Le ministère des Affaires religieuses tunisien

Ce dimanche 25 mars 2012, lors du rassemblement qui a réuni quelques milliers de salafistes et islamistes venus manifester sur devant l’horloge de la Place du 14 janvier, un prédicateur du parti islamiste au pouvoir d’Enahdha avait a appelé à la mort de l’ancien Premier ministre tunisien Béji Caïed Essebsi, en pleine avenue Habib Bourguiba.

Il s’agit en plus d’un, prédicateur fonctionnaire au ministère des Affaires religieuses, nommé Habib Bousarsar. Ces propos ont suscité l’indignation de plusieurs parties qui ont même porté plainte contre lui.

Ce fait est gravissime, car le prédicateur et fonctionnaire au ministère des Affaires religieuses qui a lancé son appel à la haine et à la mort est un encadreur des imams en Tunisie . Ce monsieur travaille au ministère des affaires religieuses. En tant que formateur des futurs Imams, quel exemple donne t-il aux imams qu’il gère ? Honteux.

Ce prédicateur de la haine et du crime a été entrainé par l’échauffement et l’enthousiasme des salafistes. Il avait participé à tous les meetings du Comité des associations islamistes en tant que militant islamiste et membre du parti islamiste au pouvoir d’Enahdha.

Cette dérive des nahdhaouis intervient alors que le gouvernement protège ces assassins en puissance. Un chef salafiste a appelé, ce dimanche aussi, les « fidèles » à «se préparer pour tuer les juifs». En plus voilà qu’un fonctionnaire du gouvernement appelle de sa part à l’élimination d’un adversaire politique de son parti!

Enahdha et compagnie veulent en effet par l’incitation à la violence et au meurtre la peau de l’ancien Premier ministre tunisien, accusé d’etre moderniste et pro-occidental. Ils veulent le juger devant un Tribunal Suprême de la Shariâa, une espèce de cour de sûreté de l’État, version salafiste.

La présence de ce prédicateur radical au sein du Ministère des affaires religieuses atteste, si besoin est, du langage double du gouvernement islamiste tunisien. Au moins sous les dictateurs Ben Ali et le présumé Bourguiba, personne n’osez menacé quiconque car cela est pénal mais maintenant avec ce gouvernement de pacotille « élu démocratiquement », tous les tollards agissent en toute impunité.

Appeler à tuer un ancien P.M tunisien pour ses opinions est une étape extrêmement dangereuse. C’est horrible de voir un tel fonctionnaire proférer de tels propos. Un fonctionnaire prédicateur qui incite au meurtre et qui encadre les imams !!! Avec un tel encadreur, je ne veux pas savoir l’état d’esprit des imams. Dans chaque pays démocratique qui se respecte, de tels fonctionnaires extrémistes sont sanctionnés immédiatement.Ce monsieur continue pourtant son travail tout en étant payé par l’argent du contribuable. Dans d’autres pays, lui et son ministre se feraient sauter (de leur poste, bien sûr).

En plus le Ministre des Affaires Religieuses, qui au lieu de démissionner immédiatement de son poste ou dénoncer les propos de son employé, le défend indirectement en disant qu’il n’est pas engagé par ces déclarations. Ceux qui le soutiennent et en particulier son ministre de tutelle décrit dans un communiqué publié le 27 mars 2012 ce prédicateur comme « une personnalité respectée et appréciée dans le milieu religieux mais aussi associatif scientifique et islamique grâce à ses nombreuses contributions et ses écrits internationalement reconnus »

Ils auraient mieux fait de se taire, un tél communiqué est la honte même !

Béji Caïd Essebsi , victime de la fatwa du prédicateur des Affaires religieuses

Béji Caïd Essebsi a réagi, mardi 27 mars 2012, dans une déclaration à Mosaïque Fm, aux appels de mort lancés à son encontre, en remerciant son comité de défense qui a décidé de porter plainte. M. Caïd Essebsi a surtout pointé du doigt l’absence de réaction du pouvoir, expliquant qu’il a contacté le gouvernement mais qu’il n’a reçu aucune réponse.L’ancien Premier ministre a critiqué l’incompétence d’Ali Laârayedh , ministère de l’intérieure du parti Ennhada.

Rappelons que le ministère public à Tunis est beaucoup trop occupé ses derniers temps à éplucher les journaux à la recherche d’un quart de sein sur une photo…. Le procureur de la république à Tunis fait la sieste .Il a pourtant été d’une rapidité inouïe lors de la publication de la photo osée sur un journal de la place mais ne fais rien contre des faits bien plus graves… On appelle à la haine tous les jours en Tunisie.

Ceux qui ont voté pour les islamistes au pouvoir pour diriger le pays, vont se rendre compte de la plus grande erreur de leur vie d’avoir confiance dans ces gens qui ne cessent d’installer la peur dans la population à travers les infects barbares salafistes. Par ailleurs, le gouvernement est responsable et est coupable de tous ceux qui se passent dans le pays et devront tous être traduits devant la cour martiale pour haute trahison.

De tous les hommes politiques, Mr Béji Caïd Essebsi est sans nul doute le plus atypique car il avait mis en œuvre une politique moderniste et très proche des aspirations des tunisiens, loin des voiles protecteurs des sectaires du parti Ennhada. Mr Essebsi restera toujours un grand homme tunisien qui aime son pays et restera aussi un bon élève de Bourguiba.

Ftouh Souhail

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