Volkswagen, qui était le siècle dernier un outil de propagande d’Hitler, a fait cette semaine un don d’un million de dollars à l’Anti-Defamation League .La société automobile allemande VOLKSWAGEN, détentrice des marques Audi, SEAT, Skoda, Bentley, Bugatti, Lamborghini et Scania a décidé de faire un don d’un million de dollars à l’Anti-Defamation League (ADL).

L’ADL est une ONG fondée par le B’nai B’rith aux États-Unis dont le but premier est de soutenir les Juifs contre toute forme d’antisémitisme et de discrimination. L’association possède 29 antennes aux États-Unis et trois dans d’autres pays. Son quartier général est installé à New York.

La marque allemande, dont la naissance remonte aux années 30, fut accusée de collaboration économique avec le IIIe Reich. Son patron, Ferdinand Porsche (1875- 1951), devait, comme les dirigeants d’IG Farben ou de la Deutsche Bank, incarner ce grand capital qui se mit au service de la machine de guerre nazie, profitant directement des largesses du régime et de sa législation du travail inhumaine.

En Allemagne, Volkswagen aussi a refusé d’ouvrir ses dossiers à Hans Mommer et Manfred Grieger. Ces deux historiens ont néanmoins publié un livre de plus de mille pages dans lequel ils soulignent l’exploitation par la firme de la main-d’oeuvre concentrationnaire.

En un peu plus de mille pages, deux chercheurs allemands, Hans Mommsen et Manfred Grieger, décrivent le rôle de Ferdinand Porsche et de son entreprise dans l’Allemagne du IIIe Reich ainsi que le traitement alors infligé aux travailleurs de toutes origines embrigadés dans les usines. Sous le titre : Das Volkswagenwerk und seine Arbeiter im Dritten Reich (« Volkswagen et ses travailleurs sous le IIIe Reich »), ce livre pose du même coup une première pierre à l’histoire qui reste à écrire.

Outre le Führer lui-même, Ferdinand Porsche comptait parmi ses proches amis le Dr Robert Ley, patron du Front du travail (Arbeitsfront), le Reichsführer SS Heinrich Himmler, et Fritz Sauckel qui portait le titre pompeux de « plénipotentiaire général pour la mise au travail » (Generalbevollmachtigter für den Arbeitseinsatz).

L’antisémitisme et le national socialisme permirent aussi à la famille Quandt, propriétaire de la firme BMW, d’amasser une fortune considérable sur le dos des juifs.

Je trouve sincèrement louable que Volkswagen, aide aujourd’hui des associations juives pour la lutte contre l’antisémitisme. Mais elle devra présenter aussi des excuses envers les familles des victimes et les rescapés pour avoir collaborer avec un régime qui a envoyé des millions de personnes vers les camps de la mort pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle doit aussi aménager un lieu de mémoire pour que le reste du monde tire les leçons d’Auschwitz et des autres camps de la mort.

Ftouh Souhail

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