Le photographe israélo- tunisien Rafael Haddad a finalement été libéré d’une prison libyenne ce mois d’aout 2010 : sa famille peut respirer à nouveau après cinq mois d’angoisse. Un black-out a été imposé sur cette affaire alors que des négociations tortueuses procédé entre Israël et les Libyens ont été menés par le gouvernement autrichien.

Apres des négociations complexes et secrètes entre le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Liebermann et les autorités libyennes, les deux parties sont arrivées à une conclusion au début du mois d’Août 2010.

Notez que les autorités tunisiennes n’ont pas été impliquées dans la tentative pour obtenir la libération Rafael Haddad, bien que Haddad détienne également la nationalité tunisienne. Et c’est avec son passeport tunisien que Rafael Haddad s’est rendu en Libye en mars dernier pour photographier des bâtiments vestiges de la présence juive dans ce pays.

Rafael Haddad a disparu en Mars. 2010. Âgé de 34 ans, Rafael Haddad, qui est active dans une société qui cherche à préserver l’histoire juive libyenne, est arrivé à Vienne, après cinq mois de prison. Haddad, qui possède le double passeport israélien et tunisien a été accueilli par le ministre Liebermann dans la capitale autrichienne.

L’épreuve a commencé en Mars, lorsque Haddad est arrivé en Libye par voie terrestre via la Tunisie pour photographier des édifices ayant appartenu à la communauté juive.

Au moment de son arrestation, il prenait des photos d’anciennes propriétés juives, pour le compte d’une société historique juive basée en Israël. Bien qu’il photographie des bâtiments historiques, il a été arrêté par la police locale et par la suite remis aux autorités libyennes de renseignement, sur des soupçons qu’il était un espion.

Rafael Haddad, israélo-tunisien, n’était pas un espion, il était venu en Libye uniquement pour prendre des photos des sites de l’héritage juif dans le pays. L’affaire a été entièrement soumise à la censure depuis Mars. Israël avait demandé aux Etats-?Unis, à la France et à l’Italie d’intervenir pour convaincre la Libye que Hadad n’était pas un espion, mais « un civil qui avait fait une er­reur de jugement ».

Lundi 9 août 2010, Raphaël Hadad est rentré libre en Israël, via l’Autriche. Haddad, qui a été libéré après cinq mois de prison. L’homme qui débloque la situation s’appelle Martin Schlaff. Homme d’affaire autrichien au carnet d’adresse fourni, proche à la fois du chef de la diplomatie israélienne Avigdor Liebermann et de la famille Kadhafi.Seif al-Islam Kadhafi, fils du colonel libyen a parlé du cadre d’un accord pour libérer un photographe israélien de prison: “Cette personne était naïve… Il n’est pas un espion et je me suis servi de cette opportunité en faveur de nos frères palestiniens” à Gaza, a t-il dit.

Le seul accord concernant l’échange concerne le financement, par la Libye, de maisons pour les habitants de Gaza. Israël a autorisé mardi 10 août 2010 la Libye à financer la reconstruction de 1250 logements détruits dans la bande de Gaza, pendant l’offensive de l’hiver 2008-2009.

Un bateau libyen a aussi déchargé sa marchandises pour Gaza dans le port égyptien d’El-Arish. 2000 tonnes d’aide humanitaire libyenne sont entrées dans le territoire palestinien. Le tout avec l’accord des autorités de l’Etat hébreu.

A noter que le premier geste de ce Haddad a été de rendre visite à la tente de protestation de la famille Shalit à Jérusalem qui à force d’en faire sans aucune discrétion rend de plus en plus improbable l’échange puisque le prix à payer monte tous les jours.

Où etait la Tunisie de cette affaire ?

Comme dans toute affaire qui concerne la Libye, le ministère tunisien des affaires étrangères a brillé par son absence et n’a pas eu son mot à dire pour intervenir auprès des responsables Tripoli pour exiger la libération de son citoyen, Rafael Haddad. Je me demande ce que font les services du prénommé Kamal Morjehéne, ministre tunisien des affaires étrangères ? Il doit y avoir des questions d’intérêts là-dedans pour laisser ce tunisien entre les mains des libyens.

A ne pas oublier qu’en Juillet 2008, Hannibal, le fils du Colonel a agressé une domestique tunisienne lors d’une soirée un peu arrosée dans un palace genevois. La Police genevoise a alors arrêté le fils du dirigeant libyen, Hannibal Kadhafi, accusé de violences sur deux domestiques – une Tunisienne de 25 ans et un Marocain de 36. Comme d’habitude, cette affaire n’a fait pas fait bouger le ministère tunisien mais les suisses ont largement défendu les droits des deux domestiques agressés par le fils de Kadhafi sur le territoire helvétique.

Ce tyran qui maltraite son peuple depuis son arrivée au pouvoir a pris l’habitude de s’en prendre contre les citoyens tunisiens qu’ils soient musulmans ou juifs. Le silence de Tunis ne peut que l’encourager du moment où le tapis rouge est toujours préparé quand il débarque avec sa tente.

Le 4 Août 2008, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a été fait docteur honoris causa de l’Université du 7-Novembre de Carthage en raison de ses « nobles actions au service du droit, de la justice, de la paix et du bien-être ». Voilà comment Tunis récompense un tyran qui méprise et prend en otages ses citoyens à l’étranger. Pourquoi la Libye ferait elle autrement ?

Il est Honteux qu’un pays comme la Tunisie se couche ainsi devant un dictateur terroriste. Le dictateur fou, assassin, copain des terroristes, et ennemi juré de la démocratie est un professionnel des prise d’otages .Les Kadhafi sont d’ailleurs des gangsters et ce n’est pas une découverte. Ils pratiquent la rançon avec un art consommé, digne des plus grands pirates barbaresques, mais sans honneur. Du calvaire des infirmières bulgares au récit de l’enlèvement des suisses Rachid Hamdani et Max Göldi à l’automne 2009 en passant par l’israélo- tunisien Rafael Haddad en mars 2010, le dictateur islamo bolchevique Kadhafi n’a pas le moindre scrupule du droit international.

A propos, voilà ce que dit la convention de 1979 sur les otages: « Toute personne qui saisit ou détient et menace de tuer, de blesser ou de continuer à détenir une autre personne (ci-après dénommée «otage») afin de contraindre une tierce partie, à savoir un État, une organisation internationale intergouvernementale, une personne physique ou une personne morale ou un groupe de personnes, à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte en tant que condition explicite ou implicite de la libération de l’otage commet l’infraction de prise d’otages (“prise d’otages”) au sens de la présente Convention .

Toute personne qui tente de commettre un acte de prise d’otages, ou y participe en tant que complice d’une personne qui commet ou tente de commettre un acte de prise d’otages commet également une infraction aux fins de la présente Convention. »La Libye a accepté et ratifié cette convention. En outre, la prise d’otages est considérée comme une violation grave des Conventions de Genève (Convention IV, article 147) dans les conflits internationaux.

Ftouh Souhail, Tunis

Voir aussi notre article : http://identitejuive.com/un-ressortissant-israelo-tunisien-enfin-libere/

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