Le président tunisien, Kais Saied ,aurait rejeté une proposition, la fin de semaine de Rosh Hachanah, de souhaiter « de bonnes fêtes à tous les Juifs du pays.

Le président, qui est censé représenter touts les citoyens, refuse de reconnaître les célébrations juives. Dans ces discours il ne mentionne jamais la judéité du pays comme référence culturelle. D’ailleurs dans la nouvelle Constitution tunisienne de 2014, l’État tunisien ne reconnait pas aussi l’identité hébraïque de cette population, ni le rôle majeur et la contribution importante des Juifs tunisiens.

Des médias locaux avaient pourtant mentionnés l’importance que les responsables du pays reconnaissent cette fête qui trouve son origine dans la Torah.

À l’évidence on savait que ce président  conservateur est un antisémite notoire qui a soigneusement caché cette attitude alors qu’il prétendait que son problème est uniquement avec Israël. Pour lui l’histoire des juifs dans ce pays devrait être oubliée, effacée, gommée. Comme si ça elle n’avait jamais existée.

Les juifs sont pourtant ici une communauté dont l’origine remonte à la nuit des temps. Pour certains, les Juifs sont arrivés dans ce pays dès la fondation de Carthage par la reine Didon-Elyssa. Pour d’autres, des fuyards de Judée ont abordé les rivages de l’île de Djerba après la destruction par Nabuchodonosor, du premier temple de Jérusalem au vie siècle avant J.-C.

La Tunisie regorge pourtant de preuves de cette très ancienne présence. Que soit le fameux cimetière juif de Gammarth, dont on ne sait même plus où il se trouve tant on le dissimule, l’antique synagogue de Hammam-Lif que l’on cache soigneusement, les lampes à huile décorées d’une ménorah dont regorge le sol de Carthage, les cimetières, les synagogues, désacralisées pour la plupart, les maisons habitées par les juifs, les rues où ils se sont promenés, les souks, les commerces où les familles juives exerçaient leurs activités, les hôpitaux dans lesquels les médecins juifs étaient si nombreux et si prisés, les livres, les journaux publiés par cette communauté très instruite… Qu’aurait été la Tunisie, sans la cuisine juive, la pâtisserie juive, la musique et la danse juives, les architectes juifs, le sport juif, etc. ?

Lorsque Mendès France, président du Conseil français, accorda l’autonomie interne à la Tunisie en 1954, les cent cinquante mille Juifs de ce pays commencèrent à se poser des questions quant à leur avenir. Mais la plupart espéraient que, ils pouvaient vivre librement encore longtemps après l’Independence du pays en 1956. Ils se trompaient lourdement. 

Et si certains des juifs accueillirent cette indépendance avec joie car ils y avaient largement contribué aux côtés de Habib Bourguiba et de ses compagnons du « Neo-Destour » son parti, la plupart des Juifs se sentirent brusquement en situation d’insécurité.

France, était venue en 1881 et avait aboli le statut de dhimmis qui leur avait été imposé lors de la conquête arabo-musulmane au viiie siècle.

Lorsque Habib Bourguiba abolit la monarchie et proclama la république, les premiers articles de la nouvelle constitution de 1959 précisaient que : « la Tunisie est une république dont l’islam est la religion et l’arabe la langue ». Ce qui mettait ipso facto les Juifs dans une condition particulière puisqu’ils n’étaient pas musulmans et qu’ils ne pratiquaient pas l’arabe classique qui devenait la langue officielle du pays.

Il faut cependant rendre cet hommage à Bourguiba. Lorsqu’il organisa des élections législatives, puis présidentielle, il tint absolument à ce que les citoyens juifs s’inscrivent sur les listes électorales et remplissent leur devoir alors qu’il n’avait absolument pas besoin des voix juives.

Dans les premiers temps de l’indépendance, on multiplia les gestes d’amitié envers la communauté et on fit tout pour la rassurer. Des relations amicales se nouèrent entre bourgeois juifs et arabes.

