Le Bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé samedi que le responsable des négociations avec les Palestiniens, Yitzhak Molcho, se rendrait la semaine prochaine à Washington pour de nouveaux contacts avec les Palestiniens.

Yitzhak Molcho ( photo) fut le premier des conseillers de M. Netanyahu à rencontrer le dirigeant historique palestinien Yasser Arafat en 1996, lors du premier mandat du leader du Likoud à la tête d’Israël.
Yitzhak Molcho, a été choisi par le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour diriger l’équipe israélienne aux négociations avec les Palestiniens à Washington, est un avocat discret, spécialiste des missions délicates.

« C’est un négociateur expérimenté avec les Palestiniens et je n’ai jamais entendu de plaintes de leur part à son sujet », témoigne le chercheur Yossi Alpher, ancien conseiller de l’actuel ministre de la Défense Ehud Barak quand il était Premier ministre en 2000.

L’actuel conseiller spécial du président américain Barack Obama et ancien envoyé spécial au Proche-Orient (1988-2000), Dennis Ross, a écrit dans ses mémoires que M. Molcho, qui ne fait pas partie du Likoud, est la « seule personne à laquelle Bibi (diminutif de Benjamin Netanyahu) fasse entièrement confiance ».

Depuis le retour de M. Netanyahu au pouvoir en 2009, l’avocat a eu de nombreux contacts avec l’émissaire spécial américain George Mitchell qui a mené des discussions indirectes, dites « de proximité », entre les deux parties conduisant aux pourparlers directs avec les Palestiniens (1).

Le bureau du Premier ministre avait formé une équipe restreinte pour mener sous son contrôle des pourparlers rapides, sérieux et approfondis. Ni le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, chef d’Israel beitinou qui a qualifié la reprise des négociations avec les Palestiniens d' »événement festif », ni aucun autre ministre n’en font partie.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé cette semaine sa volonté de « lancer immédiatement » des pourparlers de paix avec les Palestiniens.

Le 2 septembre 2010 s’ouvrait à Washington des « négociations directes » entre Israéliens et Palestiniens. Ces négociations se sont déroulés dans un contexte peu favorable : violence sur le terrain. La veille quatre juifs ont été tués dans un attentat revendiqué par le Hamas.

Pour Benyamin Netanyahou, tout accord devra stipuler que les Palestiniens reconnaissent qu’Israël est « l’État du peuple juif ». Il exige aussi que soit mentionnée « la fin du conflit » pour stopper toute velléité de revendication autonomiste des 1 400 000 Arabes israéliens, vivant dans l’État hébreu (Palestiniens qui ont opté en 1948 pour la nationalité israélienne).

M. Netanyahu avait accepté avec réticence un plan de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton prévoyant un moratoire de trois mois sur les constructions. Mais il exigeait des garanties écrites sur les contreparties offertes par Washington et les deux parties ne sont pas parvenues à s’entendre sur la formulation.
Avigdor Lieberman, ministre israélien des Affaires étrangères, a jugé irréaliste tout accord politique avec les Palestiniens avant « au moins une décennie » et a reproché à la communauté internationale d’en « faire trop ».

Le processus de paix au Moyen-Orient est de nouveau au point mort tandis que les dirigeants palestiniens continuent malheureusement à propager le mythe que la construction israélienne entrave les progrès de paix.
Face au blocage, les Palestiniens veulent intensifier leurs efforts pour obtenir la reconnaissance de leur État, après les engagements de plusieurs pays latino-américains. Israel a mis en garde l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas contre la tentation de proclamer unilatéralement un État indépendant.

« Ce serait contraire à tous nos accords, à toutes nos ententes et à ce que nous avons signé depuis les accords d’Oslo (de 1993) et dans ce cas de figure, nous serions libérés de toutes nos obligations », a averti M. Lieberman.

Ftouh Souhail

(1) Les yeux cerclés de lunettes et visage d’intellectuel, ce vieux routier de la diplomatie discrète, âgé de 66 ans, est inconnu du grand public en Israël. M. Molcho a été formé à l’Université hébraïque de Jérusalem et admis au barreau en 1969. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles juridiques spécialisés, notamment en matière de télécommunications et d’informatique.

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