La date-butoir pour le retrait des troupes de combat américaines tombe ce mardi, sept ans et demi après l’intervention anglo-américaine qui a abouti, le 9 avril 2003, au renversement du régime de Saddam Hussein.
A la veille du retrait officiel des forces américaines combattantes d’Irak, le vice-président américain Joe Biden est arrivé ce lundi à Bagdad où il a assuré que son pays n’abandonnerait pas les Irakiens.
Barack Obama va appeler George W. Bush avant de prononcer son discours ce mardi soir sur l’Irak à l’occasion de la fin de la mission de combat américaine dans ce pays, a indiqué lundi soir le porte-parole de la Maison Blanche.
Le président des États-Unis avait déjà appelé M. Bush avant son discours du 27 février 2009 prévoyant un retrait du gros des troupes américaines d’ici à la fin du mois d’août 2010.
George Walker Bush est, sans doute, le président le plus apte à donner son avis sur le dossier Irakien. Grâce à lui La menace d’Al-Qaïda en Irak (AQI) s’est réduite. Durant le mandant Bush AQI a subi d’importantes défections, perdu des zones clés de mobilisation, vu le démantèlement de certaine de ses infrastructures de soutien et de financement et été contraint à changer de cibles prioritaires.
En fait, le rythme des attentats-suicides dans l’ensemble du pays, indicateur majeur de sa capacité opérationnelle, a significativement baissé dans les dernières années du mandant Bush.
Les initiatives de la coalition pour coopérer avec les chefs tribaux et locaux irakiens ont incité les tribus sunnites et les populations locales à rejeter AQI et son idéologie extrémiste. Grâce à l’appui de George W.Bush les forces irakiennes, qui ont progressé quantitativement et qualitativement à un rythme soutenu, ont accru leur capacité à éradiquer les cellules terroristes. Dans les provinces de Bagdad, d’Anbar, de Diyala notamment, les populations locales se sont retournées contre AQI et ont coopéré avec le pouvoir irakien et avec les Forces de la Coalition pour le vaincre.
Mais dés que Barack Obama a annoncé le retrait des troupes, la morale des combattants s’est élevée. Les djihadistes vont célébrer ce départ comme l’avaient fait les communistes au Vietnam et au Cambodge après 1973. Le monde entier doit aujourd’hui préparer l’éventualité des massacres massifs des personnalités démocrates et des populations qui ont collaborés avec les forces de libération. Ce retrait va consolider l’établissement d’un régime islamiste aligné sur l’Iran.
Ce retrait intervient alors que le pays n’a toujours pas de gouvernement depuis les élections législatives de mars et que les violences perdurent, notamment contre l’armée et la police. Les milices chiites vont s’emparer du pouvoir sous la bannière d’un islam fondamentaliste et seront noyautés par l’Iran. Ce sera le chaos et l’affrontement des différents groupes pour une dizaine d’année encore.
Le Président Bush et ses alliés avaient voulu faire de la libération de l’Irak l’occasion de faire progresser les idéaux de la liberté et des droits de l’homme . Le remplacement du régime génocidaire de Saddam par un régime démocratique et modéré était donc l’un des principaux buts de l’invasion. Mais alors avec la politique du retrait prôné par Obama, la démocratisation de l’Irak va être fragilisé par les pays voisins (notamment l’Iran et la Syrie) et elle encouragerait le retour de l’instabilité dans toute la région.
Ftouh Souhail, Tunis