Le président Abbas s’accrochera au programme « Pay-For-Slay » (payé pour tuer) quoi qu’il arrive, malgré son coût financier pour l’Autorité palestinienne.

Par Hugh Fitzgerald, FrontPage Magazine

Le programme « Pay-For-Slay » de l’Autorité palestinienne (AP) fournit de généreuses subventions mensuelles – d’une valeur plusieurs fois supérieure au salaire palestinien moyen – aux terroristes emprisonnés et aux familles de ceux qui ont été tués en commettant leurs actes de terrorisme. Ainsi, le programme « Pay-For-Slay » récompense le terrorisme passé et encourage le terrorisme futur. Mais ce programme a entraîné des coûts importants pour l’Autorité palestinienne.

Tout d’abord, le gouvernement israélien a refusé de transférer à l’Autorité palestinienne une partie des recettes fiscales qu’il perçoit pour l’Autorité palestinienne, le montant retenu étant égal à celui que l’Autorité palestinienne consacre au programme « Pay-For-Slay ». Ce montant s’élève actuellement à environ 300 millions de dollars par an.

Deuxièmement, le Taylor Force Act, adopté par le Congrès en 2018, exige que les États-Unis retirent toute aide économique à l’AP tant qu’elle poursuit son programme « Pay-For-Slay ». Alors que l’administration Trump s’est conformée à la loi, l’administration Biden a refusé de le faire, insistant sur le fait qu’il existe une exception pour « l’aide humanitaire », qui est ce qu’elle prétend être et le seul type d’aide qu’elle fournit à l’AP. Cette exception n’existe pas dans la loi Taylor, et les enquêteurs du Congrès finiront par examiner l’incompréhension délibérée des dispositions de cette loi par les Bidenites.

Troisièmement, certains anciens donateurs de l’Autorité palestinienne ont décidé de supprimer toute aide à l’Autorité palestinienne tant que le programme « Pay-For-Slay » se poursuivra. L’aide des donateurs a, en fait, diminué de 90 % au cours des quatre dernières années.

Alors que l’Autorité palestinienne continue de cacher ses finances à la communauté internationale, une récente déclaration du Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Muhammad Shtayyeh, démontre une fois de plus l’efficacité évidente de la loi anti-paiement d’Israël et la pression exercée sur l’Autorité palestinienne par la communauté internationale.

Le gouvernement de l’Autorité palestinienne a récemment approuvé son budget pour 2023. Lors de la présentation du budget au cabinet, M. Shtayyeh a expliqué que le budget comprenait un déficit de 610 millions de dollars américains. Tout en reconnaissant que les paiements de récompenses pour terrorisme de l’AP causent un préjudice financier à l’AP, Shtayyeh a précisé que l’AP n’avait pas l’intention d’abolir ces paiements.

Maurice Hirsch, Palestinian Media Watch, 30 avril 2023

« Les déductions monétaires israéliennes et la diminution du nombre de donateurs sont destinées à faire pression sur nous et à nous soumettre, mais tout le monde sait que nous n’échangerons pas notre politique contre de l’argent, et ce qui est important, c’est que nous comptons les uns sur les autres et que nous comprenons la réalité dans laquelle nous vivons. »

Shtayyeh:

« Les déductions monétaires israéliennes » dont s’est plaint Shtayyeh, font référence aux déductions effectuées en vertu de la loi israélienne Anti-Pay-for-Slay. La loi, adoptée en 2018 avec l’aide de Palestinian Media Watch, prévoit qu’Israël déduise des impôts qu’il perçoit pour l’AP, les sommes que l’AP a dépensée l’année précédente pour payer les salaires des terroristes emprisonnés et libérés et les allocations aux terroristes blessés et aux familles des terroristes décédés – cumulativement connue sous le nom de politique de l’AP « Pay-for-Slay » (payer pour jouer).

Depuis l’entrée en vigueur de la loi en février 2019, Israël a décidé de déduire 2 479 478 454 shekels (678,633,252 US Dollar), une somme équivalente aux paiements effectués par l’Autorité palestinienne entre 2018 et 2022. À la fin du mois de mars 2023, Israël avait effectivement déduit 2 014 058 985 shekels (551,247,944.19 US Dollar), et le reste sera déduit pendant le reste de l’année 2023.

Selon la loi, les sommes déduites sont gelées et conservées jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne abolisse sa politique.

Maurice Hirsch, Palestinian Media Watch, 30 avril 2023

Les sommes retenues par Israël s’accumulent. En fait, si l’Autorité palestinienne mettait fin au « Pay-For-Slay » demain, elle recevrait immédiatement, grâce au transfert de l’argent des impôts maintenant dégelé par Israël, 551 millions de dollars américains, ce qui contribuerait grandement à combler le déficit budgétaire actuel de l’Autorité palestinienne, qui s’élève à 610 millions de dollars.

La PMW a également contribué à la diminution de l’aide des donateurs à l’AP. Selon les rapports financiers de l’Autorité palestinienne, au cours de la décennie 2011-2021, l’aide étrangère à l’Autorité palestinienne a chuté de 90 %.

Aux États-Unis, la loi Taylor Force de 2018 a conditionné l’essentiel de l’aide américaine à l’Autorité palestinienne à l’abolition de la politique. En 2019, après des présentations du directeur de PMW, Itamar Marcus, les gouvernements néerlandais et australien ont annoncé qu’ils ne fourniraient plus d’aide à l’Autorité palestinienne. ….

Maurice Hirsch, Palestinian Media Watch, 30 avril 2023

Ce n’est pas seulement la retenue par Israël des impôts collectés qui a été si préjudiciable à l’AP, mais les donateurs qui sont maintenant systématiquement informés par PMW du programme « Pay-For-Slay » de l’AP, et qui réagissent en réduisant leur aide à l’AP. Depuis 2019, deux anciens donateurs importants, l’Australie et les Pays-Bas, ont cessé toute aide à l’AP ; d’autres pays donateurs, à mesure qu’ils en apprendront davantage sur le programme « Pay-For-Slay » de Palestinian Media Watch, feront de même.

Abbas, le chef de l’AP, s’accrochera quoi qu’il arrive au « Pay-For-Slay », mais ce n’est pas lui, avec sa fortune familiale de 400 millions de dollars, qui en souffrira, ni ses loyalistes bien payés de la Mukata à Ramallah. Ce sont les Palestiniens ordinaires, qui souffrent du chômage et de l’appauvrissement, qui paient le prix de son attachement continu au « Pay-For-Slay ».

Cela ne s’arrêtera pas tant que Mahmoud Abbas ne sera pas parti. Il a 87 ans et est en mauvaise santé. Cela ne saurait tarder. Alors quelqu’un – pas un loyaliste d’Abbas comme Mohammed Shtayyeh, mais quelqu’un qui désapprouve nettement le désir fou d’Abbas de poursuivre le « Pay-For-Slay » coûte que coûte, jettera un regard froid sur la situation financière de l’AP, et décidera, non pas pour des raisons morales bien sûr, mais simplement pour améliorer les résultats, qu’il est temps de mettre un terme au « Pay-For-Slay ».

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