Aujourd’hui le discours de Kais Saied sur le soutien à la pseudo la cause palestinienne a entrainé la peur des citoyens juifs tunisiens qui ne se sentent plus en sécurité, certains s’apprêtent à partir. Certains des membres de sa mouvance « traitent René Trabelsi, un ancien ministre du tourisme (juif, NDLR) de sioniste »… 

Heureusement que des pays du Golfe arabe encouragent la tolérance et de coexistence entre les religions.

De hauts responsables émiratis et bahreïnis souhaitent une bonne année aux Juifs

 Un témoignage fort de cette forte dynamique d’ouverture et de coexistence qui distingue les pays du Golfe.

Un conseiller principal du roi de Bahreïn et le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Abdullah bin Zayed Al Nahyan, ont tous deux tweeté leurs vœux de Rosh HaShana quelques jours seulement après que leur pays a signé des accords historiques de normalisation avec l’État juif.

« Je souhaite à mes amis yehudim (juifs) de Bahreïn et du monde entier une Shana Tova prospère », a écrit Khalid al-Khalifa, conseiller diplomatique du roi bahreïni Hamad bin Isa Al Khalifa.

Bahreïn abrite une minuscule communauté juive et a longtemps été tolérant envers toutes les religions, mais il n’y avait pas de vie publique juive dans le royaume. Les Juifs, principalement d’origine irakienne, vivent dans le royaume depuis les années 1880.

La communauté a salué la normalisation de Bahreïn avec Israël, la qualifiant de « moment historique que nous n’avions jamais espéré voir de notre vivant ».

Au début du mois, Jared Kushner, conseiller principal du président américain Donald Trump, a remis au roi Hamad un rouleau de Torah lors d’une visite à Bahreïn.

Trump a annoncé vendredi dernier que le royaume suivrait l’exemple des EAU et établirait des liens diplomatiques avec Israël. L’envoyé de la Maison Blanche Avi Berkowitz a publié sur Twitter une photo de Kushner remettant le rouleau alors que les représentants d’Israël, des EAU et de Bahreïn se préparaient pour la cérémonie de signature de mardi à la Maison Blanche.

Al Nahyan a fait suivre le message de son collègue bahreïni d’un tweet en hébreu dans lequel il souhaitait aux Juifs une « bonne année ».

Ces dernières années, les EAU ont fait de gros efforts pour se présenter comme un pays tolérant et accueillant toutes les religions, y compris le judaïsme. Le président Khalifa bin-Zayed al-Nahyan a déclaré 2019 « Année de la tolérance » aux Émirats arabes unis. Dans ce contexte, le pays a annoncé la construction d’un vaste complexe interconfessionnel à Abou Dhabi qui comprendra également une synagogue. La maison d’Abraham devrait ouvrir en 2022.

Une communauté juive opère à Dubaï depuis une décennie, d’abord avec un soutien tacite mais plus récemment avec le soutien manifeste des autorités locales, et est actuellement sur le point de devenir officiellement une communauté religieuse autorisée.

Les estimations du nombre de Juifs vivant actuellement aux EAU vont de quelques centaines à 1 500. Il existe trois congrégations différentes – deux orthodoxes et une égalitaire. Une entreprise de restauration casher du pays, nommée « Elli’s Kosher Kitchen », a attiré beaucoup d’attention, notamment de la part de la ministre de la Culture des EAU, Noura al-Kaabi, qui l’a saluée comme un nouveau chapitre de « l’histoire alimentaire du Golfe ».

Fortement imprégné des principes et idéaux universels que prônent les prescriptions divines et les civilisations humaines, à savoir la liberté, l’égalité, la fraternité, la justice, la solidarité, la tolérance, la coexistence et la concorde entre les différentes communautés humaines, les Emirats arabes embrassent tous les cultes et toutes les races dans un cadre de fraternité, d’amour, de respect, de tolérance, de pardon, de droits de l’Homme et de liberté, des valeurs que le pays s’est appropriées depuis des lustres et continue à promouvoir aujourd’hui. 

Souhail Ftouh

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