Le judaïsme commence par la naissance d’une nation, d’une famille. C’est pourquoi, jusqu’à aujourd’hui la famille est la chose la plus importante chez le peuple juif. Leur maison se trouve dans leur cœur.

Ce n’est pas avant que cette famille ne se soit développée, qu’elle n’ait apprise de ses erreurs, qu’elle a séparé le bien du mal, créé sa propre identité que Dieu l’a finalement conduite vers le Mont Sinaï et qu’il lui a dit : « Vous serez mon peuple. »

Et cette famille commence avec un homme qui était un révolutionnaire à son époque et qui a lui seul a changé le cours de toute l’humanité. Son nom était Abraham. Les juifs, mais aussi les chrétiens et les musulmans le considèrent comme leur ancêtre spirituel.

La grande découverte : Dieu est UN

On appel cette période, l’âge de bronze. Dans la ville d’Ur, le grand centre culturel de Mésopotamie, la religion païenne était largement pratiquée. Séraphins, statues de Dieux locaux se trouvaient dans chaque foyer.

NOTE : Les séraphins étaient des idoles de maison qui offraient protection et bénédictions. Beaucoup ont été découvertes par les archéologues et elles sont un puissant rappel de l’influence répandue du paganisme.

C’était d’ailleurs le métier du père d’Abraham, « Terah« . Terah, qui a retracé son passé généalogique jusqu’à « Shem« , fils de Noé (c’est pourquoi lui et ses descendants seront connus sous le nom de “Shemites“, ou sémites) était le fier propriétaire d’un magasin d’idoles.

Pauvre Terah, quelle ne fut pas sa besogne à essayer d’apprendre ce commerce à son fils Abraham.

Une histoire raconte que Terah était sorti et le jeune Abraham servait un client. Un vieil homme à la recherche de la parfaite idole. Abraham lui demanda : « Quel âge avez-vous ? », « 70 ans » répondis l’homme. « Etes vous donc devenu fou ! Comment pouvez-vous vénérer un Dieu qui est tellement plus jeune que vous ? » lui cria Abraham. « Vous êtes né il y a 70 ans et cette idole a été fabriquée hier ! » Le vieil homme reposa l’idole avec dégout et Abraham (joyeusement) perdit une vente. (Qui dit que les juifs sont toujours bons en affaires ?)

Dans une autre version, Terah expliquait les devoirs de son fils Abraham dans le magasin. Il lui dit de poser des libations (pratiques religieuses consistant à verser sur un autel ou sur le sol un liquide) devant les idoles, de mettre de la nourriture dans des bols devant chaque idole et leur offrir des senteurs d’encens. Abraham fit ce que son père lui enseigna, mais les idoles ne répondirent pas. Abraham couru chez son père et lui dit : « Elles ont des bouches mais ne parlent pas. Elles ont des oreilles mais n’entendent pas. Elles ont un nez mais ne sentent pas. Des mains mais ne manipulent pas. Des pieds mais ne marchent pas ! » Ce sont les mots exactes que le roi David utilisera dans le livre des psaumes pour décrire la vanité et l’inefficacité des idoles.

Dans cette histoire, le père est obligé de part la loi de conduire son fils devant les autorités comme cela est requis dans les cas d’hérésie. « Ne sais tu pas, » demanda le souverain d’Ur au jeune garçon « que le roi est le seigneur de toutes les créations, du soleil, de la lune, des étoiles et qu’il doit être obéi de toutes choses ? » Le jeune Abraham fit une pose et répondit : « Depuis que le monde fut créé et jusqu’à ce jour, le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest. Demain, si sa majesté le permet, pourriez-vous commander au soleil de se lever à l’ouest et de se coucher à l’est. Je déclarerai alors publiquement que sa majesté est le seigneur de toute chose ! »

Non, pas un enfant facile, imaginez ce qu’il est devenu quand il a grandi. Il a lui-même détruit toutes les idoles du magasin de son père, en épargnant une seule, la plus grande, dans les mains de laquelle il mit une hache. Lorsque son père rentra Abraham expliqua que c’est l’idole la plus forte qui a commis les faits. Lorsque son père lui dit que c‘est impossible « les idoles ne peuvent rien faire » Abraham lui demanda d’écouter de ses propres oreilles ce qu’il venait lui même de dire.

Les histoires sont faites pour exprimer une seule et même idée. Abraham était une figure révolutionnaire qui a détruit (physiquement et métaphoriquement) les idoles de sa génération. Mais la réelle grandeur d’Abraham ne se trouve pas uniquement dans ce qu’il rejette mais par l’idée avec laquelle il le remplace. Sa grande découverte est le monothéisme.

Dans un monde d’idolâtres, il arriva à la conclusion originale qu’il n’y a qu’un seul Dieu, invisible et immatériel, qui créa le ciel et la terre.