsenal d’armes chimiques ainsi que de nombreux missiles Scud capables d’atteindre n’importe quel point d’Israël. Mais quel intérêt aurait-il, alors qu’il est déjà très affaibli par deux années de guerre civile, à ouvrir aujourd’hui un nouveau front ?», pose la question Reuven Pedatzur, professeur de sciences politiques à l’université de Tel-Aviv.


Souhail Ftouh

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