La tragédie d’Oslo est le surnom que lui ont donné les membres de la Communauté juive tunisienne et l’Etat d’Israël pour le crash d’un avion de l’Alyat Hanoar (L’Alya des Jeunes) qui volait de Tunis (Capitale) vers la Norvège. Au cours de cette catastrophe ont péris de jeunes enfants qui étaient en chemin vers Israël, vers le pays nouvellement indépendant.

Cette catastrophe aérienne dans laquelle 27 enfants tunisiens de confessions juifs perdirent la vie, est un drame qui a marqué la alyah des juifs d’Afrique du Nord.

On compte aussi parmi les victimes les 4 membres de l’équipage et les 3 accompagnatrices du groupe l’infirmière Suzette Cohen-Couder, Myriam Zunitz – un guide de l’Alyat Hanoar et Lisa Shwartz-Yansen, une infirmière norvégienne.

 

Le 20 Novembre 1949, deux avions Dakotas de la compagnie aérienne norvégienne, ont décollé de l’aéroport de Tunis (Tunisie), en direction de l’aéroport d’Oslo (Norvège).

L’un des avions arriva à destination mais le deuxième s’écrasa aux alentours d’Oslo. Il n’y a eu qu’un seul survivant dans l’avion, un enfant de l’Alyat Hanoar, Itzhak Allal.

La communauté juive Tunisienne se souvient de ce triste anniversaire de l’histoire tragique de l’Alyat Hanoar qui, partant de Tunis en passant par la Norvège, n’a pas eu la chance d’arriver en Israël.

Le 20 Novembre 1949, à 01h21 deux avions Dacota ont décollé de l’aéroport El Aouina à côté de Tunis en direction d’Oslo. Le premier avion a atterri à Bruxelles (Belgique) pour réparer son matériel de communication. Il repartit en direction d’Oslo à 12h56.

D’après l’estimation, l’avion s’est écrasé aux alentours d’Oslo vers 16h56.

A minuit radio Norvège annonce qu’elle a perdu le contact avec l’avion et demande de l’aide. Tout au long de la journée du 21 Novembre, des recherches, ont eu lieu sur terre, en mer et dans les airs.

Ce n’est que le 22 Novembre, après 42 heures de recherches, dans les fjords norvégiens, à 11h30, des norvégiens ont découvert des morceaux de l’avion, à 30 kilomètres d’Oslo, et dans l’avion un seul survivant, âgé de 11 ans, Itkhak Allal.

Au cours de cette tragédie, on péris 27 enfants, 4 membres de l’équipage et les 3 accompagnatrices du groupe : l’infirmière Suzette Cohen-Couder, Myriam Zunitz – le guide de l’Alyat Hanoar en Israël, et Lisa Shwartz-Yansen, l’infirmière norvégienne.

Le 1er Décembre ont eu lieu les cérémonies d’enterrement des enfants, dans les villes de Nabeul, Sousse, Moknin et Tunis, pendant plus d’une semaine, ils s’étaient chargés de reconnaître les corps, de discuter avec les autorités norvégiennes et françaises, et enfin la décision fut prise de ramener les corps en Tunisie, et d’inhumer les enfants dans leur pays de naissance et non en Israël.

Ont participé aux quatre enterrements, des représentants des autorités tunisiennes et françaises, ainsi que des directeurs de communautés juives et toutes les associations sionistes en Tunisie. Des milliers de Juifs ont accompagné les cercueils des enfants.

Rappelant que les obsèques des petites victimes avaient rassemblées à l’époque des milliers de Tunisiens, toutes confessions confondues, et que même le Palais Beylical avait envoyé un représentant.

Dans la nuit du 23 Novembre 1949, au moment de clôturer la réunion de la Knesset, Yossi Shprinssak, son Président, a fait part de cette tragédie et a donné l’éloge que nous rapportons ci-après :

« Chers membres de la Knesset, je ne peux conclure cette réunion, sans vous demander d’exprimer la tristesse de la Knesset concernant la tragédie qui a eu lieu, la mort de 27 enfants en chemin vers Israël. Sont morts des enfants, des enfants hébreux, des enfants dont le futur était de devenir des citoyens de l’Etat d’Israël.

