Selon le site Ynet du quotidien Yediot Aharonot, une vingtaine d’universités américaines ou canadiennes enseignent le Yiddish à leurs étudiants, ce qui constitue une véritable révolution.

Le Yiddish est formé par la fusion de la langue allemande avec l’hébreu et servant de langue de communication entre les Juifs de Pologne, de Russie et d’Europe centrale (1). On dit qu’à une certaine époque, cette langue était la troisième langue en usage à Montréal après le français et l’anglais.

Pour un grand nombre de Juifs d’un certain âge du Canada, le yiddish est la langue que parlaient les grands-parents. L’année derniére Ottawa a emboîté le pas à New York en offrant des cours intensifs de langue et de culture yiddish. À l’Université d’Ottawa, ce cours est offert dans le cadre du Programme d’études juives canadiennes Vered.

Rebecca Margolis , dernière arrivée du Programme d’études juives canadiennes de l’Université d’Ottawa, explique que « l’objectif est de créer des ponts entre la communauté juive et les autres communautés, et aussi de tisser des liens entre les étudiants de l’Université d’Ottawa et la population étendue d’Ottawa ».

C’est une culture d’une grande richesse, qui va de textes médiévaux à la poésie moderne, en passant par des films des années 1930 et l’œuvre de Sholom Aleichem. « Nous espérons former des groupes multiculturels. Le yiddish fait partie intégrante du patrimoine canadien collectif et devrait être accessible à toute la population » ajoute Mme Margolis,

Proche parent de l’allemand moderne, le yiddish s’écrit en caractères hébreux et ses racines remontent à plus de 1 000 ans. La langue est arrivée au Canada avec les Juifs Ashkenazi, qui ont quitté l’Europe centrale et l’Europe de l’Est au début du XXe siècle.

A New York, il souffle actuellement un vent nouveau sur le Yiddish. Le Yiddish est aujourd’hui la préoccupation d’artistes et d’intellectuels qui travaillent à ce que cette culture ne s’éteigne pas totalement. Si la langue n’est plus parlée que par une poignée d’entre eux, la musique de cette langue n’en finit pas de connaître aujourd’hui de nombreuses métamorphoses. Ces expérimentations musicales ne sont pas sans rappeler les expérimentations plastiques et poétiques que réalisèrent aux Etats-Unis les artistes yiddish du début du siècle : des poètes comme Leivik ou Glatsein, des peintres comme Lozowick, Max Weber, Rothko ou Chagall, des scénographes comme Aronson, des metteurs en scène comme Maurice Schwartz, etc…

Sholem Aleichem (2).

Ftouh Souhail&Susan Lightstone (avocate et rédactrice indépendante à Ottawa.)

(1) On distingue le yiddish occidental et le yiddish oriental .Chacune de ces deux langues comprend un certain nombre de dialectes locaux peu clairement différenciés et mutuellement intelligibles.
(2) Sholem aleichem est une salutation yiddish traditionnelle, dérivée de l’hébreu (« que la paix soit avec vous »). La salutation musulmane traditionnelle, as-salaamu alaikum.

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