Washington qui prévoit de nouvelles sanctions contre Téhéran, semble fermer les yeux avec certaines sociétés qui commercent avec Iran

Les Etats-Unis ont signé ces dernières années des contrats se montant à 800 millions de dollars avec 7 entreprises investissant dans l’énergie iranienne, selon un rapport de la branche de supervision du Congrès américain. Ces transactions violent pourtant la politique de sanctions prônée par l’administration Obama contre les sociétés vendant des produits pétroliers raffinés à l’Iran. Ces compagnies en relation avec l’Iran siègent en France, en Espagne, en Corée du Sud, en Italie et en Thaïlande.

Qui s’imagine aussi que des sommes ont été versées sous forme de contrats, subventions, prêts ou garanties de prêts à des sociétés qui dans le même temps, exerçaient des activités en Iran, directement ou par le biais de filiales ?

Au cours des dix dernières années, le gouvernement américain a versé 107 milliards de dollars à des sociétés présentes en Iran en même temps qu’il faisait des efforts pour décourager l’investissement dans la République islamique, selon le rapport de la branche de supervision du Congrès américain qui s’est basé sur les archives fédérales. Le rapport mentionne aussi que les autorités américaines ne parviennent pas à imposer leur autorité à des entreprises étrangères ou des filiales à l’étranger de multinationales américaines. Sur les 74 entreprises identifiées comme faisant à la fois des affaires avec Washington et Téhéran, 49 continuent de travailler en Iran et n’ont pas manifesté leur intention d’interrompre leurs activités.

L’Iran Sanctions Act a été voté pour corriger en partie cet état de fait, en prévoyant de sanctionner les sociétés étrangères investissant plus de 20 millions de dollars dans le secteur pétrolier et gazier iranien. Mais dans les années qui ont suivi l’adoption de cette loi, aucune société n’a été sanctionnée.

Plus étonnant, près de 15 milliards ont été versés à des sociétés dont les contrats dans le secteur énergétique semblent enfreindre l’Iran Sanctions Act, selon le Congrès, alors que le gouvernement américain interdit aux entreprises américaines tout type d’échange commercial avec l’Iran, en vertu d’un embargo en place depuis les années 1990.

La « main tendue » des Etats-Unis d’Obama à l’Iran des mollahs constitue aussi un motif qui encourage ces transactions. Téhéran a aussi conscience que des sanctions accrues contre le régime seront inefficaces. Seuls les utopistes peuvent encore croire qu’il est possible d’interrompre les activités illicites avec l’Iran.

Ftouh Souhail, TUNIS

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