Déjà annoncé l’an dernier ( ici même), la Knesset est devenue depuis quelques jours le Parlement le plus vert au monde, grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques.
Cette installation, dévoilée le dimanche 29 mars, représente l’initiative principale du projet « Green Knesset » lancé il y a un an lorsque les députés et les professionnels de l’environnement se sont réunis à la Knesset pour discuter l’installation de panneaux photovoltaïques sur toute la superficie du toit, soit 4.650 km2. L’installation est une vitrine de l’engagement d’Israël face aux énergies alternatives.
L’installation a été inaugurée par M. Yuli Edelstein, Président de la Knesset.
Le projet « Green Knesset » comprend la création d’un champ solaire, mais également l’installation de milliers de LED permettant une économie d’environ 60 % de l’électricité. Il dispose aussi l’arrêt automatique des lumières, de la climatisation et des ordinateurs à la fin de chaque journée de travail ainsi que d’autres initiatives.
Cette réalisation écologique permettra de générer jusqu’à 510 000 kilowatt/heures d’électricité et fera économiser environ 300.000 shekels (environ 68.000 euros). L’ensemble de l’argent accumulé grâce à ces économies sera transféré à un fond vert afin de poursuivre le programme « Green Knesset ».
Le Parlement israélien passe donc au vert en ornant le toit de panneaux solaires, afin de faire des économies d’énergie et d’argent. Pour la Commission des affaires intérieures et de l’environnement de la Knesset c’est une initiative importante qui va encourager d’autres institutions gouvernementales ainsi que les autorités locales suivront en établissant notamment des champs solaires.
Yuli Edelstein, président de la Knesset, a déclaré : « Ce qui se passe sous nos yeux est vraiment passionnant, c’est une révolution qui ne se limite pas aux panneaux solaires. C’est un message, une idée, une nouvelle voie. Ce n’est pas seulement une révolution dans l’économie d’énergie, c’est aussi un tournant décisif concernant la sensibilisation à l’environnement dont nous avons fait la promotion ».
Le président de la Knesset a ajouté :
« Je suis fier que la Knesset soit devenu un modèle de développement durable et ait déjà signé un certain nombre d’accords internationaux de coopération inter-parlementaire (avec notamment l’Éthiopie, le Kenya, l’Ouganda, l’Albanie et la Roumanie) mettant l’accent sur le développement durable et la promotion de l’environnement ».
Naor Yerushalmi, directeur de l’organisation Vie et Environnement, a déclaré que :
«la protection de l’environnement n’est pas un luxe. Nous devons le préserver, pour nous et pour les générations à venir. Le nouveau gouvernement devra faire face à de nombreux défis et faire face aux défis environnementaux en Israël est l’un d’eux. »
L’administration Israélienne passe en « Révolution Verte »
Une politique gouvernementale adoptée il y a quelques années demande que 20% de la production électrique du pays soit générée par des sources d’énergie alternatives d’ici à 2020.
Le gouvernement israélien, du Premier ministre Benyamin Netanyahu, avait entériné le 13 décembre 2009 le projet dit de « Révolution Verte » initiée par Guilad Erdan, ministre de l’époque de la Protection de l’Environnement.
Lors d’une réunion ministérielle placée sous le titre: « Gouvernement vert », il a été décidé que les objectifs de l’équipe seront d’encourager l’exploitation de l’énergie solaire et la localisation de sources d’énergie de remplacement pour le pétrole. De même, il est question de réduire la consommation de papier, de l’électricité et de recycler les matériaux dégradables pour produire de l’énergie.
Depuis le gouvernement avait investit des millions de shekels pour appliquer le projet de « Révolution Verte ». Pour montrer son engagement écologique, le gouvernement avait adopté aussi une politique de sobriété énergétique pour tout son parc immobilier (administrations, écoles, maisons de retraite, etc.).
En mettant en œuvre une approche de qualité environnementale au sein de chaque service de l’Etat, Israël est en passe de se doter d’une administration éco responsable. Le Plan « Révolution Verte » prévoit l’engagement des agents administratifs dans des gestes simples (réduction de la consommation du papier – de l’électricité – les déplacements.) et de les faire adhérer à la démarche écologique et de les rendre acteurs.
En mettant en œuvre une approche de qualité environnementale au sein de chaque service de l’Etat, Israël est en passe de se doter d’une administration éco responsable. Le Plan « Révolution Verte » prévoit l’engagement des agents administratifs dans des gestes simples (réduction de la consommation du papier – de l’électricité – les déplacements.) et de les faire adhérer à la démarche écologique et de les rendre acteurs.
Transversale et novatrice par nature, l’éco responsabilité requiert la diffusion d’une « doctrine nouvelle », le déploiement d’autres pratiques et la mobilisation des agents de l’Etat. Pour se faire, l’Etat Hébreu prévoit d’établir un « Manuel de l’éco-agent » destiné aux agents des services publics. Il sera un support très apprécié lors des formations interministérielles de sensibilisation à l’éco responsabilité(1).
La Knesset tend également à inculquer les valeurs du développement durable et d’économie d’énergie auprès des visiteurs de la Knesset et des employés. Dans cet objectif, tous les employés suivront un cours interne sur la durabilité mettant l’accent sur des sujets tels que l’éthique et l’économie de l’environnement. Autant d’initiatives à saluer.
Le rôle de la commande publique dans les bonnes démarches écologiques et l’exemplarité de l’Etat au regard du développement durable feront que l’administration israélienne sera un modèle pour la protection de l’environnement.
Rappelons que les diplomates israéliens à l’étranger sont déjà passés aux voitures « vertes ». Depuis 2007, l’Ambassade israélienne auprès de la US a doté son parc de voitures dites propres. C’est le cas aussi dans chacun de ses neuf consulats à travers les États-Unis ainsi que ceux qui servent l’ONU à New York. Tous les véhicules diplomatiques en cours devaient être remplacés par des voitures respectueuses de l’environnement (hybride SUVs).
Cette initiative a fait d’Israël un des premiers services étrangers aux États-Unis à s’engager à réduire de pétrole à travers sa flotte. Pour le moment, le champ d’application du parc du service étranger de véhicules «verts» englobe uniquement l’Amérique du Nord.
Souhail Ftouh
(1) Ce module sera destiné à sensibiliser les acteurs de l’administration au développement durable et à l’éco responsabilité dans le cadre de la formation continue des personnels du service public. Le manuel comportera également un guide des bonnes pratiques proposant des actions à mettre en œuvre pour réduire la consommation énergétique.



