Il y a un an, la ministre norvégien des finances de l’époque, Kristin Halvorsen, annonçait très publiquement que la société israélienne d’armement Elbit ne serait plus soutenue par le fond de pension scandinave pour des « raisons morales ».

Le ministre des Finances de la Norvège, Kristin Halvorsen, avait alors annoncé que son pays ne voulait pas financer des entreprises qui contribuent soit-disant à « des violations du droit international humanitaire », selon les propos d’Halvorsen cités sur le site Web « Norwatch » (1).

Cette fois, La Norvège envisage d’acheter du matériel militaire à Elbit.

Le 04.12.10 le quotidien norvégien Aftenposten annonce qu’Elbit a signé un contrat de 17.7 millions d’euros avec un ministère de la défense norvégien, lequel très satisfait de sa collaboration avec Elbit. « Il serait tellement plus facile de boycotter Elbit si ses produits n’étaient pas aussi bons « , rapporte un responsable norvégien qui a voulu garder l’anonymat.

Le gouvernement norvégien qui est sous la pression de groupes pro-palestiniens appelant au désinvestissement des entreprises israéliennes n’a pas n’a pas commenté l’information du fin du boycott de la société d’armement Elbit.

Selon le journal norvégien Aftenposten, officiellement,  » Oslo a accepté l’’achat éventuel d’équipements de défense d’Israël pour une valeur totale d’environ 170 millions. Les forces armées du Norvège aurait acheté 11 drones israéliens de types Skylark Elbit II  »
En fait, le gouvernement sortant a signé dix contrats avec des entreprises israéliennes pour l’achat de la défense.

Le journal ajoute que lorsque le ministre des Affaires étrangères Jonas Gahr Store, avait refusé, en Octobre 2010, le passage de nouveaux sous-marins israéliens de la base Marvika à Kristiansand, en déclenchant la réaction en Israël, le ministère des Affaires étrangères à Oslo a reçu un certain nombre de lettres de protestation, notamment des lobbyistes basée aux États-Unis.

Oslo a répondu que « Le gouvernement norvégien a précisé à plusieurs reprises qu’il ne soutient pas un boycott d’Israël. Il n’ya pas de politique particulière en ce qui concerne Israël et le trafic de la défense, de la technologie et des services est garantit  » écrit le journal norvégien.

L’article d’Aftenposten précise en outre qu’ « Il n’est pas exact que la Norvège n’a pas une telle politique particulière. Depuis Octobre 1990, il existait des lignes directrices contraignantes pour l’acquisition d’équipements de défense d’Israël, conçu en collaboration avec le ministère de la Défense.Les lignes directrices actuelles ont été révisées et renforcées encore en 2002 quand Kristin Krohn Devold a été ministre de la Défense dans les deux prétendants gouvernements « .

Les discussions sur l’acquisition de la technologie des armes israéliennes ont été évoquées à plusieurs reprises. En 2003 le ministre de la Défense Kristin Krohn Devold, s’est opposé à l’achat de casques utilisés par les pilotes des chasseurs F-16 par une entreprise israélienne. L’argument était que, dans cette façon il faut s’abstenir de soutenir l’industrie des armes dans un pays en guerre.

« Je vois cela comme un abus de confiance la fait d’approuver de tels achats, après avoir précisé que ces achats n’ont pas été souhaitable de la situation tendue au Moyen-Orient», écrivait alors la chef de la commission de la défense, Marit Nybakk, dans un article adressé au ministère de la défense dans Aftenposten en 2003.

Interrogé le 04.12.10 par le journal norvégien Aftenposten, Nybakk, qui représente aujourd’hui le Parti travailliste au sein du Parlement a répondu négativement à la question du journal ;  » Pensez-vous que quelque chose a changé en Israël qui fait qu’il est plus approprié pour acheter la défense maintenant qu’avant?  »

La réponse est définitivement non ;  » rien n’a changé » indique que Nybakk.

La fin du boycott des des entreprises israéliennes de défense semble donc avoir été prise par le ministère des Affaires étrangères à Oslo et n’on pas par la commission de la défense du Parlement Norvégien (Stortinget), qui est toujours hostile à Israel
Une nouvelle vision plus pragmatique des choses vient donc d’émerger au gouvernement Norvège.