La Knesset, mère d’Israël, pleure ces enfants avec les parents des disparus. Ceux sont les épreuves vers le chemin de la liberté. Il n’y a pas de consolation pour la perte d’une jeune personne. La seule consolation serait que cet Etat, ce pays, rassemble tous les autres enfants et les protège du mal.

Cette communauté, d’où viennent ces enfants, immigre maintenant en Israël, et c’est à elle que nous présentons nos condoléances, avec en plus l’espoir que les enfants d’Israël de cette Diaspora, s’implanteront ici, se développeront et grandiront ici, et là sera leur liberté.

Dans nos condoléances pour la mort de nos enfants, nous présentons également les condoléances de la Knesset pour les accompagnateurs des enfants. Une des accompagnatrices, de Norvège, s’est réunit ici avant son départ pour amener les enfants dans cette maison, et a écouté tous nos débats.

Les Norvégiens et les peuples aux alentours, ont recruté de nombreuses personnes afin de chercher ces enfants. Nous leur présentons nos chaleureux remerciements pour ce comportement d’humanité.

Nous savons apprécier avec tendresse et respect l’attitude et l’aide du gouvernement norvégien pour la guérison de nos enfants, immigrants en Israël. L’expression de cette sensibilité humaine et noble, est une consolation à notre tristesse. » Ainsi se clôture la réunion (1).

 

Soixante- dix ans après, et il est important de rappeler cet événement tragique qui coûta la vie aux « enfants d’Oslo » en novembre 1949. La tragédie de ces enfants perdus dans la tourmente et qui n’étaient pas arrivés à bon port émut profondément les Norvégiens. Le mardi 22 novembre 1949, jour où avaient été découverts les débris de l’avion fut déclaré journée de deuil national et tous les lieux de divertissement restèrent clos. La Norvège se couvrit tout entière des couleurs du deuil. Tout le pays était frappé par les dimensions de l’horreur (2).

A l’époque la Tunisie a reçut avec un émoi considérable l’annonce de la disparition de l’avion.

Le Bey exprima ses condoléances et le deuil en Tunisie était grand. C’est par dizaines de milliers que les gens se rendirent aux obsèques, des milliers de milliers de musulmans suivirent aux côtés de leurs concitoyens juifs les cercueils, dans un deuil commun.

Le plus émouvant était de voir ces petits cercueils en bois où reposaient des enfants. L’affaire des « enfants d’Oslo » était un évènement des plus tragiques. Jamais le judaïsme tunisien ne s’était trouvé aussi uni dans un si profond deuil.

Aujourd’hui la Tunisie ne se souvient pas du drame de ses enfants juifs. Aucun média ne parle de cette tragédie.
Aucun monument au pays ne rappelle cette tragédie.

Lorsque des enfants juifs sont tués dans un accident d’avion, personne ne se dérange ni n’en fait état. C’est comme si les juifs n’ont même plus le droit d’exister.

La Norvège a pourtant offert une stèle commémorative impressionnante érigée pour les victimes de cette tragédie à proximité du lieu où s’était écrasé l’appareil. C’est également le cas pour Israël qui a érigé un monument commémoratif au Mochav Yanouv, dans le Charon. (Pas loin de la route qui relie Netanya à Tulkarem, environ à une dizaine de kilomètres de Nataniya).

Une cérémonie marquant le 70 anniversaire de la catastrophe sera organisée le 21 novembre 2019 à Jérusalem à 16h00 au 10 rehov Mekor Haim pour poser une stèle portant les noms des victimes.

Le maire de Jérusalem, l’ambassadeur de la Norvège, le président de l’Agence Juive, sous les auspices du président Rivlin, participera à la cérémonie de marquant les 70 ans de la catastrophe des enfants d’Oslo, à la synagogue des amoureux de Sion.

Ftouh Souhail

(1) La réunion fut clôturée le (2 Kislev 5710 – 23/11/1949 à 22h25

2) Le 24 novembre 1989, on dévoila en Norvège une stèle commémorative impressionnante érigée pour les victimes de cette tragédie à proximité du lieu où s’était écrasé l’appareil. C’est également en novembre 1989 que fut érigé un monument commémoratif au mochav Yanouv, dans le Charon.

 

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