La presse internationale a peu parlé de ce que le Cheikh Abdul Aziz bin Abdullah, le Grand mufti d’Arabie saoudite, a déclaré le 12 mars dernier qu’ “il est nécessaire de détruire toutes les églises de la région.”

Sa fatwa est venue en réponse à la question d’une délégation koweïtienne de jurisconsultes sur ce que prévoyait la Sharia (la loi islamique) pour prévenir la construction d’églises dans l’émirat.

Le Mufti ne s’est pas contenté de créer une obligation religieuse pour ceux sur lesquels il a autorité, il a donné aussi le signal aux autres dans le monde musulman que la destruction des églises est non seulement permise, mais obligatoire.

Le Mufti a basé sa décision sur un hadith rapportant que sur son lit de mort, Mahomet a déclaré: “Il ne doit pas y avoir deux religions dans la Péninsule [arabe].”

Ce passage a longtemps été utilisé pour justifier l’intolérance dans le royaume saoudien. Les églises ont toujours été interdites, et jusqu’à récemment, les Juifs n’étaient même pas autorisés à entrer dans le pays. Ceux qui souhaitent pratiquer une autre religion doivent le faire cachés en privé, même si la police religieuse est bien connue pour apparaître soudainement et interrompre les offices.

L’Arabie saoudite, tolère ou s’adonne carrément à de graves violations, à caractère systématique, de la liberté de religion

Le christianisme et le judaïsme sont interdits dans le royaume, sous le prétexte que la Péninsule arabique, terre sainte de l’islam est « analogue à une mosquée ».

Dans les autres Etats de la péninsule arabique, comme les Émirats arabes unis, Oman, le Yémen, le Qatar et Bahreïn, ne disposent que de dix-huit paroisses ; sept dans les Émirats arabes unis, quatre à Oman, quatre au Yémen, une au Qatar et deux à Bahreïn.

Le Mufti d’Arabie saoudite réclame en ce moment la destruction de ces édifices dans la région car selon l’islam toutes les religions autres que celle de Mahomet sont interdites. Un jour ou l’autre les quelques églises présentes dans les émirats du Golfe seront détruites et personne ne protestera.

Le pire de l’affaire c’est le silence de l’administration Obama devant ces déclarations provocatrices du Mufti, car il ne s’agit pas ici de la position d’un petit imam radical mais de l’un des oulémas les plus importants du monde musulman.

La campagne d’Obama pour un rapprochement avec le monde musulman n’a pas réussi à générer les bonnes volontés qu’il espérait. Malgré son inclinaison devant le roi Abdallah II d’Arabie Saoudite le 2 avril 2009, lors d’une réception à Londres, le rameau d’olivier tendu par Obama aux radicaux est récompensé aujourd’hui par cette nouvelle fatwa saoudienne pour la destruction des églises dans la région.

Alors maintenant avec les bouleversements en cours dans le monde arabe, il est trop tard et on se rapproche dangereusement des lignes rouges. Les révoltes dans les pays arabes vont accroitre l’épuration ethnique des peuples indigènes du Moyen-Orient, notamment en Syrie et au Liban. Tous ces dictateurs laisseront la place aux islamistes .Des islamistes rétrogrades et enragés contre l’Occident et Israël.

Ftouh Souhail

0 0 votes
Évaluation de l'article