L’armée norvégienne (Norwegian) a besoin de l’expertise des entreprises israéliennes d’armements (véhicules, drones, robots combattants, etc) pour répondre aux enjeux opérationnels de demain. Le temps des grandes dépenses militaire coûteux est révolu. La solution est plutôt du côté de produits hautement sophistiqués adaptables aux besoins de demain.

L’industrie militaire en Israel joue en effet ce domaine.Les agences de défense nationales de plusieurs pays veulent bénéficier aujourd’hui de technologies et d’expertise unique développées par Israël dans la sécurité nationale.

La compagnie Elbit Systems Ltd., spécialisée dans les technologies électroniques avancées pour la défense est très sollicitée. Elbit Systems, basé à Haïfa depuis 1967, produit des drones, des “soldats-robots”, des casques intelligents à visée automatique devenus un standard pour plus de 90 % des avions de combat du monde…

Elbit Systems, cette Compagnie de défense électronique globale use de technologies pour l’aéronautique, les systèmes terrestre et naval, ainsi que des systèmes d’alerte pour l’équipement et la communication militaire.

Elbit Systems reçoit des commandes largement à l’avance, des gouvernements et des armées, des organismes qui jouissent de budgets importants. Ses filiales en Israël et à l’étranger ne sont pas touchées par la crise (2).

En 2009, le gouvernement irlandais a acheté les systèmes de sécurité de la société israélienne Elbit. L’acquisition s’est élèvé à des millions de dollars. L’armée irlandaise a signé avec la société israélienne, un contrat d’équipement de matériel de surveillance pour plusieurs millions de dollars.

La presse irlandaise avait rapporté que « Le matériel d’Elbit est propice à une activité qui soutient la paix. « .

Selon la presse irlandaise, qui rapporte que les systèmes de sécurité israéliens seront principalement installés sur des blindés utilisés par les forces militaires opérant en Afghanistan et dans d’autres points du globe où elles assurent des missions de maintien de la paix de l’Onu, l’appel d’offres a été gagné par la société israélienne car ses dispositifs « augmentent la précision recherchée, et sont compatibles avec des missions de paix ».

D’où l’on se montre aussi intéresser par les produits de cette société israélienne de Défense en Norvège. Malgré les compagnes odieuses des boycotts dans ce pays nordique
« Il serait tellement plus facile de boycotter Elbit si ses produits n’étaient pas aussi bons », rapporte un responsable norvégien qui a voulu garder l’anonymat.

Il est vraisemblable que La Norvège a opté pour le pragmatisme en décidant d’acheter des drones made in Israel. Israël est l’un des plus importants fabriquant de matériel de surveillance aérienne et électronique du monde, en particulier de drones armés comme ceux de l’OTAN qui survolent régulièrement l’Afghanistan. L’OTAN constitue, depuis 1949, l’une des pierres d’angle de la politique de sécurité norvégienne.

Oslo a choisi d’acheter le Mini-drone Israélien Skylark d’Elbit. Le Skylark équipe aujourd’hui une dizaine de forces armées dans le monde. Jusqu’à présent, 1500 missions y ont été menées avec succès par les forces de la coalition, de même qu’en Afghanistan.

Plus récemment, au moment du séisme qui a ravagé Haïti, début 2010, le mini-drone de la société Elbit a effectué plusieurs sorties aériennes au dessus de Port-au-Prince. Il avait pour mission d’évaluer la situation de plusieurs orphelinats financés par les Etats-Unis et avec lesquels Washington avait perdu le contact après la catastrophe.

Massivement utilisé par l’infanterie israélienne depuis son offensive contre le Hamas en janvier 2009, le Skylark, fabriqué par Elbit, n’en finit plus d’attirer les forces armées étrangères, à commencer par celles de l’OTAN engagées dans les provinces afghanes. Stationnés dans la région de Kandahar, les soldats du contingent canadien seront bientôt les premiers à être entièrement équipés du Skylark. L’avion sans pilote a passé au préalable plusieurs tests dans les montagnes afghanes, montrant une adaptation parfaite à la difficile géographie de cette région.

Ftouh Souhail

(1)Voir aussi le site Ma’an News Agency
(2) Le bénéfice brut d’Elbit Systems Ltd. pour l’année 2009 a augmenté de 48,6 % et atteint 767,4 millions de dollars.

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