Une semaine tout juste après la tuerie antisémite de Toulouse, un Juif de nationalité marocaine a été assassiné ce lundi , 26 mars 2012, par un inconnu dans la ville de Fès (nord). La victime, dont le prénom serait Benjamin, est décédé suite à des coups de marteau assénés sur sa tête, précisent les sources.

Ce crime qui va soulever l’indignation de tous les membres de la communauté intervient après une violente manifestation anti-israélienne organisée ce dimanche au Maroc, quelques jours avant la Marche mondiale vers Jérusalem.

Des dizaines de milliers de Marocains (100.000 selon les organisateurs) ont participé dimanche dans la capitale Rabat à une marche géante de  »soutien à Jérusalem » en vue de la Journée de la terre. Ils dénonçaient également la participation d’Israël à une conférence de l’Euromed.

Ce lundi, le quotidien Yediot Aharonot avait rapporté que le diplomate israélien David Saranga, venu assister à ladite conférence au Parlement à Rabat, a dû être évacué par une porte de sortie latérale. Les manifestants ont également brûlé des drapeaux d’Israël et brandi des drapeaux palestiniens (1).

Le Maroc connaît lui aussi le souffle de l’antisémitisme dans le sillage du « Printemps arabe » qui a accompagné la montée au pouvoir du parti de la Justice et du développement (PJD), un mouvement conservateur de référentiel islamique.

Les juifs du Maroc, qui comptent actuellement entre 3000 et 7000 membres selon les sources, ont le sentiment accru de l’isolement alors que le royaume est aussi le cible des islamistes radicaux.

La stigmatisation des juifs a été observé lors du Salon International de l’Edition du Livre de Casablanca ( du 10 au 19 février 2012

) .Ce salon du livre a mis en vedette des classiques antisémites tels que «Mein Kampf» et «Les Protocoles des Sages de Sion. », en langue arabe et étrangères.

Ce salon culturel, le plus important de la région (Moyen-Orient et Maghreb), est un rendez vous incontournable qui a réuni des milliers de livres dont également « L’exposition de complots sionistes pour contrôler le monde».

Selon le Centre Simon Wiesenthal il s’agissait du pire salon du livre. Les représentants de cet institut américain contre le racisme ont pourtant fait parvenir une missive au Ministre marocain de la culture, Mohammed Amine Sbihi.

Les éditeurs égyptiens, palestiniens et iraniens sont des récidivistes annuels de ce salon . Permettre que ces livres, année après année, soient exposés à la vue des 300.000 visiteurs durant les neuf jours de la Foire, est un appel au crime antisémite. Les couvertures de ces livres sont manifestement évidentes et véhiculent le message que, la haine des Juifs est acceptable au Maroc, un pays qui les a vus naître et s’épanouir dans les valeurs de la tolérance.

Ftouh Souhail

(1) La vidéo peut être visualisée sur ce lien : http://youtu.be/c4gK1n2o3WU

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