Un pouvoir religieux radical imposé par les barbus sur les ruines d’un état autoritaire en Tunisie

Il est à craindre que la révolution humaniste tunisienne héritière de Ghandi, d’Ibn Sina et des grands penseurs rationalistes musulmans, celle que n’auraient pas désavouée Rousseau et Montesquieu et dans laquelle s’était reconnu Stéphane Hess, le symbole de la dignité humaine, ne commence à nous irradier avec les odeurs nauséabondes de l’immondicité humaine et ne se confonde avec la chienlit islamo-nazie.

La Tunisie semble aujourd’hui abandonner la voie de la raison au profit de celle de la passion hystérique et le fanatisme religieux, symptomatique de la talibanisation rampante des esprits comme elle vient de nous en apporter la preuve indéniable et insoutenable pour la conscience humaine avec le spectacle ignoble et annonciateur des futurs pogroms et des nuits de Cristal en terre sacrée d’Ibn Khaldoun et de Saint-Augustin offert par les Waffen SS locaux le 5 janvier 2012 l’Aéroport de Tunis Carthage prenant l’allure pour l’occasion d’une véritable répétition théâtrale sur la descente inexorable dans les enfers nazis de la Tunisie.

Cette mise en scène fruit du scénario islamiste pour la Tunisie augure d’un avenir pollué et sombre. Plus de 70 ans après le scénario tragique nazi pour l’humanité, voilà que la Tunisie pour marquer son adhésion à un système de valeurs symbole de la barbarie humaine (celui que ses nouveaux dirigeants partagent avec le Hamas) se trouve à mêler son nom aux pays cauchemars pour l’humanité.

Comment la Tunisie terre de brassage culturel et ethnique, un carrefour civilisationnel, terre historique du judaïsme qui remonterait au VI àme siècle avant notre ère et de la chrétienté et par conséquent irriguée par la sève abrahmanique depuis les temps immémoriaux peut-elle occulter à ce point son identité multiconfessionnelle et sa pluralité identitaire ? Mais un tel comportement et une telle amnésie ne peuvent qu’être l’expression du fanatisme religieux qui gangrène la société tunisienne et lui font perdre son âme et sa raison.

Une société incapable de discernement, avachie et abrutie par l’endoctrinement mystico-sectaire. On sait que les peuples sans âme et sans esprit deviennent des proies faciles pour les vautours illuminés qui pullulent dans le ciel sombre et gris tunisien depuis la chute de Ben Ali. Ils peuvent ainsi les manipuler, exalter leurs âmes égarées et aigries par des siècles de frustrations, dresser leurs personnalités frustes et les conditionner mentalement, exploiter leur désarroi et leur mal-être pathologique en leur servant un exutoire à leur souffrance morale, une cible à abattre faisant de l’autre ce bouc-émissaire affublé de toutes les tares dont l’extermination purificatrice devient une sorte d’obligation cultuelle si l’on veut mériter de la grâce divine. Comme si les tunisiens ont fait leur Révolution pour la dédier à la haine du juif et en hommage à la Palestine et surtout à la gloire du Hamas*, organisation trouble, réactionnaire, anti-laïque, sulfureuse, aux relents humanistes et pacifiques des plus douteux et peu connue pour ses vertus humanistes et respectueuses des droits de l’homme, de la femme et de la protection des droits de l’enfant.

De facto, tout indique que la Tunisie de par son immobilisme et sa léthargie, se trouve prise en otage et enserrée dans l’étau acéré et envenimé de ses islamistes, elle est tétanisée et inhibée par des enjeux qui la dépassent qui lui font endosser contre son plein gré et la majorité écrasante de sa population la responsabilité d’un rôle qui ne correspond ni à sa personnalité ni à son histoire.

Mais, il n’en demeure pas moins qu’elle ne peut s’exonérer de responsabilité morale dans le cas de cet incident grave et sérieux, la discréditant et la rabaissant. Une terre de paix du bien vivre ensemble ne doit pas être une terre hostile, intolérante et inhospitalière vis-à-vis de tout ce qui n’est pas de sa confession dominante. Elle doit savoir qu’on ne grandit pas dans l’instrumentalisation et l’exaspération de la haine de l’autre et de tous ceux qui n’ont pas cette marque indélébile de sa religion selon les termes de sa mouvance islamiste, elle n’a pas à reprendre à son compte les thèses racistes, nazies et xénophobes de l’antisémite notoire Al-Qaradawi, mentor idéologique de la secte d’Ennahdha. Un nouveau parti-Etat mais en pire parce que le pouvoir politique réel est exercé par la secte elle-même et non par le gouvernement en trompe-l’œil. Quoiqu’il en soit la Tunisie n’a pas à réveiller les démons du passé nazi et prêter sa voix digne à l’indignité antijuive pathologique chez les islamo-nazis.

