Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé dimanche à Jérusalem qu’il se rendrait le 7 novembre aux Etat-Unis pour s’exprimer devant les représentants du judaïsme américain.

« Je vais me rendre la semaine prochaine aux Etats-Unis pour participer à l’Assemblée annuelle des communautés juives américaines » qui se tiendra à la Nouvelle Orléans a indiqué M. Netanyahu dimanche à Jérusalem dans la réunion hebdomadaire de son gouvernement.

Le judaïsme américain est de façon écrasante à majorité réformée (appelé “libéral” dans le monde francophone) ou traditionnelle (appelé “conservateur” aux Etats-Unis).

Les juifs américains sont environ 6.000.000 (2.6%de la population américaine).

L’histoire des Juifs américains est quasiment plus ancienne que celle des Etats-Unis eux-mêmes. C’est en effet en 1654 que sont arrivés les premiers Juifs à la Nouvelle Amsterdam (actuelle New-York) Il s’agissait de Juifs Sépharades, c’est-à-dire qu’ils avaient pour ancêtres des Juifs d’Espagne ou du Portugal.

Ces Juifs arrivèrent en général très pauvres aux Etats-Unis. Ils travaillèrent dans les ateliers de confection avant de s’investir dans d’autres secteurs de l’économie, dans la culture et même en politique. Leur présence dans ces milieux fut même dénoncée avec véhémence par des antisémites aussi célèbres qu’Henri Ford ou Charles Lindbergh qui, en 1941, à la veille de Pearl Harbour exprimait son antisémitisme envers les juifs US. Et pour cause, car Lindbergh est également l’homme qui a des contacts avec les nazis.

L’antisémitisme existe aux Etats-Unis même s’il n’a pas la même virulence que dans certains pays européens. Il est particulièrement présent dans trois microcosmes de la société américaine : tout d’abord et en premier lieu, chez les musulmans noirs qui suivent Louis Farrakhan qui exprime ce même antisémitisme que l’on trouvait en Europe dans les années 30 ; ensuite sur les campus universitaires où les étudiants qui n’ont pas forcément une culture historique suffisante sont pris à parti par les négationnistes par lesquels ils se laissent convaincre ; enfin , dans le prisons où se trouvent beaucoup de Noirs.

Les Juifs américains ont participé à l’ascension économique de l’en- tre-deux-guerres plus massivement que les autres immigrants. «L’âge d’or des Juifs américains débuta en 1950 avec l’assouplissement des restrictions sociales dans les universités, les banques, les affaires, les clubs, etc.

Ce qui marque le judaïsme américain depuis la Seconde Guerre mondiale, c’est sa réussite sociale : 16% des médecins et 11% des avocats américains sont juifs dans les années 1960. De nombreux écrivains juifs participent à la littérature américaine et font passer la culture juive dans la culture de tous les Américains. On peut citer Saul Bellow, prix Nobel de littérature en 1976 mais aussi Henry Roth, Arthur Miller, Herman Wouk ou Norman Mailer et plus récemment Philip Roth.

Cette réussite se traduit aussi au plan politique, avec quelques Juifs qui obtiennent une position importante au sein de l’administration américaine, comme Henry Kissinger, secrétaire d’état de Richard Nixon et de Gerald Ford, le sénateur Joseph Lieberman, candidat démocrate à la vie-présidence des États-Unis en 2000 ou Rahm Emanuel, chef de cabinet de la Maison Blanche de Barack Obama.

Les Juifs américains ont enrichi les Etats-Unis, combattu dans les guerres, servi au gouvernement, lutté pour les droits civiques, créé des entreprises, enseigné dans les universités, excellé dans les sports, été lauréats de prix Nobel, construit les immeubles les plus hauts et allumé la torche olympique…

Il fut aussi rappeler que La majorité de la communauté juive américaine appuyait la lutte pour les droits civiques des Noirs. Nombre de personnes du mouvement étaient d’origine juive : des juifs libéraux ou « juifs conservateurs » (du mouvement Massorti).

La communauté juive américaine est tres diversifiée. Au plan religieux, même si les statistiques ne sont pas toutes cohérentes, 75% des Juifs déclarent appartenir à un courant religieux, dont 39% de conservateurs, 29% de réformés et 9% seulement d’orthodoxes.

L’Assemblée annuelle des communautés juives américaines rassemble surtout :

*La principale organisation, est l’AIPAC : le Comité aux Affaires Publiques Américano-Israélienne (AIPAC) : 55.000 adhérents .

* La Conférence des Présidents, une des principales Organisations Juives.

* ADL : créée en 1949 celle ligue est à l’origine une association de lutte contre l’antisémitisme, émanation de la B’NAI B’RITH (www.bnaibrith.org) qui existe toujours.

* AJC : Organisation créée en 1906 par des juifs venus d’Allemagne. L’AJC s’occupe particulièrement des « affaires étrangères ».

*Les  » Political Action Committee  » (PAC) qui sont au nombre d’une quarantaine

* Les « things thanks » : Un groupe de 117 comités locaux parmi lesquels se détachent le WASHINGTON INSTITUTE FOR NEAR EAST POLICY (Institut de Washington pour la politique proche-orientale) (WINAP) ; AMERICAN ENTERPRISE INSTITUTE et la FONDATION POUR LA DEFENSE DE LA DEMOCRATIE (créée après le 11 Septembre).

A l’échelon du pays, les quelques dizaines de milliers de personnes qui participent aux diverses associations coordonnées par l’AIPAC ne représentent pas grand-chose. L’AIPAC est néanmoins perçu comme le porte-parole des juifs américains au Congrès parce qu’il est infiniment mieux organisé que n’importe quelle autre organisation de leur communauté.

Au centre du système l’AIPAC l’AMERICAN ISREAL PUBLIC AFFAIRS COMMITTEE, s’active directement dans le Congrès à Washington et auprès des membres du Congrès.
L’AIPAC s’appuie sur la CONFERENCE DES PRESIDENTS DES PRINCIPALES ORGANISATIONS JUIVES AMERICAINES qui fédère 52 organisations ou groupements partageant les memes valeurs (répertoire www.myjewishlearning.com).

Les peuples américain et juif partagent leur croyance en l’avenir et estiment que la démocratie peut influer sur le destin des peuples.

Ftouh Souhail, Tunis

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