Le chanteur tunisien musulman Mohsen Cherif, qui a défié les boycotteurs d’Israël, s’est vu retiré cette semaine sa carte professionnelle par le syndicat des musiciens de son pays pour avoir produit 4 concerts auprès de la communauté juive tunisienne, cet hiver en Israël.

Le Syndicat tunisien du secteur de la musique a annoncé que son bureau exécutif avait décidé de retirer définitivement l’artiste Mohsen Al-Sharif de la liste des chanteurs en Tunisie.

Un fasciste anti-israélien qui préside actuellement le syndicat des musiciens,Mokded Shili, explique que cette décision vise à empêcher tous les artistes de son pays de se produire chez les Tunisiens vivant en Israël.

Pourtant aujourd’hui comme dans la quasi-totalité des pays arabes, il n’y a pratiquement plus de Juifs en Tunisie et, si l’on excepte les quelques centaines qui y résident encore, des vieillards pour la plupart, on peut considérer qu’elle a été ethniquement purifiée. Les Juifs tunisiens ont trouvé refuge en France ou en Israël.

Le syndicat tunisien a expliqué que cette décision contre le chanteur Mohsen Cherif s’inscrivait dans le contexte de ce qu’il considérait comme « des pratiques scandaleuses qui n’honorent pas la scène artistique et culturelle tunisienne et qui visent à lier les relations amicales et professionnelles avec l’entité sioniste par les visites répétées de ce chanteur en Israël et son travail, en violation flagrante de l’engagement inconditionnel de la Tunisie à l’égard de la cause palestinienne« .

Le syndicat des musiciens tunisiens a même mis en garde le public en Tunisie de conclure des contrats ou des événements privés avec Mohsen Al-Sharif, et il avertit que quiconque invite ce chanteur sera traduit devant la justice et fera objet des poursuites judiciaires.

Depuis janvier dernier, le Syndicat des musiciens a demandé au ministre tunisien de la Culture, Mohamed Zine El Abidine, de retirer Mohsen Cherif de la liste des artistes tunisiens et de geler son activité artistique en Tunisie et à l’étranger, ainsi que de rechercher les raisons de sa présence à Eilat avec des responsables israéliens.

L’homme, qui a commencé au début des années 1990 avec un groupe musical, avait refusé de céder aux pressions et à la propagande des militants anti-juifs dans son pays. Il était en concert à Eilat, du 24 au 27 janvier 2019.

Le chanteur tunisien  Mohsen Cherif avait déjà défié les critiques antisémites en émanant des boycotteurs d’Israël et avait organisé quatre concerts uniques  au printemps 2018 en Israël dans le cadre des célébrations du 70ieme anniversaire de l’indépendance du pays.

Les réactions n’avaient pas tardé sur le Net. Elles vont de condamnation d’un acte considéré comme un pas vers la “normalisation” des relations avec l’Etat hébreu jusqu’aux appels à déchoir le chanteur de sa nationalité ( impossible en droit tunisien).

La scène musicale en Israël avait récemment été l’hôte de nombreux musiciens internationaux, malgré une campagne des propagandistes pro-palestiniens qui appellent au boycott d’Israël. Plusieurs organisations, tel que Ligue anti-diffamation et Le Centre Simon-Wiesenthal, jugent que ce mouvement est antisémite.

Souhail Ftouh

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