La bête immonde que sa mouvance islamiste se fait fort de la réveiller et la faire prospérer sur son sol va finir par la dévorer elle la première et l’entraîner dans les fonds abyssaux de l’histoire humaine. Est-ce la dignité d’un peuple qui voulait un jour s’affranchir de la tutelle et de la mise sous coupe réglée de son pays par une caste mafieuse et qui aujourd’hui se laisse enliser dans les marécages pestilentiels et méphitiques du racisme et de l’antisémitisme ?

Une révolution dont le nom est associé à l’honneur d’un peuple ne doit être dévoyée par les vrais ennemis du peuple et de l’humain dans son ensemble que sont les islamo-nazis. L’honneur ne rime pas avec la haine du juif et de sa mort. L(honneur d’un peuple c est sa générosité, sa grandeur d’âme et son amour du prochain. Son honneur réside dans sa capacité intellectuelle à s’enrichir au contact de ce qui est différent de lui.

Son humanisme se traduit par son attachement aux valeurs universelles t aux droits humains. L’honneur c est aussi et surtout l’acceptation de l’autre dans sa différence. La Tunisie doit rester tunisienne. Ni le Hamas, ni le Qatar. *Elle est riche de ses hommes et son histoire fécondée intellectuellement, culturellement et humainement en bonne partie par le judaïsme. La Kahina une des figures les plus remarquables de son histoire n’était-elle pas une berbère judaïsée, princesse héroïque qui s’était farouchement opposée à l’invasion arabe ? Sait-elle que les Synagogues ont vu le jour sur sa terre sacrée avant les Mosquées ? Certains noms de ses villes et pas les moindres sont d’origine hébraïque. Sait-elle que son patrimoine génétique est moins arabisé qu’il en a l’aire et que beaucoup de tunisiens islamisés sont descendants de juifs convertis de force à l’Islam à l’époque des Almohades. La Tunisie, de même que la civilisation arabo-musulmane est plus redevable aux Juifs que l’inverse et personne ne doit en douter.

Le 5 janvier 2012 est un jour à marquer de l’encre de l’infamie indélébile et la honte éternelle dans l’histoire de la Tunisie. Le bateau tunisien est un tel un bateau ivre qui est pris dans la tourmente islamo-nazie et qui risque fort de s’écraser contre les récifs de l’abjection humaine. Elle révèle contre sa volonté propre un visage portant les stigmates de l’indignité et de l’ignominie, indigne de son passé multiconfessionnel et multiculturel. Il ne passe plus un jour sans que ce l’esprit de solidarité et d’unité ne soit bafoué outrageusement et éhonteusement. Sous l’impulsion de ces mouvements schismatiques fondamentalistes qui ont investi son espace public, l’image qu’elle offre au monde prend de plus en plus les formes et les couleurs propres aux sociétés rétrogrades, xénophobes et régressives. La Tunisie est tombée dans les filets de l’araignée islamiste, dont elle aura du mal à s’en libérer à cause du poison que cette dernière instille dans l’esprit des gens.

En effet, depuis que le souffle révolutionnaire est retombé, de nombreux tunisiens, dont moi-même, sont vitupérés, agressés, invectivés, accusés d’apostasie et couverts par des torrents boueux d’injures, d’anathèmes, faisant parfois allusion à leurs supposée origine juive. Aux yeux de ces inquisiteurs, seul celui qui a un caractère musulman est tunisien. Par voie de conséquence, n’est tunisien que celui qui professe la religion musulmane. N’est allemand que celui qui a du sang aryen dans les veines comme le disait Hitler. On peut légitimement affirmer que la Révolution Tunisienne a failli moralement et humainement. Depuis le retour au pays des activistes jihadistes tunisiens œuvrant à la wahhabisation de la société tunisienne, on assiste à une poussée de fièvre antisémite,* raciste, ostracisant les femmes et une exacerbation de la violence physique et verbale.

