
Le President Abdel Fattah al-Sissi a remporté les élections présidentielles avec 97,08 % des voix validées, soit près de 22 millions de voix, a annoncé ce lundi 2 avril la commission électorale égyptienne.
Annonçant les résultats définitifs lundi, la commission électorale égyptienne a déclaré qu’il y avait un taux de participation de 41,5 %, taux inférieur aux 47 % lors des dernières élections en 2014.
Près de 25 millions d’Égyptiens ont exprimé leur vote. Au total, plus de 92 % des bulletins ont été validés, le reste ayant été rejeté comme non conforme.
L’adversaire de Sissi, Moussa Mostafa Moussa, avait reçu seulement trois pour cent des voix, et selon la revue The Economist, est arrivé en troisième position après que plus d’un million de personnes eurent détruit leurs bulletins de vote.
Le mouvement terroriste des Frères Musulmans a lancé une bombe qui a secoué la ville d’Alexandrie, sur le littoral de la mer Méditerranée, le 24 mars 2018. Au moins une personne a été tuée et deux autres blessées dans l’explosion d’un véhicule piégé survenu dans le centre d’Alexandrie, deuxième plus grande ville égyptienne. Selon le quotidien, l’attaque visait le chef du bureau local? des services de sécurité.
La chaîne de télévision Extra News avait affirmé qu’un capitaine de police a trouvé la mort dans la déflagration. D’après certains rapports, le nombre des blessés s’élèverait à quatre. Le ministère égyptien de l’Intérieur avait fait état auparavant de l’arrestation de plusieurs groupes terroristes qui envisageaient d’organiser des troubles à l’approche de l’élection présidentielle programmée en Égypte pour les 26 et 28 mars 2018.
Ni les appels au boycott, ni le défi terroriste n’ont dissuadé les électeurs qui ont afflué aux bureaux de vote, affichant leur soutien à la stabilité et la prospérité de l’Egypte. De même, il était impressionnant au premier jour de vote de voir des personnes âgées, parfois en chaise roulante, qui ont tenu à se rendre aux bureaux de vote pour accomplir leur devoir. Une scène que politiciens et observateurs ont qualifiée d’« épopée patriotique ».
ès les premières heures, responsables, personnalités publiques et citoyens ont défilé aux bureaux de vote dans une ambiance festive marquant l’événement. Donnant l’exemple de l’importance de la participation politique, les deux candidats à la présidentielle ont tenu à voter. Le président Sissi et son épouse ont voté dans un bureau à Héliopolis, alors que Moussa s’est rendu à un bureau de vote au quartier de Abdine, au centre-ville.

La participation aux élections est un message de loyauté et de patriotisme.
En vertu de la Constitution de 2014, le président de la République arabe d’Égypte est élu dans un scrutin uninominal majoritaire pour un mandat de 4 ans renouvelable une seule fois. Ce scrutin présidentiel est la quatrième échéance dans l’histoire de l’Egypte et la troisième depuis la révolution de 2011. Il s’agit aussi du premier scrutin organisé par l’Autorité Nationale des Elections (ANE), une institution à 100 % indépendante au niveau administratif et financier, récemment créée et chargée de la gestion de toutes les procédures des processus électoraux.
Mahmoud Al-Chérif, porte-parole de l’ANE, a tenu lundi une conférence de presse, lors de laquelle il a affirmé que le premier jour de vote avait vu une participation massive et que le scrutin s’était déroulé sans accrocs. Al-Chérif a précisé que les gouvernorats du Caire, d’Alexandrie, de Guiza et du Nord-Sinaï ont enregistré les plus hauts taux de participation. « Les Egyptiens se sont montrés à la hauteur de la situation. La participation aux élections est un message de loyauté et de patriotisme. Tous les citoyens doivent exercer leur droit constitutionnel », a loué Al-Chérif. Par ailleurs, il a affirmé la régularité des procédures du scrutin qui ont eu lieu sans accrocs.
Un fait dont a témoigné également le Conseil national des droits de l’homme dans un premier rapport publié lundi en commentaire au processus de vote. « L’ANE a pris toutes les mesures nécessaires pour garantir un scrutin intègre conforme aux lois et à la Constitution », a souligné Al-Chérif. Ainsi, le scrutin s’est déroulé sous un contrôle judiciaire complet, assuré par plus de 18 000 juges, aidés par 110 000 fonctionnaires administratifs.
D’ailleurs, 54 organisations locales et 9 organisations internationales ont suivi le processus électoral, en plus du Conseil national des droits de l’homme et du Conseil national de la femme.
Dans les bureaux de vote, les délégués des deux candidats et leurs adjoints ont suivi toutes les étapes du processus sans interférer ni dans les procédures, ni dans le dépouillement. Un centre de presse a été consacré pour faciliter le travail de 680 correspondants internationaux qui ont couvert la présidentielle.
Souhail Ftouh