Depuis la création du mouvement sioniste jusqu’à nos jours, Israël n’a cessé d’exprimer sa volonté de vivre en paix avec ses voisins, y compris les Palestiniens.
À travers les décennies, des propositions sérieuses — souvent soutenues par la communauté internationale — ont été faites pour permettre la naissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël.
Pourtant, à 20 reprises clés, les dirigeants palestiniens, parfois soutenus par les pays arabes, ont rejeté ces opportunités historiques.
Refus de la partition en 1947, rejet des paramètres de Clinton en 2000, silence face à l’offre d’Ehud Olmert en 2008, ou encore opposition frontale au plan Trump en 2020 — la liste est longue, et souvent ignorée du débat public.
Cet article retrace ces moments décisifs, souvent présentés comme des tentatives de compromis, mais qui se sont heurtés à des refus systématiques du côté palestinien.
Une rétrospective essentielle pour comprendre pourquoi, malgré les négociations, l’État palestinien reste encore aujourd’hui inexistant.
1919 (Conférence de la Paix de Paris)
- En 1920, à la fin de la Première Guerre mondiale, la Conférence de la Paix de Paris visait à redéfinir les frontières nationales et à créer de nouveaux États.
- Les Arabes de Palestine ont refusé de désigner des représentants pour la conférence, manquant ainsi une occasion de plaider pour la création d’un État palestinien sur la scène internationale.
1920 (Conférence de San Remo)
- La Conférence de San Remo a confié le mandat sur la Palestine au Royaume-Uni, en intégrant la Déclaration Balfour en faveur d’un foyer national juif.
- Les dirigeants arabes ont rejeté les décisions prises à San Remo, s’opposant à l’établissement d’un foyer national juif et aux implications pour l’autodétermination arabe en Palestine.
1937 (Commission Peel)
- La Commission Peel britannique a proposé pour la première fois de partager la Palestine en deux États : un juif et un arabe.
- Le mouvement sioniste a accepté cette proposition (avec des réserves), tandis que les dirigeants arabes palestiniens l’ont rejetée, s’opposant au partage et à l’immigration juive.
- Il s’agissait de la première proposition internationale pour une solution à deux États — et son rejet a posé un précédent.
1938 (Commission Woodhead)
- Suite au rejet du plan de la Commission Peel, le gouvernement britannique a mis en place la Commission Woodhead pour explorer d’autres options de partage.
- Les propositions de cette commission, incluant plusieurs schémas de partition, ont également été rejetées par les dirigeants arabes, hostiles à toute division de la Palestine.
1947 (Plan de Partition de l’ONU)
- Les Nations unies ont proposé de partager la Palestine entre un État juif et un État arabe, donnant une légitimité internationale aux deux.
- Les dirigeants juifs ont accepté, mais les États arabes et les dirigeants palestiniens ont rejeté la proposition, refusant le partage et la reconnaissance d’un État juif.
- Ce rejet a conduit à la guerre israélo-arabe de 1948.
1949 (Conférence de Lausanne)
- Après la guerre de 1948, Israël s’est dit prêt à faire des compromis territoriaux et à accepter un retour limité de réfugiés.
- Les États arabes et les représentants palestiniens ont refusé de négocier directement ou de reconnaître Israël, bloquant ainsi les efforts de paix.
1967 (Sommet de Khartoum)
- Après la guerre des Six Jours, les dirigeants arabes se sont réunis à Khartoum et ont adopté les « Trois Non » : pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d’Israël, pas de négociations avec Israël.
- Cette position a rejeté toute solution diplomatique avec Israël à cette époque.
1978 (Accords de Camp David)
- Les Accords de Camp David, négociés entre l’Égypte et Israël avec la médiation des États-Unis, prévoyaient un cadre pour une autonomie palestinienne en Cisjordanie et à Gaza.
- L’OLP et d’autres États arabes ont rejeté les accords, arguant qu’ils n’abordaient pas correctement les droits nationaux palestiniens et qu’ils avaient été négociés sans leur participation.
1991 (Conférence de Madrid)
- C’est la première fois qu’Israël et des représentants palestiniens ont négocié directement.
