Aujourd’hui Dimanche 9 janvier 201 les habitants du Sud-Soudan se prononcent, lors du referendum sur le futur statut de leur région, optant soit pour l’unité, ou la sécession avec le gouvernement islamiste central de Khartoum. Le résultat de ce suffrage déterminera la manière dont seront appréhendées les négociations autour du partage des ressources, notamment les revenus pétroliers provenant majoritairement des puits du Sud.

Le vote se prolonge du 9 au 15 janvier. Les résultats devraient être annoncés le 16 ou le 17 janvier.
Quelque 3,9 millions des plus de 8 millions de Sud-Soudanais participent au référendum. Le processus se déroule sous la supervision des Casques bleus de l’UNMIS, la mission des Nations unies au Soudan.Plusieurs observateurs internationaux sont sur place, dont l’ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki. L’ex-président américain Jimmy Carter.
La tenue d’un référendum est l’une des conditions de l’accord de paix global conclu entre le Nord et le Sud en 2005 pour mettre fin à la guerre civile qui a fait 2,5 millions de morts entre 1956 et 2005.

Si les Sud-Soudanais votent pour la sécession, le pays naîtra officiellement le 9 juillet 2011. D’autres référendums devraient avoir lieu d’ici là, notamment sur le sort d’Abyei, la ville qui est à cheval sur la frontière nord-sud. Les rapports entre le Sud-Soudan autonome et les États soudanais voisins du An Nil al Azraq (Nil bleu), du Djanoub Kourdoufan et d’Abyei n’ont pas encore été définitivement tranchés bien que pour l’instant ils soient rattachés au nord.Le Darfour, dans l’ouest du Soudan, fait l’objet de négociations séparées. En cas de séparation, le Darfour fera partie du Nord-Soudan.

Les dissensions entre le nord du Soudan musulman et le sud où dominent chrétiens et animistes sont apparues au lendemain de L’application de la charia.

En 1983, le colonel Gaafar Nimeiry au pouvoir à Khartoum depuis son coup d’État de 1969, décide unilatéralement d’étendre au droit pénal, le domaine du droit musulman qui était cantonné depuis la colonisation au droit personnel. Il sera l’élément déclencheur de la Seconde Guerre civile qui embrasera le pays pendant 22 ans. La rebellion étant menée depuis le début par l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) dirigé par John Garang, un vétéran de la première guerre civile, largement soutenue par les États-Unis. Malgré la scission de son mouvement en 1991, Garang maintiendra la lutte contre le régime de Khartoum qui, après le coup d’état du général Omar el-Béchir en 1989, s’orienta de plus en plus vers l’idéologie islamiste.

Après un conflit sanglant (2 millions de morts recensés) qui provoquera également le déplacement de 4 millions de civils et désorganisera la production vivrière au point de déclencher une terrible famine en 1998, un cessez-le-feu est signé entre les protagonistes en 2002, consolidé trois ans plus tard, le 9 janvier 2005, par un accord de paix signé à Naivasha, au Kenya.

Celui-ci accorde au Sud-Soudan une large autonomie pendant 6 ans, période au bout de laquelle les habitants de la région doivent être conviés à un référendum d’autodétermination. Garang lui, devient vice-président du Soudan, mais meurt plus de six mois plus tard dans un accident d’hélicoptère. Il sera remplacé dans l’ensemble de ses fonctions par Salva Kiir.

L’indépendance du Sud souhaitée par certaines populations de la région, est appuyée notamment par les occidentaux. Face aux suffrages qui, selon les analystes, approuverait massivement l’option « sécessionniste », le Président soudanais el-Béchir a annoncé plusieurs fois qu’il s’inclinerait devant le verdict des urnes.

Le choix du nom éventuel de ce nouvel État n’a pas encore été tranché officiellement : parmi ceux qui sont envisagés, l’un des plus fréquemment évoqués est celui de Juwama, construit à partir des premières syllabes des trois capitales régionales, Juba (Djouba), Wau et Malakal. Le nouveau Etat du sud Soudan libre sera un ami d’Israël.

Ftouh Souhail, Tunis

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