Moins d’une semaine après la tuerie de Toulouse qui fait tombé quatre victimes juifs, ils étaient plusieurs milliers de barbus à scander leur haine anti-juive ce dimanche matin, avenue Habib Bourguiba, au cœur de la capitale tunisienne.

Lors de la manifestation des salafistes pour l’instauration de la Shari’a (loi islamique), des estrades et un matériel audio ont été installés sur la plus grande avenue, grâce auxquels les chefs du mouvement scandent leurs slogans, répétés par la foule.

Un « cheikh » salafiste, Seifallah ben Hassine, plus connu sous le pseudonyme d’Abou Iyadh, a profité de l’occasion pour appeler ses fidèles à «se préparer pour tuer les juifs».

« Préparez-vous au combat: les juifs!! Le combat pour la cause de Dieu. Le paradis! Le paradis! », a lancé dans son haut-parleur ce religieux portant barbe blanche et djellaba devant une foule en effervescence.

Un discours «sonore» et public auquel les forces de l’ordre n’ont pas répondu, laissant les manifestants appeler au meurtre et à la haine, en toute impunité.

Joint par l’Associated Press, le président de la communauté juive de Tunisie, Roger Bismuth, a jugé « inadmissibles » de telles attitudes

L’appel au meurtre visant une communauté juive tunisienne est autorisé en Tunisie depuis la chute du régime de Ben Ali. Le gouvernement islamiste en place n’a en aucune fois réagit contre les propos de ces prêcheurs extrémistes.

Le 12 février 2012 des responsables du mouvement Ennhada étaient même venus pour écouter un prédicateur égyptien,Wajdi Ghnim, connu pour ses prises de positions antisémites et en faveur de l’excision. Des milliers de personnes scander ce jour là comme un seul homme : «Khaybar Khaybar ya yahud, jaysh Muhammad sawfa ya‘ud » « Ô Juifs souvenez-vous de Khaybar, l’armée de Mahomet reviendra ».

Des slogans antisémites appelant à  »tuer les juifs » ont été aussi proférés lors de l’accueil du chef du gouvernement terroriste du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Tunis en janvier 2012 . Rached Ghannouchi, le Chef d’Ennahda, avait alors attribué ces slogans à «un groupe d’individus ne dépassant pas les doigts d’une seule main » parmi les centaines de personnes venues accueillir M. Haniyeh».

Pourquoi s’étonner donc aujourd’hui du silence « complice » des autorités envers les incitateurs contre les juifs? L’antisémitisme est devenu le sujet favori pour les militants islamistes depuis les premières élections législatives de l’ère post-Ben Ali.

La « révolution de jasmin » qui a précipité la chute du président Ben Ali, a engendrer la montré de l’antisémitisme qui fonctionne tout aussi bien contre des Juifs tunisiens, mais aussi contre la mémoire de l’ancien président Tunisien, Habib Bourguiba, accusé il y’a quelques jours par un haut responsable d’Ennahda et le ministre de l’enseignement, d’être un « espion juif sioniste ».

La communauté juive de Tunisie qui comptait autrefois plus de 100.000 individus, ne compte plus aujourd’hui moins 1700 âmes vit aujourd’hui dans la peur face à la multiplication des appels aux meurtres des juifs.

Les islamistes ont annoncé dés les premiers mois de la « révolution de jasmin » la couleur (profanations des Synagogues de Sfax, annulation du pèlerinage de la Ghriba, manif anti-juives devant la synagogue de Tunis, banderoles d’incitation à la haine …).

Après les attaques répétées contre la communauté juive de Tunisie, une frange de la population tunisienne risque de se transformer en Mohamed Merah, auteur de la fusillade criminelle qui a frappé une école privée juive à Toulouse. Le gouvernement tunisien attend peut être que les Merah tunisiens passent à l’acte !

Ftouh Souhail

Vidéo sur ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=jMBXckBL7x0

0 0 votes
Évaluation de l'article