- Bien que cela ait ouvert la voie à des discussions futures, aucun accord concret sur la création d’un État palestinien n’a été conclu.
2000 (Sommet de Camp David)
- Le président américain Bill Clinton a réuni le Premier ministre israélien Ehud Barak et le dirigeant palestinien Yasser Arafat, proposant un plan pour un État palestinien avec Jérusalem partagée.
- Arafat a rejeté l’offre, invoquant des préoccupations sur les frontières, la souveraineté, les réfugiés et Jérusalem-Est.
- L’échec du sommet a été suivi de la Seconde Intifada.
2000 (Paramètres Clinton)
- En décembre 2000, Bill Clinton a proposé les Paramètres Clinton comme base pour un accord final, incluant un État palestinien sur la majorité de la Cisjordanie et Gaza avec Jérusalem-Est comme capitale.
- Israël a accepté avec réserves, tout comme Arafat, qui a demandé des clarifications. L’absence d’un accord total a mené à l’échec de la proposition.
2001 (Sommet arabe)
- Ce sommet, à Amman, s’est concentré sur le soutien aux Palestiniens pendant la Seconde Intifada, la condamnation d’Israël et l’appel à une intervention internationale.
- Aucun plan de paix n’a été discuté ni rejeté, mais les leaders arabes ont réaffirmé leur soutien à un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale.
2001 (Sommet de Taba)
- Après les échecs précédents, Israël et l’Autorité Palestinienne ont presque conclu un accord à Taba, en Égypte.
- Malgré un rapprochement significatif, aucun accord n’a été signé, et Arafat a quitté les discussions sans s’engager.
2005 (Désengagement de Gaza)
En août 2005, Israël, dirigé par Ariel Sharon, a évacué unilatéralement les 21 colonies de Gaza et quatre autres en Cisjordanie.
- Cette décision visait à réduire les tensions sans accord de paix.
- L’Autorité Palestinienne n’a pas été impliquée, et peu après, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza.
- Cette scission entre Gaza et la Cisjordanie a empêché la création d’un État unifié.
2007 (Conférence d’Annapolis)
- Organisée à Annapolis, aux États-Unis, cette conférence visait à relancer le processus de paix.
- Ehud Olmert et Mahmoud Abbas se sont engagés à négocier un accord d’ici fin 2008, mais aucun progrès concret n’a été fait à cause de désaccords profonds et d’une instabilité politique croissante.
2008 (Plan de réalignement – Proposition Olmert)
- Le Premier ministre Ehud Olmert a proposé 94–96 % de la Cisjordanie, des échanges de terres, et une gestion partagée de Jérusalem.
- Mahmoud Abbas n’a pas donné suite officiellement, affirmant que certains points restaient flous.
- De nombreux analystes considèrent que c’était l’offre la plus proche d’un accord final.
2010 (Nouvelles négociations directes)
- Des discussions directes ont repris, mais ont échoué rapidement.
- Israël a refusé de prolonger le gel des colonies, ce qui a poussé les négociateurs palestiniens à quitter les pourparlers.
2013 (Initiative de John Kerry)
- Le secrétaire d’État américain John Kerry a lancé une nouvelle série de pourparlers, durant neuf mois.
- Mais en 2014, les discussions ont échoué à cause des colonies, de libérations de prisonniers non respectées, et d’un accord surprise entre le Hamas et le Fatah.
2019 (Atelier de Bahreïn)
- Ce sommet économique américain visait à investir 50 milliards de dollars pour le développement palestinien.
- Les Palestiniens l’ont boycotté, dénonçant l’absence de solutions politiques et y voyant une tentative de « acheter leurs droits ».
2020 (Plan Trump – « Deal of the Century »)
- Le plan proposait un État palestinien aux frontières limitées, le maintien de colonies israéliennes et Jérusalem comme capitale indivisible d’Israël.
- Les Palestiniens l’ont rejeté catégoriquement, le jugeant biaisé et inacceptable, car il ne garantissait ni souveraineté réelle ni Jérusalem-Est comme capitale.