A l’issue de son entretien avec Binyamin Netanyahou, le président américain Barack Obama a publié mardi 5 juillet un communiqué dans lequel il a averti que la conférence internationale pour un Proche-Orient dénucléarisé prévue en 2012  »pourrait seulement avoir lieu si tous les pays se sentent assez en confiance pour y participer ».

 »Toute tentative de stigmatiser Israël rendra improbables les perspectives d’une telle conférence », a-t-il mis en garde. Et d’ajouter :  »Nous sommes intimement convaincus que, vu sa taille, son histoire, la région dans laquelle il se trouve, et les menaces auxquelles il doit faire face, Israël a des obligations exceptionnelles en matière de sécurité ».

En reconnaissant que la sécurité d’Israël justifie des dispositions particulières, Barack Obama a rassuré les dirigeants de l’Etat juif sur la politique de désarmement que les Etats-Unis entendent poursuivre au Proche-Orient. La question la plus épineuse concerne le nucléaire, Israël n’ayant jamais confirmé, ni démenti posséder l’arme atomique bien qu’il soit communément admis que Tsahal maîtrise cette technologie.

B. Obama a réitéré son engagement lors de la conférence de presse qu’il a tenue conjointement avec B. Netanyahu, au terme de leur entretien à la maison blanche.

« J’ai réaffirmé au Premier ministre que la politique américaine à cet égard reste inchangée », a déclaré le président américain. « Nous estimons que vu la taille d’Israël, son histoire, la région dans laquelle il est situé et les menaces qui pèsent sur lui, il a des besoins particuliers en matière de sécurité et il lui faut avoir la capacité de répondre à ces menaces. C’est pour cela que les Etats-Unis ne demanderont jamais à Israël de faire des démarches portant atteinte à ses intérêts sécuritaires ».

B. Obama s’est engagé à ne pas porter atteinte à « l’ambiguïté nucléaire » d’Israël. B. Obama s’est engagé à ce que la politique américaine à l’égard du nucléaire israélien demeure inchangée et que les Etats-Unis ne portent pas atteinte à son « ambiguïté nucléaire ».

Depuis quarante ans, Washington respecte avec constance l’”ambiguïté stratégique” de son allié sur sa politique nucléaire.

L’objectif est d’éviter une course aux armements au Proche-Orient, notamment de la part des pays arabes, tout en évitant qu’Israël, Etat qui n’a pas adhéré au Traité de non-prolifération (TNP), ne soit montré du doigt dans les instances internationales.

Au mois de mai 2010, l’administration américaine avait provoqué une vive inquiétude en Israël en soutenant une initiative égyptienne devant la conférence de révision du TNP proposant des négociations pour dénucléariser le Proche-Orient.

Mardi, le 7 juillet 2010 , Barack Obama a rassuré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qu’il recevait à la Maison blanche, en lui disant que Washington restait fidèle à sa ligne traditionnelle et en justifiant à mots couverts la nécessité pour les Israéliens de disposer d’armes stratégiques.

“Nous croyons fermement que, compte tenu de sa taille, de son histoire, de la région dans laquelle il se trouve, des menaces existant contre nous, contre lui, Israël a des exigences uniques en matière de sécurité”, a dit le président américain.

Dan Meridor, vice-Premier ministre chargé des affaires nucléaires, a jugé que cette déclaration du chef de la Maison blanche comme “significative”.

“Il n’y a pas de marchandage”, a-t-il dit, rappelant qu’Israël et les Etats-Unis partagent depuis très longtemps une position commune sur ce sujet.

“Je crois que toute cette déclaration donne une image claire de la compréhension entre Israël et les Etats-Unis sur cette question et que cela lève l’ambiguïté”, a ajouté Dan Meridor.

La Maison blanche a précisé que le président Obama avait également promis que le cas d’Israël ne serait pas traité de manière particulière lors d’une réunion de l’Agence internationale de l’énergie atomique prévue en septembre à Vienne. Une position identique sera observée lors de la conférence régionale prévue en 2012 à l’initiative de l’Egypte.

Cette tolérance américaine envers la politique nucléaire israélienne exaspère de nombreux pays arabes, d’autant plus qu’elle s’accompagne d’une position de fermeté sur le programme nucléaire iranien.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Liebermann a estimé mardi 7 juillet à Helsinki que l’ambition iranienne à vouloir se doter de l’arme nucléaire risquait de déclencher une « folle course aux armements » au Moyen-Orient (1).

L’ambition nucléaire iranienne est « la plus importante menace pour les pays du Golfe, la plus importante menace pour le Moyen Orient », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue finlandais Alexander Stubb en conclusion d’une visite d’une journée à Helsinki

Le Premier ministre israélien, Binyamin Netanyahu a rencontré ce mercredi à Washington le ministre de la Défense américain, Robert Gates. Lors de son entretien avec le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou a abordé l’achat d’armements perfectionnés pour faire face à la menace iranienne. Les Etats-Unis se sont engagés à procurer à Israël des systèmes de défense qu’il ne possède pas. (1) La Radio nationale israélienne a même affirmé qu’ Obama a promis de livrer du combustible nucléaire à Israël.

A l’issue de sa rencontre avec Robert Gates, le Premier ministre israélien a pris l’avion pour New York pour une réunion avec le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, et ila donné une conférence de presse aux médias américains.

Le Premier ministre Netanyahu a rencontré également la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton. Mercredi, il s’est e rendu à New York où il a rencontré le secrétaire général des Nations Unis, Ban Ki-Moon, ainsi que des dirigeants de la communauté juive et il a accordé des interviews à plusieurs chaînes de télévision. Jeudi, M. Netanyahu s’est exprimé devant le Council on Foreign Relations. La semaine prochaine, après son retour en Israël, le Premier ministre se rendra en Egypte pour rendre compte au président Moubarak de sa visite aux Etats-Unis.

Ftouh Souhail, Tunis

(1) Le chef de l’agence iranienne de l’énergie atomique, Ali Akbar Salehi, a annoncé mercredi que la centrale nucléaire de Bouchehr deviendrait opérationnelle au mois de Shahrivar du calendrier iranien (du 23 août au 22 septembre), rapporte l’agence de presse officielle Irna. « Aujourd’hui, le dernier test de la centrale nucléaire avant sa mise en service a été effectué avec succès », a-t-il indiqué.

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