Il n’y a pas de doute que les différentes variantes de l’islamisme tunisien, nahdhaouiste ou salafiste dont il ne faut jamais faire un quelconque distinguo c’est blanc bonnet bonnet blanc, est hautement toxique pour la paix sociale du pays, sa pérennité politique, sa souveraineté nationale et son unité. Il n’est pas interdit d’imaginer l’espace tunisien se transformer en microcosmes territoriaux gouvernés par des émirs autoproclamés comme c’est le cas à Sadjane. Les dérives sectaires et maraboutiques vont finir par déboucher sur un féodalisme où régneront en maître les seigneurs de la guerre sur le modèle somalien ou afghan. Il y a tout à croire que les chants des libertés ne vont pas tarder de devenir un chant de Cygnes.

Comme, il ne fait pas de doute que la voie empruntée actuellement ne peut que susciter inquiétudes et peurs pour l’ avenir du pays. Le soleil qui irradie son ciel risque fort de s’éclipser pour disparaître sous les nuages gris et noirs qui obscurcissent son horizon. Le culte de la personnalité et l’émergence de figure tutélaire tel que le terroriste jamais repenti Rached Ghannouchi véritable grand Emir auquel le gouvernement actuel est totalement inféodé, tous les membres de ce gouvernement sont sa créature, la résurgence du bigotisme, l’outrecuidance des sectateurs islamistes et le fanatisme sont incontestablement les traits dominants aujourd’hui de sa Révolution au moins qu’ elle a permis de révéler un autre visage hideux et immonde méconnu de la Tunisie et dont beaucoup d’entre nous en font l’ amère expérience chaque jour. Sa révolution pour la dignité et les droits fondamentaux est défigurée et dénaturée par ces meutes bigotes et hérétiques, des véritables divisions SS *qui s’acharnent comme des fauves sur leurs proies et sur tous ceux qui n’ont pas leur moelle idéologique. Ils se muent en inquisiteurs interdisant et menaçant tous ceux qui veulent les démasquer, démystifier leur idéologie et dénoncer leurs comportements hérétiques et schismatiques.

Même Mr Mohamed Talbi ( intellectuel tunisien laique)* n’avait pas été épargné par leur violence haineuse et leur fatuité intellectuelle. Instrumentalisant les dogmes musulmans à des fins idéologiques afin de culpabiliser leurs interlocuteurs, s’érigeant en défenseurs de la religion, alors qu’Allah n’a hablité personne dans le cas d’espèce, pour censurer le débat sur leur propre doctrine politique au nom de l’Islam. Sous couvert de la religion, on discrimine, on ostracise et on voue aux feux de l’enfer celui jugé arbitrairement comme mécréant. Ils n’ont que ce qualificatif dans la bouche pour désigner leurs opposants alors que c’est contraire aux préceptes de l’Islam. Et demain on châtie, on réprime, on opprime, on relègue et on tue au nom de la religion. Voilà comment on bâillonne, on verrouille, on musèle la pensée au nom du substrat religieux.

C’est comme si l’origine d’un individu citoyen du monde est fécondée par la religion ou comme si la terre est la propriété d’une religion voire fécondée par elle (la Tunisie terre d’islam!). Seule la pureté d’appartenance à la foi islamique comme la pureté d’appartenance à la race aryenne chez les nazis devient notre imprimatur pour publier nos réflexions et nos analyses sur tel ou tel sujet qui a trait au monde dit musulman. Et par conséquent le défaut de cet imprimatur ne peut qu’exposer le contrevenant aux sanctions appropriées dans le cas d’espèce. Aujourd’hui, les menaces verbales et physiques, les injures racistes et antisémites, et demain ce sera la valise ou la mort comme pour les chrétiens irakiens. L’une des plus vieilles communautés chrétiennes au monde.

La pensée n’a pas à être soumise à l’imprimatur de la censure religieuse comme il n’incombe pas est pas à la religion d’irriguer la pensée, de la contrôler à la source comme tente de le faire l’actuel premier affidé de R. Ghannouchi le dénommé Jébali ou de lui définir son champ de prospection et de lui octroyer un statut. En conclusion, je recommande aux inquisiteurs- nostalgiques du Califat et tous ces apprentis justiciers-censeurs et dont la haine de l’autre est proportionnelle à leur obscurantisme, il y a pratiquement autant de censeurs que de disciples en terre musulmane, de méditer (à supposer s ils en connaissent pas le sens) sur cette magnifique citation: » QUAND LA SOCIETE SE SERRE LES FESSES LES ESPACES DES LIBERTES INDIVIDUELLES SE RÉTRÉCISSENT » [ROLAND TOPÖR]

Ben Ammar Salem,

* Carctéres en gras ajoutés par nous

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