Pour la première fois depuis 36 ans, L’Iran présidera l’année prochaine l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a annoncé jeudi le ministre saoudien Ali al-Nouaïmi à l’issue de la réunion du cartel à Vienne.

« L’an prochain, la présidence sera exercée par l’Iran » a déclaré le ministre saoudien du Pétrole.

L’Iran est membre fondateur de l’Opep (1). Il faut rappeler que le pétrole alimente aujourd’hui 36% de la consommation énergétique mondiale et que l’Opep possède prés de 70 des réserves mondiales de pétrole brut, entre 40 et 45% de la production et 54% des exportations mondiales.

L’Iran est le second plus grand producteur au sein de l’Organisation.En août 2010, sa production est estimé à 3,7 millions de barils par jour (8,3 pour l’Arabie saoudite).

Il faut aussi rappeler que l’Iran est à l’origine du second choc pétrolier (1979-1980). La révolution islamique en Iran et la guerre Iran-Irak ont provoqué la chute de la production et une flambée des prix.

En 2007-2008, la spéculation financière sur le produit pétrole avait remis en cause le poids de l’Opep dans la régulation du marché pétrolier mondial. La crise économique semble lui avoir redonné de la stature sur les marchés.

La plupart des ressources pétrolières des pays l’Opep sont concentrées entre les mains de pays autoritaires tels que l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Irak, le Venezuela et la Russie, où ne négne ni droit ni loi.

Le pouvoir du Pétrole comme arme politique persiste. Certains continuent à voir le pétrole comme « l’équivalent énergétique des armes nucléaires ».

Les pays de l’OPEP (la majorités arabes ou muslmans) ont conduit le monde occidental sous la menace d’embargos de pétrole et de terrorisme, mais aussi par le chantage à la guerre de civilisation. Aujourd’hui les revenus du pétrole sont utilisés pour terroriser le monde civilisé au lieu d’etre utiliser pour la modernisation et le bien-etre des peuples des pays producteurs (2).

Bien que le pétrole soit toujours la source d’énergie la plus utilisée et la plus demandée(3), l’Opep est de plus en plus confrontée à la montée en puissance d’autres sources d’énergie devenues compétitives avec la hausse des cours.

Hormis le solaire, la biomasse, l’éolien, le thermique et l’hydraulique, il existe d’autres sources d’énergie renouvelable très prometteuses, dont l’utilisation est à l’étude. Il s’agit en particulier des énergies de la mer, qui sont encore au stade expérimental. L’énergie thermique des mers pourrait assurer le chauffage de nombreuses régions côtières. La biomasse marine, qui retire l’énergie des algues avec un excellent rendement est considérée par certains comme les biocarburants de troisième génération.

A l’heure ou L’Iran s’apprête à prendre les régnes de l’Opep en 2011, le gouvernement israélien a débattu , il y’a qulques jours , un projet national tres ambitieux de 2 milliards de shekels pour le développement de technologies permettant de diminuer sensiblement la consommation d’hydrocarbures dérivés du pétrole. Les différents ministères vont prendre part à ce projet.

L’objectif de Jérusalem est de diminuer la dépendance énergétique grandissante aux pays producteurs de pétrole et préserver la qualité de l’environnement en s’alignant sur les objectifs proposés d’émissions de gaz à effet de serre.

Ftouh Souhail, Tunis

(1) Le 14 septembre 1960. Les cinq principaux pays producteurs de pétrole (Arabie saoudite, Iran, Irak, Koweït et Venezuela) fondent l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à Bagdad.
(2) Voir notre article Pétrole: l’Opep, porte-drapeau des pays dictatures pétroliéres, célèbre ses 50 ans.
(3) Le pétrole tient aujourd’hui une place comparable à celle dévolue au charbon au XIXe siècle : il constitue la première source d’énergie et joue un rôle central de fournisseur de matières premières pour des pans entiers de l’industrie.

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