Les 20 et 21 novembre 2011, pendant que des groupements imbéciles en France appellent au « boycott », des chercheurs français, eux, ont au moins l’intelligence de visiter Tel Aviv pour assister à la première rencontre franco-israélienne sur les nanotechnologies appliquées aux sciences de la vie.

En partenariat avec le Ministère israélien pour la Science et les Technologies, le Ministère français pour l’Education et la Recherche, le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), les Universités de Tel Aviv et de Bar-Ilan, l’Institut français d’Israël a organisé ce colloque afin de faire le point sur l’état des recherches en nanotechnologies et sur les diverses applications possibles.

La Conférence qui s’est tenue à Tel-Avi s’est concentré sur les innovations et les opportunités commerciales offertes par ces techniques dans le secteur de l’énergie, de l’eau, de l’environnement, du nano-matériel, de la nano-électronique, de la nano-photonique, de la nano-biologie et de la nano-médecine

La nanotechnologie est tout ce qui est réduit à une taille inférieure à 100 nanomètres (le nanomètre est un milliardième de mètre). Ce domaine connait un développement rapide depuis ces dernières années en Israël. Ainsi, au cours des trois dernières années, le nombre de sociétés est passé de 45 à 78 et les équipes de recherche sont maintenant au nombre de 341 contre 210 en 2005.

Ainsi, pour Christian Bergaud, chercheur au CNRS, cette 1ère rencontre reflète la volonté des deux pays de progresser ensemble dans un secteur d’avenir.

« Israël dispose d’universités avec des instituts de recherche spécialement dédiés aux nanotechnologies et il se montre à la pointe dans ce domaine. Les chercheurs français espèrent donc que ce type de rencontres va se pérenniser. Pour la plupart d’entre eux, le boycotte culturel et économique d’Israël ne doit pas s’appliquer à la science. »

Jérôme Bibette, directeur de recherche au CNRS et lauréat de la médaille d’argent au CNRS en 2000, se montre lui aussi très satisfait. Cela fait bien longtemps qu’il attend l’essor de telles coopérations franco-israéliennes. Il estime qu’en Israël il y a une vraie culture de la connaissance, c’est pourquoi le potentiel scientifique israélien est si estimé par les chercheurs français.

Xavier Darzacq, chercheur à l’INSERM, à l’ENS et au CNRS, est aussi de cet avis. Il apprécie de rencontrer ses collègues israéliens qui ont un niveau exceptionnel dans la recherche fondamentale. Il souligne que le gouvernement israélien s’implique de manière importante dans le domaine scientifique et attire d’excellents chercheurs en nanotechnologies.

Par ailleurs, Christophe Demaille, directeur de recherche au CNRS, admire, quant à lui, l’intelligence de la démarche israélienne qui est de miser sur des instituts spécialisés dans la recherche fondamentale. « C’est de là que va venir l’innovation », insiste-t-il.

Selon lui, la France veut trop souvent « récolter » les fruits de la recherche sans vraiment « semer » les crédits qui y sont nécessaires. « Les Israéliens comprennent qu’il s’agit là de démarches à long terme et donnent les moyens à leurs chercheurs de développer leurs idées. En France, nous manquons d’universités comme celle de Bar-Ilan», confie-t-il.

Les chercheurs de Tel Aviv et de Bar-Ilan témoignent également du plaisir qu’ils éprouvent dans leur participation à cet échange. Tal Dvir, chercheur à l’Université de Tel Aviv, reconnaît l’importance de ce type de rencontres pour Israël.

« Le fait de se retrouver, d’apprendre à mieux se connaître pour mieux partager notre savoir est très important dans le domaine de la science. J’ai moi-même travaillé dans la recherche aux Etats-Unis pendant plusieurs années avant de retrouver les laboratoires israéliens », confie-t-il.

Ce n’est pas la preméire fois que Tel Aviv acceuil un événement sur les nanotechnologies. Tel Aviv avait acceuilli, du 08/11/10 au 09/11/10, le « NanoIsrael » deuxième Conférence Internationale des Nanotechnologies .La vitrine centrale de l’excellence israélienne dans le monde de la nanotechnologie, a réuni des cadres de l’industrie, des universités, des investisseurs, des organisations non-gouvernementales et des représentants du gouvernement pour mettre l’accent sur la recherche actuelle, les activités commerciales et les possibilités futures en matière de nanotechnologie.

En 2009, Israël et la Russie ont mis en place une équipe de travail pour la création d’une entreprise commune de nanotechnologie avec la société russe ‘Rusnano’ leader dans ce domaine. L’ancien ministre de l’Industrie, du Commerce et du Travail, Benjamin Ben-Eliezer et Anatoly Chubais, directeur de Rusnano avaient annoncé cet accord à Saint-Pétersbourg lors du 12e Forum économique international.

En Israël les nanosciences et nanotechnologies bénéficient de plusieurs millions de dollars en recherche et développement (R-D).

Aujourd’hui une nouvelle nanostructure révolutionnaire est développée dans les laboratoires du professeur Ehoud Gazit, de l’université de Tel-Aviv, des docteurs Itaï Rousso et Nitzan Kol, de l’institut des sciences Weizmann, de Rehovot, et de David Barlam et Roni Shneck, de l’université Ben Gourion du Néguev.

Aujourd’hui, les entreprises israéliennes se tournent vers de toutes petites choses- petites, mais néanmoins en mesure d’avoir un impact même plus grand que certaines des grandes réalisations high-tech. Selon les experts, la nanotechnologie est à la prochaine décennie ce que les startups internet étaient à la dernière. Et Israël est d’ores et déjà un leader mondial dans le développement et le déploiement des applications basées sur cette nouvelle science.

Ftouh Souhail

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