Le régime libyen tentait de reprendre la main lundi, avec des raids aériens contre les insurgés et des manifestations de « victoire » à Tripoli, affirmant avoir reconquis plusieurs villes, ce que l’insurrection dément bien qu’elle ait cédé un peu de terrain.

Les forces armées loyales au colonel Kadhafi ont débuté l’attaque de la ville de Misrata, située à environ 200 kilomètres de la capitale et détenue par les rebelles. Les combats sont d’une violence extrême. L’armée fait usage de l’artillerie et des tanks.

Des contre-offensives sont signalées sur les localités voisines de Ras Lanouf, port pétrolier stratégique dans l’est de la Libye, qui subit également des raids aériens. Parallèlement, la télévision libyenne lance une offensive de désinformation, affirmant que plusieurs villes sont tombées.

Au moins 21 personnes, dont un bébé, ont été tués dimanche et des dizaines d’autres blessées dans des combats entre les forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et les rebelles dans la ville de Misrata. Une information délivrée par un médecin à l’agence Reuters. « Nous avons compté 21 martyrs, mais les chiffres ne sont pas définitifs. Nous avons également de nombreux blessés, je ne peux même pas les compter », a déploré le médecin, qui exerce au sein de l’hôpital principal de Misrata.

Des dizaines d’habitants de Ras Lanouf, dans l’Est libyen, fuient la ville où les rebelles se sont réfugiés après avoir été chassés de Ben Jawad. Les combats risquent d’être acharnés antre les insurgés et les forces pro-Kadhafi qui se rapprochent de la ville et comptent bien reprendre ce terminal pétrolier.
Au moins 12 personnes ont été tuées et plus de 50 blessées lundi dans les combats entre pro et anti-Kadhafi à Ben Jawad, dans l’Est du pays.

L’Organisation des Nations unies a demandé un « accès urgent » aux victimes « blessées et mourantes » des bombardements menés par le régime du colonel Mouammar Kadhafi dans la ville de Misrata, à 150 km à l’est de Tripoli.

Le pape Benoit XVI a déploré ce dimanche la crise humanitaire en Libye et les « nombreux morts » dans le pays. Il a par ailleurs appelé la communauté internationale à venir en aide aux victimes.

La guerre psychologique se poursuit entre le président libyen et les opposants. Ce dimanche le gouvernement en place a ordonné la suppression des taxes en vigueur lors de l’importation des biens de première nécessité. Cette décision aurait été prise à « l’occasion des grandes victoires libyennes contre les gangs terroristes ».

Le Conseil national libyen formé à Benghazi ne négociera pas avec le régime tant que Mouammar Kadhafi n’aura pas démissionné, a déclaré l’un de ses responsables.

Le gouvernement italien a établi des contacts « discrets » avec le Conseil national libyen formé par les insurgés à Benghazi afin d’aider à la recherche d’une solution à la crise dans ce pays, a indiqué le ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini. « Nous avons des contacts meilleurs que les autres » en Libye, ex-colonie italienne, a-t-il expliqué.

La frontière entre la Tunisie et la Libye est contrôlée par des « forces pro-régime lourdement armées », a averti vendredi le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). La commissaire européenne en charge de l’Aide humanitaire, Kristalina Georgieva, a demandé aux autorités libyennes de laisser entrer les travailleurs humanitaires.

Ftouh Souhail

0 0 votes
Évaluation de l'article