Le harcèlement des femmes non voilées devient un quotidien en Tunisie depuis la chute du régime modéré de Ben Ali. Les islamistes ont presque imposé leur modèle de société à tout le pays.
La semaine dernière une dizaine de jeunes femmes non voilées ont été abordée dans les stations balnéaires de Hammamet et de Nabeul à cause du bikini, alors que ces deux villes touristiques accueillent les vagues d’estivants qui déferlent depuis tout le pays.
La police tunisienne fait actuellement une compagne qui vise uniquement les femmes musulmanes non voilées sur les plages ainsi que les robes dénudées.
Depuis les premières heures de la matinée, des unités mobiles de la Police traquent les femmes non voilées sur les plages bondées de Nabeul, qui sont fréquentées majoritairement par les hommes venus de l’intérieur du pays.
Sous un ciel d’un bleu insolent et d’une mer d’huile, la brigade des mœurs veille à ce que toutes les femmes respectent la tenue de plage censée préserver la fameuse horma, ou « vertu ». Il s’agit du burkini qui se compose d’un long fuseau, d’une liquette à manches longues et d’un foulard pour cacher les cheveux. Ici les femmes portent presque exclusivement le hidjab, le voile islamique.
« Vous pouvez installer votre famille en toute quiétude ici. Il n’y a pas de nudité chez nous », affirme avec fierté Monther à qui nous demandions si des femmes à moitié nues ne risquaient pas de choquer nos yeux pudiques. Monther tient une boutique de maillots de bain à Nabeul. Il vend essentiellement des bermudas et des « burkinis ».
C’est une mutation en douceur qui se fait dans les stations balnéaires aux plages de sable fin. Peu à peu, les plages adoptent les normes islamistes qui gagnent la société. Les bords de mer sont à l’image d’une société de plus en plus gagnée par un islamisme aussi social que militant.
Certaines municipalités en Tunisie ont même constitué des comités pour le commandement de la vertu et la répression du vice comme en Iran. Leur rôle est de lutter contre la » dissolution et le relâchement des mœurs » en avertissant la population à travers des panneaux fixés un peu partout, comme celui sur la photo, représentant la municipalité de Tazarka (région de Nabeul) ,et des écriteaux à connotation religieuse de s’écarter du « haram » : du jamais vu en Tunisie !
Une femme légèrement vêtue, arrêtée par la Police à Tunis
Une jeune étudiante en médecine a raconté sa mésaventure, il y a une semaine, avec des policiers de la brigade des mœurs lorsqu’elle a été arrêtée dans une rue de la capitale Tunis.
Le policier lui a demandé de voir ses papiers, sa carte d’identité. Rien d’illégal jusqu’à maintenant ensuite il a jugé sa tenue comme légère, car elle porte un short au lieu d’un long pantalon.
La victime a été conduite à un centre de police de la capitale et son téléphone a été saisi par la brigade des mœurs pour vérifier s’il y a un contenu illicite en violation de toutes les libertés individuelles (sois disant inscrites dans la nouvelle Constitution).
Dans certaines régions de l’intérieur du pays, c’est encore pire car une fille en minijupe peut déclencher des émeutes comme, ce serait le cas à Kairouan qui est souvent désignée comme la quatrième ville sainte (ou sacrée) de l’Islam et la première ville sainte du Maghreb.
Dans certains quartiers très populaires comme celle du Kram-Ouest, Sidi Amor et Carthage Yasmina, des jeunes djihadistes assument la responsabilité du contrôle des mœurs islamique au lieu de la police.
En Octobre 2013 une touriste a été lapidée dans un parc public à la Marsa (banlieue nord de la capitale) par les défenseurs de la religion de la paix, estimant « qu’elle était nue ».
En Mai 2016 des touristes chinois ont été obligés de prononcer la foi islamique et se convertir avant de mettre les pieds dans l’édifice de La Grande Mosquée de Kairouan, également appelée mosquée Oqba Ibn Nafi.
Souhail Ftouh