Il y a 45 ans, le 18 mai 1965, était exécuté à Damas l’espion israélien Eli Cohen. Eli Cohen est né à Alexandrie, en Égypte. Il était un célèbre espion israélien. Son père, Saul, né à Alep en Syrie, vécut en Égypte dès l’âge de 7 ans.
Eli Cohen était né en Egypte en 1924, où il fut actif dans des mouvements sionistes clandestins. Il a étudié à l’université d’Alexandrie mais dût interrompre son parcours à cause de l’hostilité du régime envers les Juifs après la création de l’Etats d’Israël. Il monta en Israël en 1957 et du fait de son physique très typé, fut rapidement contacté et enrôlé par le Mossad.
En 1944, Eli Cohen rejoint le mouvement sioniste. En 1960, il est engagé par les services de renseignements israéliens. Le contrôle de ses activités seront transférées au Mossad en 1964.
En 1961, il est envoyé en Argentine pour y élaborer sa couverture en tant que marchand arabe syrien du nom de Kamel Amin Taabat. Eli Cohen entretient là-bas de nombreuses relations au cœur des communautés arabes locales. Moins d’un an plus tard, il « revient » à Damas sous ce nom et gagne progressivement la confiance de plusieurs militaires et officiels du gouvernement syrien. Il transmet des informations aux services israéliens par radio et lettres secrètes ou même occasionnellement, en se rendant en personne en Israël.
Pour ce faire, Eli Cohen dut apprendre la religion musulmane et les principes du monde des affaires. Il fut dans un premier temps « implanté » dans l’importante communauté syro-libanaise de Buenos-Aires, se fit de nombreux amis qui le recommandèrent à Damas. Il fut ensuite introduit en Syrie où il se fit connaître des plus hautes personnalités du régime.
Il entretient des relations d’amitiés avec des personnalités au plus haut niveau du pouvoir syrien, incluant Hafez el-Assad. Quand celui-ci devient Premier ministre, Cohen-Taabat est même pressenti pour un poste d’adjoint au ministre syrien de la Défense.
Cohen réussit notamment à visiter les fortifications syriennes des hauteurs du Golan. Il rapporte ainsi aux services israéliens la disposition des bunkers et des bases de tir syriens organisés en trois lignes. Certains ajoutent qu’il aurait ainsi suggéré aux officiers syriens que des arbres à eucalyptus soient plantés autour des bunkers syriens pouvant viser le territoire israélien, prétendant officiellement que ces arbres pourraient servir d’abris naturels aux postes avancés. La plantation de ces arbres fut décidée par les autorités syriennes, suivant ses conseils. Cela permit surtout aux soldats de Tsahal de pouvoir facilement localiser les bunkers syriens lors de leur bombardement pendant la Guerre des Six Jours.
Cohen transmet également les identités de nombreux pilotes syriens, ce qui aura notamment pour effet d’empêcher le bombardement de Tel Aviv en 1967 par l’aviation syrienne.
D’après son frère, Maurice Cohen, Eli est au troisième rang des prétendants au titre de Président de la Syrie quand il est découvert par des spécialistes du contre-espionnage soviétique ayant localisé les ondes radio émises depuis son appartement.
D’après son frère, « il était si bien introduit dans les allées du pouvoir qu’il était pressenti pour être l’un des candidats à la Présidence syrienne ». C’est depuis son domicile à Damas qu’il put fournir de nombreuses et précieuses informations aux Israéliens, par courrier, radio ou même en entrant plusieurs fois clandestinement en Israël, jusqu’au jour où une communication depuis sa chambre fut interceptée par les services soviétiques de contre-espionnage stationnés en Syrie.
Cohen a notamment contribué à des activités pro-israéliennes en Égypte pendant les années 1950, puis a exercé pour les services israéliens d’espionnage en Syrie. Après avoir approché de près les plus hautes autorités syriennes, il y fut finalement démasqué et pendu sur la place publique.
Eli Cohen a sacrifié sa vie – aux deus sens du terme – pour la défense d’Israël, dans lequel il ne vécut finalement que très peu de temps, puisqu’il fut envoyé en mission en Egypte et en Syrie. Depuis son exécution, tous les efforts fournis par les gouvernements israéliens ainsi que par des tierces parties n’ont pas abouti à faire revenir sa dépouille en Israël.
Malgré les interventions de nombreux chefs d’État (France, Belgique, Canada), et du Pape Paul VI qui demandent au gouvernement syrien de revenir sur la sentence de mort, Eli Cohen est pendu publiquement le 18 mai 1965. Les autorités syriennes ont toujours refusé de renvoyer le corps de Cohen à sa famille pour qu’il soit enterré en Israël. Les demandes de sa famille sont ignorées par le gouvernement syrien. En février 2007, un officiel turc confirme que son gouvernement est prêt à jouer le médiateur pour obtenir le retour des ossements de Eli Cohen
Cohen est considéré comme un héros par Israël et ses contributions ont été admises comme décisives pour l’issue de la Guerre des Six Jours. Un film, The Impossible Spy, qui fait le récit de sa vie, est projeté au musée international de l’espionnage à Washington.
En l’honneur de cet anniversaire, un site Internet a été réalisé qui renferme une nombreuse et riche documentation sur la vie et l’activité de ce héros d’Israël. www.elicohen.org.il
Ce site, produit par Avraham Cohen, le frère d’Eli, avec l’aide du « Centre Moshé Dayan », est principalement destiné à la jeunesse israélienne et aux communautés juives de diaspora, pour leur montrer le courage et l’amour d’Erets Israël manifestés par Elie Cohen. Ce site sera traduit dans plusieurs langues étrangères.
Parmi les accents mis par les réalisateurs du site, l’amour d’Eli Cohen pour le Golan, et l’astuce prodigieuse proposée par l’espion aux responsables militaire syriens de l’époque : planter des eucalyptus au dessus de leur bunkers afin de mieux les camoufler ! Ce stratagème avait ensuite permis aux avions de Tsahal de localiser très facilement l’emplacement des bunkers syriens !! Le site renferme également des documents rares, photos, films et enregistrements, notamment extraits des archives arabes.
Ftouh Souhail, Tunis