Selon le site israélien Debka proche des milieux des renseignements, le président égyptien Hosni Moubarak souffrirait d’un cancer de l’œsophage, raison pour laquelle il a subi une batterie d’examens dans le discret hôpital militaire Percy de Clamart (ndlr -Arafat y fut soigné avant sa mort), lors de sa visite à Paris en début de semaine.
La détection définitive aurait été établie le 6 mars dernier, lors de son ablation de la vésicule biliaire en Allemagne et depuis M. Moubarak séjourne principalement à Charm el-Cheikh, où l’arrivée de médecins étrangers peut facilement passer inaperçue.
Comme les autres cancers des voies aérodigestives supérieures, le Cancer de l’oesophage atteint surtout les hommes souvent âgés (Mouabrek est âgé de âgé de 81 ans ). Le traitement à visée curative reste basé sur l’exérèse chirurgicale, mais la radiochimiothérapie est l’alternative que le président égyptien a choisie.
Le traitement chirurgical n’est possible que chez les malades capables de supporter cette intervention (âge, état général, fonctions respiratoire, cardiaque et hépatique) et dont la tumeur ne comporte pas d’envahissement des structures adjacentes ni de métastases. Une radiochimiothérapie préopératoire est proposée par certains auteurs car elle augmente les taux de résécabilité et permet même d’obtenir (dans un tiers des cas) une stérilisation tumorale préopératoire et sur les pièces d’exérèse. Cependant ce résultat n’a pas coïncidé avec une amélioration de la survie.
Le cancer de l’oesophage représente 98% des tumeurs oesophagiennes. C’est un cancer au pronostic particulièrement grave puisque la survie à 5 ans est globalement estimée à 5%. Les progrès thérapeutiques tant chirurgicaux que non-chirurgicaux tentent d’améliorer ce pronostic.
Les cancers de l’oesophage doivent bénéficier d’un dépistage systématique des cancers ORL (et inversement), car ces derniers sont présents dans 15% des cas. Même guéris, le dépistage régulier doit être poursuivi.
L’Egypte redoute l’après-Moubarak. Hospitalisé en Allemagne et maintenant de passage à hôpital Parisien de Percy de Clamart, l’état de santé du Président ne rassure pas. C’est cette situation qui inquiète les Egyptiens.
Dans quel état sera l’Egypte à sa mort? C’est la question qui se pose depuis quelques mois sachant qu’il n’y a aucun dispositif de succession mis en place, ni de vice président, ni rien du tout et il y a de fortes chance qu’on assiste à des troubles dans le pays qui ne l’aideront sûrement pas à se réveiller.
Plusieurs prétendants sont en lice pour la succession du Rais, comme Gamal Moubarak, le fils du Président, le général Omar Sleimane, chef des Renseignements généraux, et enfin Mohammed El-Baradeï, ancien directeur de l’AIEA.
Si les Etats-Unis n’ont jusque-là formulé aucune opposition à Gamal ou à El-Baradeï, ils semblent favoriser Sleimane pour plusieurs raisons :
d’abord, parce qu’il est issu de l’armée, comme les présidents Sadate et Moubarak ; mais aussi, parce qu’il peut s’appuyer sur le réseau régional et international qu’il a constitué à la faveur de son implication dans les négociations de paix avec Israël, dans les médiations entre Palestiniens et Israéliens, et entre les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie. Sleimane s’est également impliqué dans les dossiers du Soudan (Darfour et négociations autour du statut du Sud du Soudan), de l’eau (partage de l’eau du Nil) et du Yémen…
En attendant le rétablissement du Raïs, ou sa retraite définitive de la scène politique (convalescence ou décès), les Egyptiens redoutent les scénarios à venir et s’inquiètent pour le climat des affaires dans le pays. Ils estiment que l’instabilité politique qui découlerait des changements opérés à la tête du pays pourrait altérer les investissements étrangers dont le pays a besoin.
L’autre crainte est liée à l’immunité du pays face aux hégémonies extérieures, notamment iraniennes. L’Iran est de plus en plus accusés d’infiltrer le pays du Nil, tant à travers les associations chiites que par l’intermédiaire du Hezbollah et des Palestiniens du Hamas financés par Téhéran.
Ftouh Souhail, Tunis